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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

24 novembre 2024 7 24 /11 /novembre /2024 12:33

Encore un conseil municipal où il a fallu essuyer le mépris et le manque de respect de Mme Menhaouara. Un conseil avec 40 délibérations à l'ordre du jour et un dossier de 930 pages, tellement épais qu'il a été édité en deux volumes mais nous avons toujours seulement 5 jours pour préparer le conseil municipal tout en continuant à mener nos vies familiales et professionnelles.

La Maire de Bezons peut bien ironiser sur les difficultés que nous rencontrons à préparer les conseils, elle et son équipe peuvent préparer les dossiers pendant de nombreuses semaines et de nombreux mois (ce qui n'est pas le cas des élus d'opposition), elle a plein temps sur son mandat de maire et perçoit pour cela (en cumulant les syndicats, l'agglomération et le conseil départemental où elle ne fait strictement rien) plus de 6.000 euros d'indemnités par mois.

Elle gagnerait à agir avec plus de respect pour tous les élus d'opposition qui investissent plus d'efforts et de réflexion dans leur travail municipal qu'elle ne le fera jamais.

Vous trouverez ci-dessous les point saillants du conseil municipal du 21 novembre 2024. Je vous souhaite une bonne lecture.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste
Animateur du collectif citoyen "Vivons Bezons, pour un groupe des élus communistes, socialistes & républicains"

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
🕯Hommage à Jean-Noël Carpentier🪷

Le conseil municipal a commencé par une minute de silence en l'honneur de Jean-Noël Carpentier, maire de Montigny-lès-Cormeilles, qui est décédé subitement mercredi 20 novembre 2024. Cet hommage était nécessaire au regard des liens anciens et nombreux entre nos deux communes, un geste de compassion pour sa famille et de respect pour les Ignymontains.

Tirant la couverture à elle, même sur le dos des morts, Mme Menhaouara a oublié de préciser que cette minute de silence avait été demandée par notre collectif. Un preuve supplémentaire de son nombrilisme et de son indélicatesse sur le dos des morts, y compris quand il s'agit de nos camarades.

Jean-Noël Carpentier, Maire (MdP) de Montigny-lès-Cormeilles, ancien député, est décédé subitement mercredi 20 novembre 2024, après avoir annoncé le diagnostic d'un nouveau cancer..

Jean-Noël Carpentier, Maire (MdP) de Montigny-lès-Cormeilles, ancien député, est décédé subitement mercredi 20 novembre 2024, après avoir annoncé le diagnostic d'un nouveau cancer..

🗳Election d'une nouvelle adjointe à la Maire🗳

Comme prévu, après la démission surjouée de Mme Aouchiche (qui a fait semblant de découvrir le processus de privatisation du service propreté de la commune alors qu'elle en a été complice pendant deux ans) lors du conseil municipal du 16 octobre dernier, Mme Martine Geneste a été élue adjointe à la Maire.

Considérant qu'il s'agissait d'une affaire interne à l'équipe Menhaouara, le collectif "Vivons Bezons" m'avait demandé de voter blanc.

Au passage, on remarquera qu'après presque 4 ans et demi de mandat comme maire (et 16 ans en tout si on compte ses 12 années où elle a été adjointe au Maire de 2008 à 2020) que Mme Menhaouara ne sait toujours comment se passe l'élection des adjoint(e)s.

Martine Geneste a été élue 10e adjointe à la Maire de Bezons, jeudi 21 novembre 2024.

Martine Geneste a été élue 10e adjointe à la Maire de Bezons, jeudi 21 novembre 2024.

💸Avances de subventions 2025 pour plusieurs associations et établissements publics💸

Comme chaque année, nous votons en avance le versement d'une partie de la subvention pour le Comité des Œuvres Sociales (le "comité d'entreprise" du personnel communal), le CCAS, le Théâtre Paul Eluard, l'USOB... Nous le votions précédemment également pour la Caisse des Ecoles, mais Mme Menhaouara qui l'avait déjà condamnée à mort l'année dernière a exécuté sa sentence le 21 novembre, nous y reviendrons.

On peut donc d'année en année comparer ces avances : USOB et COS recevront donc des avances équivalentes aux avances votées fin 2023, l'avance pour le TPE baisse de 65.000 euros par rapport à 2023 et l'avance pour le CCAS augmente de moins de 7.000 euros.

Cet exposé a de quoi nous inquiéter à plusieurs titres et les moqueries de la Maire face à nos remarques accroissent notre préoccupation.

L'USOB et le COS devraient voir les avances qui leurs sont versées (et les subventions totales) augmenter d'une année sur l'autre : le nombre de personnes concernées ou les adhérents augmentent, les coûts aussi, mais depuis plusieurs années ni les avances ni les subventions totales n'augmentent ce qui veut dire qu'en euros constants, cela baisse. Nous ne préjugeons pas de ce qui nous sera présenté au début du printemps 2025 pour le vote du budget, mais cela augure mal de la suite : il faut augmenter ces subventions dans le prochain budget. La Maire a fait semblant de ne pas comprendre en se moquant de nous, mais "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses" on verra si en 2025 Mme Menhaouara et son équipe proposent une augmentation de ces subventions ou pas, en tout cas nous le réclamons !

La faible progression de l'avance au CCAS laisse également augurer une faible progression de la subvention totale au CCAS qui sera voté lors du budget 2025 fin mars ou début avril : or nous avons vu la situation sociale se dégrader dans la commune, la ville devrait faire un effort plus important pour les politiques de solidarité et donc verser une subvention bien plus importante au CCAS. Depuis plusieurs années, une telle progression n'est pas au RDV - en 2022, ils avaient même baissé le budget du CCAS (!?!) : pour rattraper le retard, il faudrait au moins une augmentation globale de 100.000 euros du CCAS dans le budget 2025, nous jugerons sur pièce.

La diminution de l'avance pour le TPE🎭 par rapport à celle votée fin 2023 nous inquiète également : là aussi, la Maire a tenté de nous faire passer pour des imbéciles en prétextant une hausse de 175.000 euros de la subvention au TPE dans le budget supplémentaire pour 2024 qu'elle a soumis un peu plus tard dans la soirée au conseil municipal. Or cela étaye à nouveau notre démonstration : si le public semble être plus nombreux, les recettes encaissées ne sont toujours pas au niveau des pertes massives de subventions pour le TPE consécutives à la décision de Mme Menhaouara d'imposer ses choix et sa politique au Théâtre Paul-Éluard. Elle n'a même pas contesté quand j'ai indiqué que parfois les salles étaient remplies grâce à une large distribution d'invitations gratuites. La difficulté à trouver du public pour certains spectacles (dont nous ne contestons pas la qualité cependant) est encore démontré par le fait que la Maire diffuse sur son propre compte facebook des annonces pour des prix bradés présentés comme une "offre internet". Le TPE est encore fragile, même si son existence n'est plus en danger comme nous l'avions craint un moment, on ne devrait pas baisser ses avances de subventions d'une année sur l'autre ; par ailleurs, on voit difficilement comment la situation pourra se stabiliser sans continuer de verser une subvention en très forte hausse à nouveau en 2025 (la subvention supplémentaire qui lui est versée avec le budget supplémentaire pour 2024 démontre que l'estimation budgétaire initiale avait été sous-estimée) car la perte des subventions régionales ou départementales n'a pas été compensée.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
💸Actualisation des tarifs municipaux💸

Le collectif "Vivons Bezons" m'a demandé de m'abstenir : en effet, en 5 jours nous ne pouvions pas examiner en détail les dizaines de pages comparant ligne à ligne les tarifs municipaux que ce soit pour le Centre Communal d'Action Sociale, le périscolaire, la restauration scolaire, les droits de terrasse ou le Centre Municipal de Santé.

⛔️Extension de la délégation de compétences de la Maire⛔️

Mme Menhaouara dispose déjà d'une délégation de compétences excessive, qui lui permet de décider seule de bien trop de choses dans la commune et notamment en matière d'urbanisme où elle agit sans réel contrôle depuis la démission de son adjoint à l'urbanisme voici plusieurs années maintenant.

Nous avons donc refusé cette nouvelle extension de sa délégation de compétences ; au contraire, il faudrait la réduire.

Mme Menhaouara se croit déjà Reine-Maire, pas besoin d'élargir encore ses pouvoirs, elle en a trop !

Mme Menhaouara se croit déjà Reine-Maire, pas besoin d'élargir encore ses pouvoirs, elle en a trop !

🏫Mise à mort de la caisse des écoles🏫

Mme Menhaouara appelle cela la "mise en sommeil du budget de la caisse des écoles". Ainsi un an et 6 jours après qu'elle a imposé la dissolution du budget restauration scolaire de la caisse des écoles dans le budget communal, elle achève son projet en tuant la caisse des écoles. La prochaine étape sera sa dissolution. Nous avions expliqué il y a un an que Mme Menhaouara n'avait qu'un seul objectif : tuer la caisse des écoles. C'est chose faite.

Elle a laissé mourir cet établissement public après la crise sanitaire, refusant de travailler à sa redynamisation. Elle prétend avoir mis à la place un Parlement des Parents qui n'est consulté que sur des dossiers accessoires et qu'elle peut ignorer si besoin, alors que les décisions de la caisse des écoles (qu'elle ne contrôlait pas totalement) pouvaient s'imposer à elle. Et pour illustrer le fait ce que - selon elle - ça marche bien, elle claironne qu'elle a mis au vote une décision qui écrase le droit des enfants à choisir le plat qui leur plaît parmi le choix qui est proposé, qui annihile leur possibilité de découvrir d'autres nourritures que ce qu'ils ont à la maison, en fait d'imposer les interdictions confessionnelles en matière de nourriture aux enfants dans l'école laïque que cela leur plaise ou non.

Bref, Mme Menhaouara n'aime pas qu'on puisse la contredire et préfère développer une clientélisme communautariste.

il y a un an avec mon amie Florelle Prio, nous dénoncions la mort annoncée de la Caisse des écoles : c'est fait ! Menhaouara l'a tuée !

il y a un an avec mon amie Florelle Prio, nous dénoncions la mort annoncée de la Caisse des écoles : c'est fait ! Menhaouara l'a tuée !

💸Budget 2024 - décision modificative n°1💸

C'est ce qu'on appelle le "budget supplémentaire", c'est-à-dire la correction du budget initial que nous avions voté en avril 2024.

Mme Menhaouara, tentant de trouver une explication vaseuse au report injustifié du conseil municipal du 25 septembre au 16 octobre, l'avait expliqué en prétextant devoir s'adapter aux annonces gouvernementales budgétaires angoissantes du Premier ministre, expliquant dans la foulée qu'un conseil en novembre verrait un budget supplémentaire avec des évolutions massives pour les mêmes raisons. Or des annonces n'ont pas force de loi et le projet de loi de finances pour 2025 n'est toujours pas voté (on savait déjà qu'il ne serait pas voté fin novembre lors du conseil municipal du 16 octobre) et personne ne sait quand il le sera ni même s'il le sera. Mme Menhaouara avait fait le 16 octobre des moulinets avec les bras de manière un peu ridicules, nous le lui avions poliment expliqué.

La présentation du "budget supplémentaire" ce 21 novembre l'a confirmé : aucune évolution budgétaire nationale ne peut être prise en compte et le budget supplémentaire présenté appartient à la catégorie des ajustements classiques de fin d'année que font la plupart des communes sans changer les équilibres globaux du budget voté en avril, ce qui explique que j'aie à nouveau voté contre.

Seules modifications à signaler une légère baisse de l'investissement par rapport à ce qui était prévu - nous avions d'ailleurs émis des doutes sur la capacité de la municipalité à réaliser tout ce qu'elle avait annoncé pour l'année 2024 - et la hausse de 175.000 euros de la subvention accordée au TPE, nous en avons parlé plus haut : si le public semble être plus nombreux, les recettes encaissées ne sont toujours pas au niveau des pertes massives de subventions pour le TPE. Le TPE est encore fragile, on voit difficilement comment la situation pourra se stabiliser sans continuer de verser une subvention en très forte hausse à nouveau en 2025 ; cette hausse de subvention en cours d'année démontre que l'estimation budgétaire initiale avait été sous-estimée car la perte des subventions régionales ou départementales n'a pas été compensée.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
🏫Travaux pour la rénovation et l'extension de l'école primaire Paul-Vaillant-Couturier🏗

J'ai voté pour, considérant que, malgré notre opposition globale au budget municipal, l'accélération des travaux (et donc des sommes dépensées pour cela) était une bonne chose.

Cela évitera donc à Mme Menhaouara que je vote contre les écoles et les élèves (oui, elle avait sorti une telle absurdité après la présentation du dossier de rénovation et d'extension de PVC lors de laquelle elle avait refusé de répondre aux questions que nous posions).

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
💸Subvention à Bezons Humanity pour des actions humanitaires en Palestine🇵🇸

Le 16 octobre dernier, nous avions dénoncé le versement d'une subvention pour l'action humanitaire en direction des civils libanais, alors que rien avait été fait pour la Palestine, malgré le vœu voté avec plusieurs de nos amendements (l'arrêt de la livraison d'armes à Israël et l'exigence de la démission de Benyamin Netanyahu) par le conseil municipal le 6 avril 2024. Mme Menhaouara avait tenté de se justifier en expliquant qu'aucune association humanitaire n'avait sollicité la commune et que c'était donc impossible.

Nous l'avons dit et redit ensuite : tout cela relève de la mauvaise foi ! Quand une commune veut verser une subvention pour une action humanitaire et sociale, pour une cause, elle sait parfaitement trouver une association pour lui demander de la solliciter à le faire. Nous découvrons donc que, comme nous l'imaginions (et contrairement à ce que disait Mme Menhaoura), la Croix-Rouge française agit pour le soutien humanitaire à Gaza et en Cisjordanie, mais plutôt de demander à la Croix-Rouge française de la solliciter pour le versement d'une subvention à destination des populations civiles palestiniennes, l'équipe Menhaouara a imaginé une "solution" totalement baroque : on pouvait verser directement 5.000 euros à la Croix-Rouge - et c'est ce que j'ai exigé -, mais Mme Menhaoura a préféré demander à Bezons Humanity, association qui existe de fait depuis l'automne 2023 et juridiquement depuis avril 2024, de la solliciter, pour que la ville verse 5.000 euros à Bezons Humanity et que Bezons Humanity verse les 5.000 euros à la Croix-Rouge… Mais qu'est-ce que c'est que ce circuit totalement délirant ?!? pourquoi ne pas faire simple et verser l'agent directement ???? Nous sommes certains que les jeunes gens de Bezons Humanity mènent des actions sociales et solidaires utiles, et nous espérons qu'ils se rendent compte rapidement qu'ils sont instrumentalisés par la maire, mais ils n'ont aucune expérience en matière d'action humanitaire à l'international, il faut être un peu sérieux sur ces choses là. Donc j'ai refusé de prendre part au vote, refusant que l'argent ne soit pas directement versé à la Croix-Rouge, liée au Croissant-Rouge.

A la suite de cela, Mme Aouchiche est rentré dans des considérations politiques instrumentalisant le drame et l'horreur subis par les civils au Proche-Orient ; dans une démarche sectaire et idéologique, elle a volontairement oublié de rappeler que le chef militaire du Hamas était également visé par le mandat d'arrêt de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre et contre l'humanité aux côtés de Netanyahu et Gallant (évidemment certains silences sont très parlant) ; elle a surtout porté une accusation directe mais pas totalement assumée de détournement d'argent municipal de la part d'une association bezonnaise. Accusation non étayée et diffamatoire : elle le sait et tente aujourd'hui de faire diversion en déposant plainte et en se mettant en scène en vidéo pour des insultes imaginaires.

Evidemment, Mme Menhaouara s'en est donnée à cœur joie après cette intervention délirante … et dénonçant le fait de faire de l'instrumentalisation politique sur le dos des victimes palestiniennes, elle a fait exactement la même chose. Ces deux personnes sont en train d'abaisser encore un peu plus le niveau du débat politique à Bezons : nous ne pensions pas que c'était possible vu le niveau souterrain déjà atteint.

Je conseille aux dirigeants de l'association visée par Mmes Aouchiche et Menhaouara de porter plainte.⚖️

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
🏗Projet d'aménagement urbain "secret" du centre-ville🏗

Nous avons voté contre le déclassement puis la vente des terrains du parking attenant au carrefour contact entre les rues Édouard-Vaillant, de Villeneuve et Maurice-Berteaux.

En effet, cette ventre s'inscrit dans le cadre de l'ÉNORME projet d'aménagement urbain de Mme Menhaouara (tout l'ilôt entre les Rues Edouard-Vaillant, de Villeneuve, Maurice-Berteaux et Georges-Dupont, avec l'ancienne clinique Korian, le carrefour contact, le square Yves-Morel, les parking de surface et souterrain et quelques immeubles) qu'elle refuse toujours de présenter aux élus et aux Bezonais·es. Ce dossier pèse plusieurs millions d'euros et la maire explique faut se contenter des quelques esquisses minimalistes présentées voici deux ans pour justifier toutes ses décisions : vous comprenez ainsi pourquoi nous nous opposons systématiquement à toute extension de ses délégations de compétences.

Ce n'est pas acceptable : les Bezonnais et leurs élus ont le droit d'être informés pour se prononcer sur ce dossier structurant. Voilà qui serait de la vraie démocratie, la participation des habitants s'arrête pour Mme Menhaouara à des votes internet fermés sur le nom des squares. À un moment, il faut être un peu sérieux.

[à propos de sérieux, quand j'ai demandé si des installations complémentaires étaient prévues pour aménager le nouveau square rue Maurice-Berteaux et éviter que la porte donne directement sur la rue ce qui représentait un risque pour les enfants (précisant que le square avait été annoncé ouvert alors que les travaux n'était pas terminés - ce qu'avait confirmé le DGS en commission municipale le mardi 19 novembre), la Maire a osé m'attaquer indiquant que je diffusais des fakes news sur internet : outre le fait que je n'ai jamais rien écrit sur internet sur ce sujet avant le conseil municipal, je ne faisais que relayer la préoccupation émise en commission municipale le 19 novembre par la deuxième adjointe à la maire, Mme Michèle Vasic, qui était absente au conseil municipal et n'avait pas donné de pouvoir.]

voici les 3 seuls documents dont nous disposons depuis le conseil municipal du 23 novembre 2022 : le périmètre du projet, un schéma à peine ébauché de la pratique de circulation sur l'espace concerné en l'état, et ce que Mme Menhaouara ose appeler un "schéma d'intention des principes d'aménagement"... Mme Menhaouara refuse de communiquer plus de détails sur ce dossier majeur, nous vous laissons juges.
voici les 3 seuls documents dont nous disposons depuis le conseil municipal du 23 novembre 2022 : le périmètre du projet, un schéma à peine ébauché de la pratique de circulation sur l'espace concerné en l'état, et ce que Mme Menhaouara ose appeler un "schéma d'intention des principes d'aménagement"... Mme Menhaouara refuse de communiquer plus de détails sur ce dossier majeur, nous vous laissons juges.
voici les 3 seuls documents dont nous disposons depuis le conseil municipal du 23 novembre 2022 : le périmètre du projet, un schéma à peine ébauché de la pratique de circulation sur l'espace concerné en l'état, et ce que Mme Menhaouara ose appeler un "schéma d'intention des principes d'aménagement"... Mme Menhaouara refuse de communiquer plus de détails sur ce dossier majeur, nous vous laissons juges.

voici les 3 seuls documents dont nous disposons depuis le conseil municipal du 23 novembre 2022 : le périmètre du projet, un schéma à peine ébauché de la pratique de circulation sur l'espace concerné en l'état, et ce que Mme Menhaouara ose appeler un "schéma d'intention des principes d'aménagement"... Mme Menhaouara refuse de communiquer plus de détails sur ce dossier majeur, nous vous laissons juges.

💦🫗Rapports sur le SEDIF et Azur🗑

J'ai refusé comme chaque année de prendre acte du rapport d'activité du Syndicats des Eaux d'Île-de-France (SEDIF) par désaccord de principe sur les choix de gestion de cette institution qui se met à genou devant un géant capitaliste international (qu'il soit d'origine française ne change rien) plutôt que de s'occuper en priorité des besoins et du porte-monnaie des franciliens.

J'ai également demandé que le syndicat AZUR soit interpellé sur le fait que plusieurs copropriétés à Bezons n'avaient toujours pas mis en place la collecte sélective des déchets.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
🍒🧺Principe du recours à une concession d'affermage pour la gestion du marché local de Bezons🍒🧺

À force d'être insistant, je commence à obtenir quelques réponses à des questions importantes sur la façon dont le Marché "au temps des cerises" est géré depuis que le concessionnaire Mandon a claqué la porte au nez de Mme Menhaouara (qui avait expliqué en 2020-2021 que l'ancienne équipe municipale avait été trop dure avec lui).

Nous avons donc appris désormais clairement que la société Dadoun exerce les missions de placier (mais Mme Menhaouara ne nous a toujours pas transmis le contrat, la durée et le montant que nous lui avons demandé et qu'elle a l'obligation de nous transmettre) et que la facturation est effectuée par les services de la ville.

Ensuite, pas beaucoup de nouveautés à ce stade : le choix de la concession d'affermage est le seul possible à partir du moment où l'équipe municipale refuse le passage en régie communale - c'est possible contrairement à ce que dit Mme Menhaouara, il suffit de s'en donner les moyens et cela permettrait de ne plus dépendre du "chantage économique" organisé par les rares sociétés concessionnaires qui s'entendent pour se partager les marchés franciliens. Nous avons entendu que dans la nouvelle concession d'affermage qui sera proposée les travaux à la charge du futur concessionnaire seront diminués car c'est cela qui aurait bloqué le choix d'un nouveau prestataire selon la Maire : elle a donc commencé à céder au chantage organisé et les charges de la commune vont donc augmenter.

En attendant, nous sommes loin du compte, il faut encore que le cahier des charges soit établi par la Commission Consultative des Services Publics Locaux (et j'ai à nouveau demandé d'y être convoqué dans des conditions décentes, c'est-à-dire sur mon adresse électronique personnelle et à des horaires équivalentes aux commissions municipales qui sont réunies entre 19h30 et 21h00, alors que la CCSPL est systématiquement convoquée en cours de semaine à 10h ou 10h30 quand nous travaillons), avec quel niveau de redevance, quel niveau de pénalité (adjointe au Maire Dominique Lesparre, Mme Menhaouara avait laissé passer sans rien dire l'absence de toutes pénalités !?! donc elle ne peut pas encore une fois dire que ce n'est pas de sa faute), quelles garanties face aux dérives comme on a pu voir avec les malversations à Argenteuil, quel niveau de contrôle du délégataire, avant qu'une commission d'appel d'offres se prononce sur le choix des candidats s'il y en a.

Cela va être encore long et le marché manque de plus en plus de commerçants.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
🏥Contrat local de santé et partenariat avec le réseau périnatal du Val-d'Oise🫄👶

J'ai voté pour la convention de préfiguration du contrat local de santé et la convention de de partenariat avec le réseau périnatal départemental.

Après des débuts laborieux - on se souvient des débats houleux où, avec Mme Florelle Prio, nous avions dénoncé le manque de sérieux initial dans la préparation du contrat local de santé -, nous avons jugé que ce dossier avait enfin avancé depuis dans le bon sens.

Quant au réseau périnatal il permettra de favoriser le suivi et la prise en charge adaptée des enfants de 0 à 7 ans vulnérables sur le bassin de naissance de la ville de Bezons, tout au long de leur développement, afin de donner à ces enfants toutes leurs chances de développer au mieux leurs capacités.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
⚠️Créations et suppression de postes d'agents municipaux⚠️

La réorganisation de la direction de l'urbanisme et la création d'un poste pour l'extension de la Cité éducative sont une bonne chose, même si on peut s'étonner que cela se déroule en plein milieu de la révision du Plan local d'urbanisme (qui se poursuit dans l'opacité la plus totale) pour la direction de l'urbanisme.

Par contre, l'équipe Menhaouara décide d'augmenter de manière importante les postes dans la direction de la communication, ce qui n'est pas anodin à un an et demi des élections municipales, nous l'avons donc refusé.

J'ai également pointé le flou quant à la composition et au nombre de postes excessif dans le cabinet de la maire.

Nous avons appris que l'ancien directeur de cabinet M. Olivier Cloots était (enfin !) parti, après plusieurs mois d'absence réelle, de son poste et que M. François Guiot, embauché comme directeur adjoint de cabinet, occuperait désormais pleinement ce poste. Mais un autre agent était répertorié par tous les partenaires de la ville comme collaborateur de cabinet, mais Mme Menhaouara a osé expliquer que c'était un chargé de mission de la direction générale, puis décrivant son poste elle a finalement démontré que les missions qu'il exerce sont celles d'un collaborateur de cabinet, tout en niant le fait qu'il en soit un. Or mercredi à 13h50 est arrivée pour prendre son poste en mairie une toute nouvelle collaboratrice de cabinet (nous lui souhaitons la bienvenue) : cela fait en réalité TROIS collaborateurs de cabinet quand Mme Menhaouara n'en a légalement droit qu'à deux… mais elle joue avec les mots pour satisfaire ses besoins politiques.

Compte-rendu du Conseil Municipal de Bezons du jeudi 21 novembre 2024 : seul à affronter le mépris et les mensonges
💸Vœu sur le projet de loi de finances pour 2025 et ses conséquences sur les finances des collectivités territoriales🏛

Sur la proposition de "Vivons Bezons", le collectif citoyen pour un groupe des élus communistes, socialistes & républicains, le conseil municipal a adopté à l'unanimité un vœu dénonçant les menaces que le budget présenté par le gouvernement Barnier fait peser sur les finances des communes et donc sur les services publics de proximité et les investissements publics.

J'ai lu le texte originel du vœu, M. Cuvillier a présenté les ajouts proposés par la majorité municipale que j'avais validé avec lui mardi 19 novembre au soir.

C'est le texte amendé qui a été adopté.

vœu initial présenté par Vivons Bezons, nous mettrons en ligne le vœu adopté quand il aura été publié dans les actes administratifs de la commune.

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18 octobre 2024 5 18 /10 /octobre /2024 15:35

➡️ Décidément, Mme Menhaouara est incorrigible : mise en défaut pour une annulation sans prévenir personne du conseil municipal prévu initialement le 25 septembre, la Maire s'est laissée aller à une explication vaseuse pour tenter de justifier ce délai inexplicable : elle aurait attendu des informations nécessaires après les incertitudes suscitées par les projets budgétaires du Gouvernement Barnier…

Or aucune décision de nature budgétaire n'était inscrite à l'ordre du jour du conseil, on ne comprend donc pas quelle délibération étudiée hier soir aurait pu être mise en difficulté par d'éventuelles annonces du gouvernement. Pire, annonçant un prochain conseil en novembre avec des délibérations financières découlant de décisions gouvernementales à venir, elle s'est enfoncée dans le mensonge : en effet, en novembre, l'examen du projet de loi de finances pour 2025 ne sera pas terminé, on voit donc mal comment elle pourra s'appuyer sur un terrain solide sans savoir quel sera le budget de la nation et les conditions budgétaires faites aux collectivités territoriales. Mme Menhaouara ment à tous les conseils municipaux, ça devient décidément risible quand on atteint ce niveau-là : il n'est rien d'autre en cause de la propre désorganisation de son équipe.

🕊Nous avons voté pour la proposition de verser subvention exceptionnelle de 5000 euros en faveur du Secours populaire français en soutien à la population libanaise.✅
Pendant que d'autres conseillères municipales de l'opposition et de la majorité préféraient déclamer des déclarations de politiques internationales alambiquées, j'ai fait la proposition simple qu'une somme de même importance soit versée à une association humanitaire reconnue pour venir en soutien aux habitants de la bande Gaza et de Cisjordanie qui subissent l'horreur depuis presqu'un an. Cette demande a été balayée d'un revers de la main par Mme Menhaouara prétextant qu'une commune ne pouvait verser ce type d'aide qu'à la condition d'être sollicitée par une association - quand une ville veut verser une aide, tout le monde sait qu'elle peut facilement trouver une association humanitaire pour lui en faire la demande - et qu'il n'y avait pas d'association humanitaire reconnue agissant aujourd'hui à Gaza et en Cisjordanie : si l'on sait que la situation est extrêmement difficile pour les associations humanitaires à Gaza (ce qui accroît la détresse de la population), elle n'est pas la même en Cisjordanie où la population subit également un harcèlement militaire constant de la part des colons et du gouvernement d'extrême-droite de Netanyahu : notre ville est jumelée avec West Bani Zaid en Cisjordanie, cela aurait été le minimum de solidarité à mettre en œuvre. En réalité, la Maire de Bezons et son équipe font preuve d'indifférence et de fainéantise. Honte à eux !

😡Nous avons dénoncé le rapport d'activité 2023 de la communauté d'agglomération de Saint-Germain Boucle-de-Seine.❌
Cette intercommunalité est un véritable scandale : c'est une communauté réduite aux acquêts, en forme de tiroir caisse, qui vide les caisses de Bezons et de Saint-Germain-en-Laye au profit des habitants bourgeois des autres communes. 80% du budget de fonctionnement est reversé aux communes sous la forme d'attributions de compensation, sauf qu'au passage la Ville de Bezons verse plus au budget de l'agglomération qu'elle ne reçoit : les Bezonnais modestes financent les services des habitants aisés du reste de l'agglomération. C'est un hold-up légal mis en musique par la majorité conservatrice du conseil communautaire, qui peut compter sur la complicité et le silence de Mme Menhaouara et de ses amis ; seul le groupe de gauche Alliance citoyenne écologiste et solidaire où je siège au nom du collectif citoyen Vivons Bezons s'oppose à ces manoeuvres. La Chambre régionale des Comptes a dénoncé d'ailleurs la faiblesse du fait intercommunal dans ce territoire et le fait que cette agglomération soit le plus petit coefficient d'intégration DE TOUTE LA FRANCE. Les riches élus du reste de l'agglomération ne visent qu'à juxtaposer les communes pour bénéficier des financements de l'Etat et détourner l'argent des Bezonnais.
Comble du ridicule, le conseil communautaire a adopté un Plan Climat Air Energie Territorial dont les objectifs sont inférieurs aux obligations légales que doivent respecter les collectivités : le groupe ACES l'a donc attaqué au tribunal administratif, quand Mme Menhaouara l'a voté !?!
Mme Menhaouara et ses amis ont voté POUR tous les budgets intercommunaux qui défavorisent pourtant les Bezonnais : ils n'ont qu'une ambition, celle de ramasser les quelques miettes que leur octroieront M. Pierre Fond et ses complices.
Enfin, le président de l'agglomération et plusieurs de ses vice-présidents ont eu à de nombreuses reprises des propos extrêmement déplacés et sexuellement tendancieux à l'égard de notre présidente de groupe Isabelle Amaglio-Térisse ; M. Frédéric Faravel les a déjà prévenus que cette situation ne devrait se reproduire en aucun cas. Mme Menhaouara qui se prétend pourtant une grande défenseure de la cause des femmes a défendu hier soir ces élus odieux, pointant du doigt un autre élu, qui bien que défendant des positions de droite extrême n'a pas eu le même comportement déplacé... jusqu'où va sa servilité !?!
Las, comme c'est la faute des autres, Mme Menhaouara a encore ressassé les débats qui ont conduit à l'explosion de l'agglomération d'Argenteuil-Bezons, au refus de rejoindre la Métropole du Grand Paris qui aurait dépossédé Bezons de la maîtrise de son aménagement urbain, accusant au passage Mme Florelle Prio d'une responsabilité qu'elle n'avait pas. Nous lui adressons toute notre solidarité et nous savons qu'elle saura répondre à cette odieuse mise en cause.

🏫🏗Nous avons exprimé notre incompréhension face à la convention de transfert de maîtrise d'ouvrage entre Bezons et le département du Val d'Oise pour la démolition des bâtiments existants et le désamiantage du lycée du Grand-Cerf💸
Il semblerait donc qu'en 1984 le transfert de la propriété des bâtiments vers la Région ne se soit pas faite sans que personne ne s'en aperçoive. C'est en soi étonnant, mais admettons une défaillance des élus et services voici 40 ans, que nous ne pouvons réparer aujourd'hui, les délais de recours étant depuis longtemps dépassés. Cependant, Mme Menhaouara a expliqué que cette situation avait été découverte voici un an ; chacun sachant que ces bâtiments avaient un problème d'amiante, elle affirme avoir alors vérifié comment faire pour corriger la défaillance de 1984 et n'avoir soumis hier soir cette convention qui va coûter aux Bezonnais quelques 900.000 euros (merci les augmentations d'impôts) qu'une fois épuisées toutes les vérifications. Nous nous inscrivons en faux devant cette version bisounours des faits : cela fait des années que Mme Menhaouara prétend être à l'ouvrage comme conseillère départementale puis comme maire pour un 3e collège. Personne ne s'opposera à un 3e collège à Bezons, mais elle ne peut pas faire croire qu'elle a découvert aussi tardivement que la propriété des bâtiments de l'ancien lycée du Grand-Cerf était communale !?! Il y a 3 ans quand elle a présenté le dossier, elle le savait déjà ; elle refusait de le faire savoir et elle a préféré cacher jusqu'au dernier moment un surcoût de près d'un million d'euros pour la ville ! Nous avons vu passer plusieurs délibérations chaque année sur le 3e collège ; voici encore quelques mois elle ne nous a informés en aucun cas de ce problème de propriété des bâtiments alors qu'elle nous a avoué mercredi soir qu'elle le savait déjà : c'est une démonstration qu'elle a délibérément cherché à cacher la vérité, afin de cacher le coût réel du projet. C'est un des graves défauts de Mme Menhaouara, elle préfère présenter des dossiers incomplets aux élus plutôt qu'ils disposent de tous les éléments pour se prononcer. Ici encore, Mme Menhaouara n'a qu'un mot à la bouche : c'est la faute des autres.

✅Nous avons voté pour la demande d'obtention du label "500 petits patrimoines naturels en Île-de-France" pour le square Yves-Morel🌷
Mais là encore il a fallu pousser dans leurs retranchements Mmes Menhaouara et Boudeau pour qu'elles expliquent les tenants et les aboutissants du projet.

😡Marché Le Temps des Cerises de Bezons🍒
Nous avons refusé de prendre acte du rapport d'activité 2023 de l'ex-concessionnaire Mandon qui gère mal, très mal, notre marché communal depuis des années. Mme Menhaouara avait accusé les élus précédemment en charge du dossier d'avoir géré de manière trop agressive la relation avec le concessionnaire : avec elle, tout irait mieux… 4 ans après, on constate le résultat ! Le Marché s'effondre et nous sommes dans une situation de crise, sans concessionnaire pour gérer le marché, la ville payant au fil de l'eau un placier pour parer au plus pressé ; sans perspective puisque dans le petit milieu des concessionnaires, il semble bien que chacun s'arrange soit pour faire pression sur les collectivités soit pour s'accorder sur la répartition du territoire. Mme Menhaouara m'a à nouveau accusé de faire de la diffamation : reconnaissons qu'elle ne sait pas ce que c'est, qu'elle n'y connait rien, elle a déjà porté plainte contre moi pour diffamation et a perdu son procès (et ce sont les Bezonnais qui ont payé l'avocat pour elle) !
En attendant, devant un dossier vide (oui il n'y avait aucune pièce dans le dossier de délibération, rien d'autre que le récit que la maire avait souhaité écrire), j'ai refusé de voter pour la déclaration sans suite de la consultation relative à la concession de service public portant sur la gestion et l'exploitation du marché communal "Au temps des cerises". Il est temps que Mme Menhaouara obtempère et réponde aux demandes des élus d'opposition que j'ai réaffirmées mercredi soir : quel est le régime juridique sous lequel est géré le marché de Bezons depuis mai dernier et le retrait unilatéral de Mandon ? où sont les décisions courantes que nous devrions trouver dans les actes administratifs et qui n'apparaissent nulle part ? comment sont perçus les encaissements (cela doit forcément passer par le trésor public) ? est-ce un régime de régie temporaire alors qu'elle refuse la perspective d'une gestion en régie publique qui lui permettrait d'avoir un rapport de force contre l'entente des concessionnaires ? or pour un fonctionnement en régie nous aurions dû voter une délibération en ce sens, ce qui n'a pas été le cas… Si c'est un placier, où est la copie du marché de gré à gré ? Pourquoi Mme Menhaouara refuse-t-elle d'apporter des réponses à ces questions qui avaient déjà été posées en juin dernier et auxquelles elle s'était engagée à ce que les services répondent ? Plus de 4 mois après, nous attendons encore. Qu'est-ce que Mme Menhaouara a à cacher ?
En attendant le Marché de Bezons va mal, chacun est capable de s'en rendre compte… Et s'il va mal c'est d'abord et avant tout de la responsabilité de Mme Menhaouara qui a traité le dossier avec légèreté… mais là encore on nous dira que c'est … la faute des autres…

🧹Privatisation du service Propreté de la ville de Bezons🧹
Une décision courante de la Maire, une mise à disposition d'un agent communal pour AZUR et un tableau de créations et de suppressions de postes sont venus parachever la stratégie de privatisation rampante du service propreté de la commune… J'ai fait remarquer justement dès le dossier 11 qu'il était cocasse qu'après avoir privatisé le service, la ville doive mettre à disposition d'AZUR un agent pour surveiller que la société privée faisait son travail : on marche sur la tête ! J'ai aussi fait remarquer qu'il ne fallait pas être piégé par la présentation du dossier de création et de suppression de postes qui semble présenter un poste en plus : depuis 2020, 10 postes ont été laissés vacants sans qu'ils soient remplacés ! Depuis 2020, Mme Menhaouara a une stratégie : celle de justifier une privatisation rampante, et c'est ainsi qu'elle a sciemment choisi de dégrader la propreté dans la ville en ne donnant pas les moyens aux services pour faire correctement leur travail (on a tous vu passer les délibérations pour des machines cassées qui n'ont pas été remplacées) ; la cerise sur le gâteau ce fut quand les pseudo élus écologistes menhaouariens ont accusé les Bezonnaises et les Bezonnais d'être sales et de ne pas faire d'effort, quand par l'action de l'équipe municipale ils avait laissé la situation se dégrader. Quand une ville est sale, quand une ville voit son image se dégrader, bizarrement cela incite certains à jeter plus de détritus. Mais là encore, c'est la faute des autres (et c'est même DE VOTRE FAUTE).

👺Nous avons voté pour la mise à disposition de personnel communal auprès du Centre Communal d'Action Sociale de la commune de Bezons.👻
C'est une délibération technique qui doit se produire tous les 3 ans. Je me suis étonné qu'une telle délibération n'ait pas été prise voici 3 ans, M. Cuvillier a expliqué que c'était la faute de l'équipe d'avant et qu'ils avaient découvert cela récemment. Encore une fois, le chevalier blanc premier adjoint vole au secours de la légalité... nous avons appris depuis que M. Cuvillier a sans doute explicitement menti en conseil municipal mercredi soir, puisque plusieurs sources différentes ont informé notre collectif que cette situation avait été soulevée il y a plus de 3 ans (y compris en en discutant avec des agents du CCAS) et qu'à l'époque Mme Menhaouara et M. Cuvillier n'avaient rien voulu faire🤡... C'est donc la faute des autres, ils ont franchement bon dos, les autres.

On aura donc rarement vu un conseil municipal aussi lunaire depuis 4 ans… évidemment, il y a tous ceux où la maire s'est mis à hurler sans raison… mais là pendant 3 heures et demi, nous avons eu droit à une équipe et une maire qui se sont systématiquement défaussés de toutes leurs responsabilités : voici PLUS DE QUATRE ANS qu'ils sont aux affaires et ils ne sont responsables de rien !??
Alors s'ils sont à ce point irresponsables, proposons leur d'être délivrés : en 2026, mettons les hors de l'Hôtel de ville. Ils seront sûrement soulagés … et les Bezonnais aussi !

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste
Président du collectif citoyen Vivons Bezons, pour un groupe des élus communistes, socialistes & républicain

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17 septembre 2024 2 17 /09 /septembre /2024 16:41

Note rédigée pour le site de la Gauche Républicaine et Socialiste le 17 septembre 2024

Le Prix de notre alimentation est injuste, selon un rapport publié aujourd’hui (et qui sera disponible pour le grand public demain) par quatre associations : le secours catholique, le CIVAM, solidarité paysans et la Fédération française des diabétiques. Elles ont travaillé avec des chercheurs et des citoyens sur les impacts négatifs de notre système alimentaire. Elles formulent également une série de recommandations pour l’améliorer et appellent surtout à une loi-cadre sur l’alimentation, discutée avec les citoyens.

L’intérêt de ce rapport, c’est qu’il évalue les coûts, pas seulement pour les citoyens, mais aussi pour notre société et plus largement pour la planète, de notre système alimentaire. En effet, ce rapport dit au fond de deux choses :

  • d’abord, que le prix que nous payons pour notre alimentation ne se résume pas à ce que nous déboursons en caisse ;
  • ensuite que ce prix est le reflet de choix politiques et économiques, des choix qu’il invite à questionner en raison des situations qu’il induit : 8 millions de Français en insécurité alimentaire, 18% des agriculteurs sous le seuil de pauvreté, une obésité en hausse et 160% de diabétiques en plus en 20 ans, sans même faire la liste des atteintes à la biodiversité.

Ce que met en avant ce travail, c’est bien cela : les impacts écologiques, sociaux et de santé de notre alimentation, ceux que l’on ne voit pas du premier coup d’œil et qui sont chiffrés dans ce rapport à 19 milliards d’euros.

Pour arriver à ce chiffre, ce rapport s’appuie sur les travaux du BASIC, c’est un bureau d’analyse spécialisé sur ces questions et qui a creusé dans la comptabilité nationale, c’est-à-dire ce que nous avons effectivement dépensé en 2021 pour réparer et compenser les effets de notre système alimentaire. Ce sont 11,7 milliards d’euros pour les maladies liées à notre mauvaise alimentation, obésité et diabète en tête. 3,4 milliards d’euros pour compenser les effets sur l’environnement, comme la dépollution de l’eau par exemple, et 3,4 milliards d’euros pour compenser les impacts sociaux, cette fois, comme les faibles rémunérations du secteur.

Enfin, ce rapport évalue non seulement ce que l’argent public compense, mais aussi ce qu’il soutient et qui ne représente pas moins de 48,3 milliards d’euros. Ces crédits proviennent de l’Union Européenne, essentiellement vers la Politique Agricole Commune, des collectivités territoriales et de l’Etat, pour plus de la moitié, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de cotisations sociales. Pour Christophe Alliot, le fondateur du BASIC, c’est l’un des principaux enseignements de ce rapport. Ce qui apparaît en premier c’est une très forte dépendance du système alimentaire à l’argent public ; cela peut représenter une bonne nouvelle, car cela implique que la puissance publique dispose directement d’un moyen d’action pour transformer le système à condition que la volonté politique soit présente (et convergente). Deuxièmement, c’est que le rapport met fin à une sorte d’image d’Epinal de l’alimentation en France, que l’on imagine toujours très diverse, avec beaucoup de terroirs, beaucoup de diversité de produits, alors qu’en fait celle-ci est structurée par quelques modèles qui font désormais 90% de notre alimentation. Cette diversité a pourtant existé, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, et il devient déterminant de questionner les cadres économiques qui structurent notre système alimentaire, car ces modèles dominants sont ceux qui ont le partage de la valeur le moins équitable sur tous les maillons de la chaîne, depuis l’agriculteur jusqu’au distributeur.

Enfin, dernier chiffre important : 5,5 milliards d’euros, c’est ce que représente la publicité dans le secteur agroalimentaire. Il est donc nécessaire que la puissance publique s’interroge sur ce système qui dépend de l’argent public car il devient nécessaire d’infléchir une partie des tendances actuelles. Remettre en cause le discours publicitaire c’est aussi poser des questions légitimes : que met-on en avant comme produit ? auprès de quel public (les enfants ne sont pas les seuls concernés) ? Car la publicité oriente massivement vers des produits trop gras, sucrés ou salés, sans réelle régulation à ce stade.

Cela fait plusieurs années que la Gauche Républicaine et Socialiste alerte sur ces questions, avec des analyses convergentes avec le rapport publié par ces quatre organisations ce mardi 17 septembre 2024. En septembre 2021, elle avait adopté dans son programme national des propositions ambitieuses, que nous vous invitons à nouveau à consulter.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Animateur national du pôle Idées, formation, riposte de la Gauche Républicaine et Socialiste

Nous vous invitons également à consulter les articles et éditoriaux suivants :

Alimentation : la société de consommation coûte cher à notre porte-monnaie et à la collectivité
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15 septembre 2024 7 15 /09 /septembre /2024 05:35

Nous le savons depuis longtemps : Nessrine Menhaouara, Reine-Maire de Bezons, et son équipe municipale n’aime pas l’esprit critique, ils n’aiment pas ceux qui leur rappellent leurs responsabilités, ils n’aiment pas ceux qui pointent l’abandon de leurs promesses électorales, qui leur rappellent qu’ils ont menti aux Bezonnaises et aux Bezonnais sur l’environnement, sur le béton, sur les impôts ; ils n’aiment pas toutes celles et tous ceux qui expliquent qu’on peut faire différemment, qu’un autre chemin existe pour que Bezons soit vraiment une ville plus accueillante, plus solidaire, plus verte, plus propre, plus attentive aux besoins de ses habitant·es.

Bref, ils n’aiment pas l’opposition et on a même vu l’année dernière que la Maire est allée jusqu’à hurler sur des habitants en réunion publique.

Une nouvelle étape est franchie cette année pour la Foire de Bezons, qui décline d’année en année depuis que Mme Menhaouara est maire : elle a décidé de repousser les stands des collectifs et partis qui représentent l’opposition à l’extrémité de la foire pour s’assurer que peu d’habitant·es viennent échanger avec eux.

Nous ne participerons pas à cette mascarade : nous avons réservé ce stand où vous lisez notre affichette, nous n’y viendrons pas, nous circulerons un peu pour discuter avec les amis et les voisins mais nous laissons cet espace à votre disposition.

Nous reviendrons bientôt vers vous avec un nouveau numéro de notre journal L’Écho, la gazette bezonnaise qui réplique : et nous organiserons avec vous très vite ce qu’il faut pour proposer un autre chemin à Bezons que celui de déclin et de mensonges que Mme Menhaouara vous impose.

POURQUOI NOUS NE SERONS PAS SUR LA FOIRE DE BEZONS
POURQUOI NOUS NE SERONS PAS SUR LA FOIRE DE BEZONS
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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 08:03

🏫Bonne rentrée !🏫

Les élèves rentrent cette semaine dans leurs écoles, collèges et lycées.
Nous leur souhaitons, ainsi qu’à leurs parents, une bonne rentrée.

Aucune leçon n’a été tirée depuis l’année dernière : la Maire et son équipe “enfument” toujours avec un kit de rentrée scolaire qui, en réalité, est un prétexte pour une baisse des moyens accordés pour chaque élève dans chaque école pour les fournitures notamment. C’est sans parler de la qualité et la diversité de la restauration scolaire.
Dans nos collèges, même dégradation : les élèves ne reçoivent plus depuis des années les moyens garantissant toutes les chances de réussite. Une situation dont se désintéresse totalement la Maire qui cumule pourtant la fonction de Conseillère départementale.
Parlons-en à la Foire de Bezons sur notre stand.

🏗CHANTIERS : LA MAIRE FAÇONNE NOTRE ÉTÉ🏗🚚

Afin « d’assurer la qualité » de notre cadre de vie, en juillet et août, le mépris de ses promesses, de notre tranquillité et de la nature s’est traduit aux 4 coins de Bezons par la poursuite des chantiers titanesques.
Ceux rue Albert-1er, avenue de Pontoise, rue de Villeneuve, avenue Gabriel-Péri, rue Gabriel-Reby… ont continué de faire subir aux Bezonnais bruit, poussières, échafaudages, allers-retours de camions… les palissades bouchant l’horizon de nombreux habitants.

[Nous aurions pu aussi parler de la Rue Francis-de-Pressensé que nous avons découverte après la rédaction de la tribune qui est devenu un espace terrible de réverbération de la chaleur grâce au bitume et au béton généreusement répandu, sans aucune ombre pour compenser.]
Les chantiers et les déviations ont façonné nos congés d’été alors que le nouveau PLU promis par la maire en 2020 n’est toujours pas adopté. Pendant ce temps, la saleté de nos rues n’a fait qu’empirer.
Fin d’un lamentable mandat qui approche. Tâchons de nous en souvenir en mars 2026 !

🤡Un « Jupiter » irresponsable !🤡

Alors que nous écrivons, Emmanuel Macron repousse encore la nomination d’un(e) Premier(e) Ministre.
À 3 reprises en un mois, son camp et sa politique ont été désavoués, mais il cherche toujours un prétexte, refusant de reconnaître que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête. Le RN a été rejeté, la macronie et la droite ont été sanctionnées : nous avons besoin d’un vrai gouvernement d’alternance qu’ont demandé les Français.
Le locataire de l’Élysée joue la montre pour imposer ses choix. Le ministre de l’économie démissionnaire continue de préparer un budget où les services publics sont sacrifiés : écoles qui se dégradent, hôpital, police, justice, transports, ce sont nos vies quotidiennes qui sont frappées !
Ça suffit ! Tant de mépris engendrera la colère !

[Honnêtement, nous n'imaginions pas au moment d'écrire (le 25 août) la tribune internet de la rentrée que nous serions encore ce 5 septembre dans la même situation de ridicule mise en scène par un président de la République capricieux et dépassé par les dégâts qu'il n'a cessé d'aggraver depuis sa première élection en mai 2017. Le ridicule n'est pas tant la durée nécessaire à la constitution d'un gouvernement (on connaît des pays proches où le régime parlementaire impose de nombreuses semaines ou de nombreux mois pour aboutir) mais la médiocrité et la mauvaise foi des arguments avancés pour réfuter des solutions, le temps passant rendant toujours plus improbable l'espoir que la voix des Françaises et des Français soit entendue.
Les Bezonnaises et les Bezonnais savent évidemment que nos préférences vont au Nouveau Front Populaire, coalition arrivée en tête le 7 juillet ; mais avant toute chose nous constatons qu'Emmanuel Macron ne cherche même plus à répondre aux besoins essentiels de notre peuple en permettant enfin qu'un gouvernement légitime prenne en charge les politiques publiques dans le pays.]

Les tribunes de Vivons Bezons pour le mois de septembre 2024 - Bonne rentrée !
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18 août 2024 7 18 /08 /août /2024 17:20

Avec plusieurs de mes camarades de la Gauche Républicaine et Socialiste, j'ai rédigé pour notre parti cette analyse sur les polémiques et débats qui ont accompagné les Jeux Olympiques de Paris 2024 et leurs rapports avec l'universalisme.

Bonne lecture,
Frédéric Faravel

Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

L’émancipation passe par le sport, pas par l’obscurantisme religieux

Si les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont dépassé bien des attentes, que ce soit en termes de médailles françaises, d'ambiance ou d'engouement national, et ce, sans accroc majeur, cela ne doit pas occulter certains points de crispation.

L'un des sujets ayant fait couler beaucoup d'encre est la question de la présence et de l'autorisation ou non des signes religieux ostensibles portés par les sportifs, plus précisément le port du voile islamique ou hijab.

La France est en effet le seul pays à avoir interdit à ses athlètes le port de tout signe religieux, au nom de la laïcité, du refus de « toute forme de prosélytisme, [et de] la neutralité absolue du service public » (ministère des Sports), dans la lignée de la réglementation récente de la FFF, entérinée par le Conseil d'État.

Comme on pouvait s'y attendre, les partisans du communautarisme, assumé ou non, direct ou non, sont montés au créneau. C'est notamment le cas d'un article de Mediapart intitulé « Voile et JO, l'hypocrisie française »1, qui est une mise en cause directe des principes de la République laïque. Edwy Plenel, cofondateur de la plateforme d'information, a ainsi déclaré sur X : « À la cérémonie de clôture des JO Paris 2024, le hijab de la championne néerlandaise Sifan Hassan en joyeuse réponse à l’archaïque interdiction française du voile pour les sportives. »2

Le port du hijab serait donc quelque chose de « joyeux » et la laïcité un « archaïsme ». On marche sur la tête ! Tragique inversion du sens des mots.

Notons d'ailleurs que Sifan Hassan, championne olympique du marathon, a couru sans son voile : preuve que la respiration laïque est possible et nécessaire pour faire son sport correctement. Le porter sur le podium n'est donc pas forcément innocent.

Au-delà des attaques contre le respect des principes républicains demandé aux athlètes français, il est tout simplement reproché aux autorités française l’application de la Charte olympique, qui stipule dans son article 50.2 : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. »

Mais le CIO a décidé que le voile relevait du vêtement culturel et non confessionnel. Sans nier l'aspect culturel, le limiter à ce domaine est évidemment un contre-sens et entre en contradiction avec une bonne partie des arguments contre l'interdiction française de son port. Maria Hurtado, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, interrogée sur l’interdiction du port du voile pour les Françaises aux Jeux Olympiques de Paris 2024, a déclaré : « De manière générale, le Haut-Commissariat estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu'elle doit porter ou non. » Prise de position hypocrite, car elle se fait contre un pays qui respecte et fait progresser les droits des femmes ; on attend toujours une expression à l’égard d’autres régimes. Qu’en est-il de l’imposition du voile aux sportives de certaines délégations de pays islamistes, notamment iraniennes ? L’Iran avait par ailleurs interdit certaines épreuves, comme la lutte, la boxe, le judo, la gymnastique, la natation ou encore le beach volley, à leurs athlètes féminines. Et qu’en est-il de la « Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes » de l’ONU ? Il s’opère un dangereux retournement de valeurs. Hypocrisie encore lorsque le CIO préfère disqualifier la breakdancer afghane Manizha Talash, participant aux Jeux sous les couleurs de l'équipe olympique des réfugiés, pour avoir porté sur son dos une cape avec l’inscription « Free afghan women » (« Libérez les femmes afghanes »).

Malgré leur incontestable réussite sportive et populaire, les JOP ont donné lieu à des commentaires qui témoigne d'une profonde inversion de sens

C’est aussi le cas de l'argumentation principale développée par Mediapart : cela ostraciserait les femmes de la pratique sportive, ce serait une mesure discriminatoire allant à l'encontre de ses prétentions. Les femmes voilées n'auraient ainsi « pas le droit » de participer. Les promoteurs de l’égalité par le hijab taisent à dessein le poids de l'obscurantisme religieux qui interdit aux femmes, ou qui les pousse à s'interdire à elles-mêmes, de retirer le voile. Des sportives le retirent pour pratiquer leur sport, au même titre que des jeunes filles et jeunes femmes le retirent pour aller à l'école.

Le sport tient depuis longtemps une place importante dans notre République, et il doit donc être le reflet de ses principes. Plus encore, lors de la plus prestigieuse compétition sportive internationale, les Jeux Olympiques, on peut considérer que les sportifs exercent une mission de service public, représentant la France, État laïque. Le port de tout signe religieux ostensible serait donc contradictoire avec la mission qu’ils exercent ainsi et qui les apparentent à des représentants de la puissance publique qui ont une obligation de neutralité.

Et plus généralement, c'est l'idée universaliste derrière le sport qu’il s’agit de défendre : toutes et tous se présentent à égalité, soumis aux mêmes règles.

Ce qui s'inscrit en toile de fond de ce débat, c'est bien la confrontation culturelle entre, d'un côté, l'universalisme laïque hérité des Lumières et de la loi de 1905, et de l'autre, un rassemblement hétéroclite, au pire communautariste, au mieux vidant la laïcité de sa substance, la réduisant à la tolérance, au respect de toutes les religions et à la liberté de les pratiquer, faisant disparaître les principes de neutralité et de liberté de conscience (ou de raison). Il s'agit finalement d'une fausse bienveillance, à l'anglo-saxonne, où la liberté et le respect de l’individu et des différences ne valent qu’à la condition que chacun reste en réalité entre soi et ne franchisse pas les limites de sa communauté supposée ou de sa classe. Derrière le mirage qui accompagne un discours sur la liberté absolue de l'individu, il s’agit de masquer l'aliénation et le poids des cultures rétrogrades et patriarcales de certains courants religieux.

Il est à cet aune assez savoureux de considérer que, parmi les leaders d’opinion qui remettent en cause ouvertement ou implicitement les principes de laïcité, on trouve des athées revendiqués qui se paient le luxe d’expliquer à qui voudra bien les entendre ce que c’est que d’être croyant, ce que les fidèles de telle ou telle confession doivent croire et ce qui devrait les choquer. C’est en réalité une posture de condescendance qui n’a rien à envier aux réflexes coloniaux ou néo-coloniaux, une forme de réactivation du mythe du « bon sauvage ». Ainsi, être une bonne musulmane reviendrait en définitive à porter le voile, niant en pratique tout autre rapport possible à la foi islamique pour les femmes. Edwy Plenel n’agit en réalité pas différemment, et on l’a connu plus pertinent sur bien d’autres sujets : ce naufrage philosophique d’un grand intellectuel ne peut que nous attrister. Mais c’est aussi un registre qui a été emprunté à plusieurs reprises ces dernières années par Jean-Luc Mélenchon quand il a expliqué que, pour un véritable croyant, la loi de Dieu était forcément supérieure à celle de la République, le contraire signifiant qu’on serait un « mécréant », ou plus récemment avec ses critiques sur la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris imposant symboliquement aux chrétiens de se rallier aux interprétations les plus réactionnaires de certaines Églises. « L’Église chez elle et l’État chez lui » énonçait le 14 janvier 1850 Victor Hugo à la tribune de l'Assemblée nationale : il serait judicieux qu'Edwy et Jean-Luc l'appliquent à leurs prises de parole.

Il est temps que chacun se rappelle la maxime de Victor Hugo : « L’Église chez elle et l’État chez lui »

Pour autant, les lois laïques sont-elles suffisantes ? Non, la problématique de fond ne pourra pas se résoudre uniquement par des lois, par le haut. L’École pourra aider évidemment, mais in fine, seul un mouvement partant d’en bas, du peuple, dans un élan démocratique et émancipateur pourra résoudre cette contradiction. Contrairement au gloubi-boulga politique qui sourd régulièrement des interventions d’Ersilia Soudais (députée insoumise de Seine-et-Marne), le principe de laïcité ne se limite pas à la loi de 1905, qui contient à la fois un immense élan d’émancipation et de liberté mais aussi des dispositions de contraintes (sur la police des cultes notamment) que les pouvoirs publics oublient trop souvent de mettre en œuvre. Cette mise en œuvre aurait par ailleurs évité un débat autour de la loi « séparatisme » qui a permis une instrumentalisation indigne de la laïcité (retrouvez notre analyse de cette très mauvaise loi ici).

Mais les lois de 1905 ou de 2004 n'en sont pas moins indispensables pour garantir des espaces de neutralité, pour poser des limites à l'imprégnation de l'obscurantisme et de la religion, surtout dans un contexte international qui connaît depuis quarante ans une offensive politique tout azimut des intégrismes religieux. Faire sauter la digue de la laïcité, c'est laisser un boulevard aux intégristes politico-religieux, pour faire leur prosélytisme mais aussi pour exercer plus de pression, en particulier sur les femmes. La chaîne Public Sénat avait organisé le 9 avril dernier un débat intitulé « Laïcité chez les jeunes : pourquoi ça coince ? »3, durant lequel l’argument « tarte à la crème » a évidemment ressurgi : « C’est toujours les mêmes personnes qu’on cible du doigt [sic] quand on parle de laïcité ». Sans nier le fait que certaines forces politiques à l’extrême droite et à l’extrême centre dévoient évidemment nos principes par idéologie ou opportunisme, il est temps de remettre là-aussi la mairie au centre du village. Si les lois de 1905 et 2004 et le principe républicain de laïcité en général sont « moins compris » par les moins de 20 ans, c'est aussi parce qu'ils font volontairement abstraction du contexte international de montée des opérations politiques instrumentalisant le religieux, que ce soit avec les évangéliques, les sionistes-religieux ou évidemment les islamistes – et qu'ils y sont encouragés par divers influenceurs que les générations plus âgées, ne fréquentant pas les mêmes « médias », ne soupçonnent que peu. Et ils sont également dans le déni sur les conséquences nationales de ce contexte international, avec la montée des courants qui remettent ouvertement en cause les principes républicains et démocratiques et qui exercent une pression sociale et politique dans un nombre croissant de quartier. Il n'est pas indifférent de constater que cette offensive et cette pression rencontrent d'autant plus de succès dans les territoires où la promesse sociale et d'égalité de la République n'a fait que reculer depuis quarante ans ou n'a jamais véritablement connu de mise en application.

Bien sûr, l’on pourra toujours arguer que certaines femmes arrêteront leur pratique sportive. Oui, c'est vrai et c'est regrettable, mais ce n'est sûrement pas la laïcité et ses lois qu'il faut blâmer pour cela, sauf à vouloir se mettre à la remorque de l'islamisme. Car, pour finir, si la problématique internationale de l’oppression obscurantiste ne se résoudra pas par des polémiques lancées à l’occasion des Jeux Olympiques ou d’autres évènements grand public (dont le caractère commercial conduit à minorer la liberté d’expression), elle en dit long sur l’offensive politique en cours des intégrismes politico-religieux en France et de leurs alliés, objectifs ou non. Il appartient à la gauche universaliste de faire front face à ces attaques contre les principes républicains, d'où qu'elles viennent.

Julien Zanin, Céline Piot, Frédéric Faravel et Damien Vandembroucq

L’émancipation passe par le sport, pas par l’obscurantisme religieux
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14 août 2024 3 14 /08 /août /2024 11:54

J'ai rédigé pour la Gauche Républicaine et Socialiste cette analyse à propos des conséquences attendues des élections générales britanniques du 4 juillet dernier sur l'évolution des perspectives d'unification de l'Irlande.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

Changement constitutionnel en Irlande : la balle est dans le camp du cabinet britannique

Plus de cinq semaines se sont écoulées depuis les élections générales pour la Chambre des Communes. Elles ont offert au Labour Party conduit par Keir Starmer un retour en grâce qui doit bien plus à la déchéance des Tories, aux difficultés internes des nationalistes écossais et à la fin de la séquence du Brexit (qui avait vu le Red Wall passer aux mains des conservateurs grâce à la promesse de Boris Johnson de mettre fin aux atermoiements du parlement) qu’au caractère enthousiasmant du programme du nouveau gouvernement Keir Starmer.

Une victoire travailliste massive mais par défaut

Le nouveau Premier ministre britannique a résolument engagé son parti sur une voie centriste depuis qu’il a battu la dauphine de Jeremy Corbyn en avril 2020 pour le poste de chef du Labour : les 10 promesses sur lesquelles il avait alors fait campagne pour obtenir le « job », et qui marquaient une forme de continuité économique et sociale avec la ligne précédente du parti, ont été prestement effacée du site internet. Son leadership a donc constitué un retour au New Labour de Tony Blair, sans volonté de renégocier les relations avec l’Union Européenne ,et avec une grande modération dans ses critiques concernant la politique migratoire du gouvernement Sunak.

Aussi la victoire des travaillistes s’explique-telle avant tout par la déconfiture des Conservateurs conduits par le Premier ministre sortant Rishi Sunak, qui ont perdu près de 20 points (et 121 sièges) par rapport au scrutin de 2019. L’ancien (et richissime) directeur de société financière a été incapable de compenser les dégâts causés dans l’opinion par les scandales à répétition sous Boris Johnson et le passage catastrophique au 10 Downing street de sa prédécesseure Liz Truss. Il a dû aussi assumer les dégâts provoqués par la violence sociale de la politique économique des Tories et par les promesses non tenues des brexiters (sur le système de santé, le NHS, notamment).

Une politique plus dure sur l’immigration (on retiendra l’accord absurde de re-migration vers le Rwanda, quelle que soit l’origine des migrants) n’a pas non plus permis de contenir l’extrême droite parlementaire, née des ruines d’un UKIP devenu inutile par la concrétisation du Brexit. Bien au contraire, le Reform Party, la nouvelle petite entreprise de Nigel Farage, semble avoir recueilli une forme de légitimation. Il a ainsi réuni 14,3% (+12,3 points) des suffrages (devant les LibDems avec 12,2%, +0,7) mais n’a obtenu que 5 sièges (contre 72 aux LibDems1 qui emportent 61 circonscriptions supplémentaires, bénéficiant d’implantations locales stratégiques en Angleterre et en Écosse).

Le Labour Party a ainsi et avant tout bénéficié de la division de la droite et et d’une baisse de régime du Scottish National Party2 (le Labour a repris une trentaine de sièges au SNP – qui se maintient à 30% dans la région –, rétablissant le caractère stratégique de l’Écosse dans le dispositif majoritaire travailliste). Le scrutin majoritaire à un tour de circonscription a fait le reste.

Qui est Keir Starmer ?

Cependant le nouveau Premier ministre britannique n’est peut-être pas uniquement ce personnage sans charisme et social-libéral décrit (pas forcément à tort) par ses opposants internes et la presse d’Outre-Manche.

Avocat de talent, il s’est fait un nom dans la défense des droits humains, des libertés publiques et des militants politiques écologistes, mais aussi dans la lutte légale sur des causes économiques. Jeune avocat, il fournit en 1990 une aide juridique gratuite aux manifestants arrêtés par la police après les émeutes contre la Poll tax de Margaret Thatcher (1990) ; il s’est également opposé au gouvernement Blair, lui reprochant en particulier la guerre en Irak et l’attaquant en justice lorsque ce dernier refusa d’accorder des prestations aux demandeurs d’asile.

Et c’est bien dans son parcours professionnel que l’on peut trouver aujourd’hui des éléments de nature à nous intéresser, bien qu’il se soit révélé finalement assez malléable sur ces questions à la tête de son parti : ainsi dès le printemps 2020, il a exclu plusieurs membres du cabinet fantôme au prétexte d’avoir voté contre deux projets de loi conservateurs visant à garantir l’impunité aux militaires et aux agents de renseignement s'ils commettaient des actes criminels au cours de leurs opérations.

Avant de devenir député en 2015, il a été Procureur général ("directeur des poursuites pénales publiques", dans le système britannique) du Royaume Uni de 2008 à 2013, mais surtout il a participé entre 2003 et 2008 à l’élaboration des nouveaux services de police en Irlande du Nord, le Police Service of Northern Ireland (PSNI)3, un des nombreux points découlant des Accords du Vendredi-Saint4. Au moment d’aborder la question de l’Irlande du Nord comme Premier Ministre, cette expérience n’est sans doute pas inutile.

Une scène politique totalement différente

Le tableau politique de la province d’Irlande du Nord n’a pas grand-chose à voir avec le reste du Royaume Uni. Pour la troisième élection consécutive entre 2022 et 2024, le Sinn Féin5 est devenu le plus grand parti politique de la province ; il est désormais en tête de manière décisive en termes de représentativité et de suffrages, au sein de l'Assemblée provinciale, du gouvernement local et des députés élus au parlement britannique (où il continue de refuser de siéger car il ne reconnaît pas la souveraineté britannique sur la province malgré son attitude de coopération avec les autorités britanniques en Irlande du Nord depuis les Accords du Vendredi Saint).

Les sept députés du Sinn Féin élus constituent désormais le plus grand groupe de députés de tous les partis du nord, avec une augmentation de 4,2 points6 en termes de suffrages exprimés. 2024 marque donc le renforcement de Sinn Féin dans un contexte plus favorable à l’unité irlandaise : le Democratic Unionist Party (DUP)7 continue son déclin, ne conservant plus que 5 membres du parlement britannique : il a perdu plus de 70 000 voix depuis 20198 (-8,5 points) et trois sièges à Westminster où il dépassait jusqu’ici de peu la représentation théorique des républicains irlandais.

En réalité, le DUP avait perdu sa position stratégique dès les élections générales britanniques de 2019 : jusque-là, ses 10 députés étaient indispensables à la majorité parlementaire de Theresa May, tout en représentant une partie de ses problèmes. Le DUP était un soutien radical du Brexit, apportant de l’eau au moulin de Boris Johnson ; la victoire électorale massive de ce dernier en 2019 rendait le DUP inutile.

Depuis, le parti ultra-conservateur protestant s’est enlisé dans des scandales internes. Les positions de plus en plus caricaturales de certains de ses élus en matière de société et des dissensions sur la ligne politique l’ont conduit à raidir sa position et à refuser pendant près de deux ans (de mai 2022 à février 2024) la constitution d’un gouvernement provincial dirigé par la républicaine Michelle O’Neill qui avait remporté les élections de 2022 avec 29% de voix (contre 21 au DUP). Le parti unioniste a ainsi perdu sur toute la ligne et le scrutin britannique du 4 juillet dernier ne fut qu’une confirmation supplémentaire : le DUP a perdu sur tous les fronts, il cède North-Antrim au parti Traditionnal Unionist Voice (encore plus à droite), South-Antrim à l’Ulster Unionist Party (UUP)9 et Lagan Valley à l’Alliance Party10. La position globale du Sinn Féin en tant que parti le plus important d’Irlande a été consolidée11.

Le cabinet Starmer doit rompre avec la stratégie d’indifférence qui a prévalu depuis 14 ans

La réalité est que le système gouvernemental et parlementaire britannique proprement dit n'a pas pris en compte les intérêts de l’Ulster et de sa population. Cela est illustré par l'héritage des administrations tories successives qui ont abouti à l'austérité, au sous-financement systémique des services publics, à la catastrophe du Brexit et à la plus récente « loi d'amnistie »12. Cela s’est également traduit par le peu d’entrain des gouvernements conservateurs à peser sur le DUP pour qu’il respecte le cadre constitutionnel nord-irlandais découlant des Accords du Vendredi Saint en entrant dans le gouvernement provincial, tout comme Sinn Féin avait accepté de le faire quand le premier ministre nord-irlandais était membre du DUP.

Cependant, l'élection de la nouvelle administration travailliste offre l'occasion de changer fondamentalement la politique du gouvernement britannique à l'égard de l'Irlande et de réinitialiser les relations entre la Grande-Bretagne et l'Irlande. Les évolutions électorales sanctionnées par le scrutin du 4 juillet reflètent une demande populaire en Irlande-du-Nord pour une amélioration réelle de leurs perspectives politiques, ainsi qu'une opinion croissante selon laquelle le progrès économique et social requis pour répondre aux priorités des travailleurs et des familles ne sera possible qu’en dépassant la partition de l’Île ce qui implique un processus de changement constitutionnel.

Dans les jours qui ont suivi les élections, les médias britanniques et internationaux ont largement commenté la façon dont les bons résultats électoraux du Sinn Féin renforçaient la position de toutes celles et tous ceux qui militent en faveur de l'unité irlandaise. Cet élan a été alimenté par le Brexit, l'indifférence des responsables politiques anglais, l'échec économique et politique de la partition et l’impossibilité complète d’un retour en arrière qui rétablirait la frontière entre les deux Irlande à la suite de la mise en œuvre effective de la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Nous avons déjà eu l’occasion d’en expliquer les impasses et l’échec des Unionistes radicaux à relancer – au prix d’une compromission avec la pègre – les « troubles » au prétexte de l’établissement d’une frontière économique de fait entre la Grande Bretagne et l’Irlande du Nord13.

L’unité de l’Irlande est de toute façon à l’agenda

La question n’est plus tant de savoir si la réunification irlandaise est inscrite à l’agenda politique mais de quelle manière l'unité irlandaise peut se réaliser et comment la lier indissociablement à un potentiel de prospérité économique accrue, de services publics de meilleure qualité, d'une stabilité politique et d'un règlement constitutionnel fondé sur l’état de droit. Si Sinn Féin a progressé dans les deux parties de l’Île, c’est aussi en grande partie parce qu’il prétend porter la promesse d’une République Sociale irlandaise, débarrassée du sectarisme confessionnel.

L'Accord du Vendredi Saint fournit le mécanisme permettant l'exercice de l'autodétermination par le biais de référendums d'unité simultanés et permettant une transition planifiée vers la réunification. Or jusqu’à présent, les gouvernements britanniques ont refusé de définir les critères selon lesquels la date de convocation de tels référendums pourrait être fixée, même si l’on peut comprendre que les premières années de la paix civile, après 29 ans de conflits, méritaient une prudence attentive.

Aujourd’hui, les changements électoraux, les changements démographiques, les réalignements politiques, les sondages d'opinion au nord et au sud et les énormes travaux de recherche universitaires soulignent tous la nécessité pour ce gouvernement britannique de commencer à penser et à agir différemment sur la question stratégique de l’autodétermination irlandaise.

Le refus persistant de le faire n’est plus tenable.

Consensus irlandais inédit

En revanche, un consensus émerge désormais sur la nécessité de planifier et de préparer un changement constitutionnel au sein de la majorité des partis politiques de l'île d'Irlande (y compris les trois partis gouvernementaux de coalition à Dublin)14. Le mois dernier, un comité multipartite du parlement irlandais (comprenant à la fois l’Assemblée et le Sénat), le Comité mixte sur la mise en œuvre des Accords du Vendredi-Saint, a publié un rapport historique intitulé Perspectives sur le changement constitutionnel : finances et économie. Ce rapport énonce 15 recommandations, dont la nécessité d’adopter une approche pangouvernementale (gouvernement irlandais, exécutif d’Irlande-du-Nord, cabinet britannique) pour planifier et se préparer à l'éventualité d'un changement constitutionnel. Il appelle en outre le gouvernement de Dublin à publier un livre vert définissant une vision pour une Irlande unie. Il recommande notamment qu'un comité parlementaire irlandais soit mandaté, doté de ressources adéquates et dédié à la préparation d'une Irlande unie dès maintenant.

Ce rapport représente une avancée politique majeure car il intègre ainsi la parole des parlementaires républicains de Sinn Féin dans une expression commune des forces politiques irlandaises, alors que le jeu politique des partis qui avaient dominé la vie politique de la République d’Irlande consistait avant tout à marginaliser les Républicains pour tenter (sans succès) de les faire reculer électoralement. Cela signifie qu’un changement constitutionnel est désormais à l’agenda politique de l’ensemble des partis de la République d’Irlande alors qu’il avait en réalité peu ou prou disparu des objectifs du Fine Gael et du Fianna Fáil (ce dernier ayant tenté de maintenir l’illusion sur ses intentions plus longtemps que son « frère ennemi »15). Bien sûr, cela ne signifie pas que l’unification soit irrésistible, mais le large consensus contenu dans le rapport du Comité mixte reflète la profondeur et la force de l’accord politique sur l’unité irlandaise et les processus nécessaires pour y parvenir.

En octobre 2022, Ireland's Future, l'organisation civique qui milite et défend l'unité irlandaise, a organisé une grande conférence publique à la 3Arena sur les Docks de Dublin. À cette occasion, elle a réussi à réunir dans une même enceinte les dix principaux partis politiques irlandais de tous les horizons politiques nationaux et démocratiques pour discuter de l’unité irlandaise. Il y a deux mois, et peu avant les élections générales britanniques, Ireland's Future a organisé un événement similaire à l'Odyssey Arena de Belfast. Cette fois, les représentants des mêmes partis politiques ont été rejoints par l’Alliance Party, signifiant le basculement de cette organisation dont nombre de dirigeants sont issus de communautés unionistes vers la perspective de l’unité irlandaise16. La participation de tous les principaux partis organisés à travers l’Irlande, à l’exception des trois principaux partis unionistes17, souligne ainsi la centralité du changement constitutionnel dans le discours national irlandais.

Deux interventions individuelles extrêmement importantes ont été faites lors de la conférence tenue à l’Odyssey, par Jarlath Burns, président de la Gaelic Athletic Association, et par l'ancien Premier ministre irlandais Leo Varadkar (FG). Burns a insisté sur la nécessité de favoriser les discussions sur l'avenir constitutionnel de l'Irlande, tandis que Varadkar a affirmé qu'il était désormais temps pour le gouvernement irlandais de traiter l'unité irlandaise comme un objectif politique, et non plus simplement comme une aspiration, ce qui illustre la transformation complète de posture du centre droit irlandais que nous évoquions plus haut (personne n’est dupe, il s’agit aussi de tenter de couper l’herbe sous les pieds de Sinn Féin).

Des solutions à l’étude

Ireland's Future et d'autres, dont le professeur Brendan O'Leary18, ont produit des propositions détaillées sur la fixation d'une date pour les référendums sur l'unité d'ici 2030 et sur le type de processus de transition pour parvenir à un nouveau règlement constitutionnel pour l'Irlande. Le débat sur la réunification est également devenu une préoccupation ouverte du mouvement syndical irlandais depuis la conférence biennale des délégués du Congrès irlandais des syndicats en octobre 2021. Des dirigeants syndicaux, dont Owen Reidy, Gerry Murphy et d’autres, ainsi que des personnalités du mouvement syndical basé en Grande-Bretagne et aux États-Unis, comme Mick Lynch et Terry O’Sullivan, ont tous réfléchi aux futurs arrangements politiques de transition en faisant référence aux droits des travailleurs.

Un plus grand nombre de voix alternatives issues de la tradition civique unioniste se font désormais entendre. Ainsi, des personnalités telles que Denzil McDaniels, Claire Mitchell, Karen Sethuraman et Davy Adams ont élargi la portée du débat en soulignant que les valeurs et les identités des Protestants et des syndicalistes doivent faire partie intégrante du processus de changement en cours.

Alors que le peuple irlandais s’est vu refuser son droit à l'autodétermination sur l’ensemble de l’Île depuis plus de 100 ans, cette option démocratique a finalement été reconnue en 1998 grâce à son inclusion dans les Accords du Vendredi-Saint. Plus que jamais aujourd’hui, la réunification irlandaise et un nouveau règlement constitutionnel constituent des objectifs à la fois raisonnables et légitimes.

Starmer devant ses responsabilités

Le jour est venu pour le nouveau gouvernement britannique de s’engager et d’accepter ces réalités. Il peut entrer dans l’histoire en permettant d’écrire un récit positif. Keir Starmer a les atouts en main pour devenir un partenaire dans la gestion du changement progressiste en Irlande et travailler en partenariat avec le gouvernement irlandais et l’opinion démocratique au sens large pour ouvrir la voie à la réunification et à la réconciliation.

Il y a vingt-sept ans, un gouvernement travailliste, récemment parvenu aux affaires, a joué un rôle crucial en contribuant à garantir un accord de paix en Irlande et à ancrer le processus dans la durée. Cela a été une réussite au-delà des espérances les plus folles de l’époque car l’Accord a tenu face à toutes les chausses-trappes et que ces 27 années ont fait évolué comme jamais les mentalités.

Les gouvernements britannique et irlandais sont désormais devant la responsabilité conjointe de planifier et de préparer le changement constitutionnel et de concevoir une transition ordonnée vers de nouveaux arrangements nationaux, démocratiques et constitutionnels en Irlande. Une feuille de route intergouvernementale convenue et dotée de ressources adéquates est nécessaire ; il est pour cela indispensable que des discussions formelles commencent entre les administrations britannique et irlandaise en place. La réponse anti-raciste apportée des deux côtés de la mer d’Irlande aux émeutes suprémacistes qui ont éclaté en Angleterre et à Belfast ces dernières semaines démontre que les sociétés sont prêtes : ne pas saisir le moment serait un gâchis incommensurable.

Keir Starmer doit se hisser à la hauteur de l’histoire.

Frédéric Faravel

Changement constitutionnel en Irlande : la balle est dans le camp du cabinet britannique

Notes :

1Les Libéraux-démocrates (anglais : Liberal Democrats, abrégé en LibDems) sont un parti politique britannique libéral classé au centre et au centre gauche. Le parti a été fondé en 1988 par une fusion du Parti libéral avec le Parti social-démocrate (SDP, scission du Labour Party) qui formaient depuis 1981 une alliance électorale. Le Parti libéral existait précédemment depuis 129 ans (il est né au milieu du XIXème siècle de la fusion du parti et du groupe parlementaire Whig et d'une partie des Radicals) et a dirigé le Royaume-Uni sous de nombreux Premiers ministres Gladstone, Asquith et Lloyd George notamment, avant d'être progressivement surpassé par le Parti travailliste, traduction de l'accès de la classe ouvrière au droit de vote et de sa conscience de devoir prendre en charge directement la défense de ses intérêts.

2Le Parti national écossais est le principal parti indépendantiste écossais. Fondé en 1934, le parti retrouve de la popularité depuis les années 1970 et suit une ligne politique de centre gauche qualifiée par le parti lui-même de « social-démocrate ». L'élan électoral du nationalisme écossais découle indirectement du rejet de la politique économique et fiscale Margareth Thatcher, une partie des catégories populaires et moyennes écossaises considérant que la défense de leurs intérêts de classe passaient par une réaffirmation de l’Écosse comme Nation. Lors de l'établissement du Parlement écossais en 1999, le SNP devient le plus grand parti d'opposition. Depuis sa victoire lors des élections législatives écossaises de 2007, le Parti national écossais dirige le gouvernement écossais. Le SNP siégeait au Parlement européen au sein du groupe écologiste.

3Le Service de police d'Irlande du Nord a remplacé en 2001 la Royal Ulster Constabulary (RUC), dont la composition héritée du régime unioniste ségrégationniste qui a dirigé la province de 1920 à 1972 empêchait toute utilisation en faveur de la paix civile : son recrutement exclusivement protestant l'a conduit à de très nombreuses reprises à être complices des groupes paramilitaires « loyalistes » et d'exactions multiples contre la population civile. Le PSNI assure un recrutement non sectaire de ses agents ; elle est par son caractère impartial régulièrement l'objet de critique de la part du principal parti unioniste de la province et des groupes politico-maffieux héritiers des paramilitaires loyalistes. La situation politique en Ulster explique l'armement de tous ses personnels assermentés.

4Pour une présentation complète des Accords du Vendredi-Saint (Good Friday Agreement en anglais, GFA), nous vous invitons à lire notre article du 10 avril 2023 : 25 ans après le Good Friday Agreement, l’Irlande en chemin vers l’unité ? https://g-r-s.fr/25-ans-apres-le-good-friday-agreement-lirlande-en-chemin-vers-lunite/

5Sinn Féin : « nous-mêmes » en irlandais. Parti Républicain, dont la forme actuelle est issue de la tendance du parti qui choisit de conserver l’objectif d’émancipation nationale au côté de l’émancipation sociale en 1969-1970.

6En 2017, le Sinn Féin avait fait un meilleur score en voix comme en pourcentage – 238 915 et 29,4% – mais à l’époque le score écrasant des ultra-conservateurs unionistes du DUP, 36% et l’effondrement des autres partis unionistes, nationalistes ou centristes empêchaient toute évolution. La vacance gouvernementale en Irlande du Nord de plus de 2 ans provoquée par les scandales politico-financiers frappant le DUP et le refus de Sinn Féin de constituer dans ces conditions un exécutif provincial (en pleine négociation pour le Brexit) avait été mal perçue par les nord-irlandais qui avaient d’une certaine manière sanctionné les deux principaux partis de la province remettant en selle les autres forces politiques locales – UUP, SDLP et Alliance Party.

7Parti unioniste démocratique : parti ultra-conservateur protestant, fondé en 1971 par le Révérend Ian Paisley et de nombreux dissidents du Unionist Ulster Party, qui dirigeait le gouvernement provincial depuis 1920 et que les fondateurs du DUP trouvaient trop accommodant avec la volonté (pourtant très limitée) de transformation politique et sociale de la province des différents gouvernements britanniques à partir de 1968. L’intransigeance politique et le sectarisme du DUP l’a conduit à avoir des liens étroits avec plusieurs groupes paramilitaires « loyalistes » comme l'Ulster Volunteer Force (UVF) et l'Ulster Defence Association (UDA). Le parti refusa les Accords du Vendredi Saint jusqu’à ce qu’il soit amené à prendre la direction du gouvernement provincial en association avec leurs anciens ennemis du Sinn Féin.

8et 120 000 depuis 2017…

9Le Parti unioniste d’Ulster est l’ancien parti protestant du pouvoir de 1920 à 1971, signataire des Accords du Vendredi Saint en 1998 avec David Trimble, qui a reçu pour cela le Prix Nobel de Paix.

10Créé en 1970 pour défendre un unionisme non confessionnel, le Parti de l’Alliance a progressivement évolué comme un parti libéral, qui prétend dépasser les conflits communautaires. Politiquement, il n'est classé ni chez les Unionistes, ni chez les Nationalistes ; le nombre de ses adhérents en faveur de l'unification de l'Irlande tend à devenir majoritaires.

11Sinn Féin est également présent en République d’Irlande : il a obtenu le meilleur score aux élections générales en février 2020 avec 24,5% des voix et le groupe parlementaire le plus important (37 sièges, à égalité avec les conservateurs du Fianna Fáil. Il est écarté du pouvoir par une coalition (qui était informelle depuis 2016 et qui visait déjà à l’époque à refuser à Sinn Féin de participer à une coalition gouvernementale malgré un score plus modeste) des deux partis ennemis de droite qui alternent au pouvoir depuis 1926.

12Le gouvernement de Rishi Sunak a fait adopter le 12 septembre 2023 une loi interdisant les enquêtes de police et les procès pour les crimes commis durant la période de la guerre civile en Irlande du Nord. L’avancée des enquêtes en ce domaine était de nature à compromettre gravement la réputation des forces de sécurité et des gouvernements britanniques en mettant à jour leur collaboration criminelle avec les groupes paramilitaires « loyalistes ». La République d'Irlande a saisi la Cour Européenne des Droits de l'Homme, le jugeant contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme.

13Irlande du Nord : Le Brexit va-t-il gâcher 23 ans de Paix ? https://g-r-s.fr/irlande-du-nord-le-brexit-va-t-il-gacher-23-ans-de-paix/

14Depuis 4 ans, la coalition gouvernementale irlandaise est composée par le Fine Gael (FG, centre droit, libéral, siégeant aux côtés du PPE), du Fianna Fáil (FF, centre droit, conservateur, siégeant au sein de Renew Europe) – deux partis qui se sont affrontés électoralement de 1926 à 2016 (et les armes à la main en 1922 et 1923) – et le Green Party (écologiste). Depuis avril dernier, c’est Simon Harris (FG) qui est premier ministre en titre (avec Micheál Martin, FF, comme vice premier ministre) après la démission de Leo Varadkar (FG, plusieurs fois premier ministre, dont la période décembre 2022 à avril 2024) ; ce dernier avait lui-même succédé à Micheál Martin, dont il était vice premier ministre, qui avait dirigé le gouvernement de juin 2020 à décembre 2022.

15Fine Gael et Fianna Fáil sont héritiers des deux branches nationalistes qui se sont divisées sur le traité anglo-irlandais de 1921 créant l’État libre d’Irlande, division qui conduisit à une terrible guerre civile au début des années 1920.

16Les partis soutenant une perspective d'unification de l'Irlande au parlement provincial d'Irlande du Nord sont désormais majoritaires dans cette assemblée : Sinn Féin, Alliance Party, Social-Democratic and Labour Party (SDLP, nationalistes et travaillistes), People before Profit Alliance (extrême gauche), 53 sièges sur 90. Cependant, les Accords du Vendredi-Saint imposent que les quatre partis les plus importants de l'assemblée appartiennent à l'exécutif provincial (Sinn Féin, DUP, Alliance Party, UUP) ; le SDLP sert ici d'« opposition officielle ».

17Democratic Unionist Party (DUP), Ulster Unionist Pary (UUP, signataire des Accords du Vendredi-Saint), Traditionnal Unionist Voice (TUV)… Il faudrait ajouter à cette liste le Progressive Unionist Party(PUP), signataire des Accords du Vendredi-Saint et qui représentait « l’aile gauche » socialisante des membres de l’Ulster Volunteer Force (un des principaux groupes paramilitaires « loyalistes ») qui prétendait défendre les intérêts de la classe ouvrière protestante ; ce parti se maintient mais peine à se faire entendre électoralement.

18Politologue irlandais, professeur à l’Université de Pennsylvanie. Il était auparavant professeur à la London School of Economics. En 2009-2010, il a été le deuxième conseiller principal sur le partage du pouvoir au sein de l'équipe de veille de l'unité d'appui à la médiation du Département des affaires politiques des Nations Unies.

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4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 10:35

Le samedi 27 juillet 2024, Radio Centre Ville diffusait l'entretien que j'avais eu le plaisir d'accorder la veille par téléphone à François Roberge, chroniqueur politique sur cette même antenne. Au programme de cet échange :
- l'annonce d'un accord au sein du Nouveau Front Populaire, la coalition de gauche aux dernières élections législatives arrivée en tête le 7 juillet 2024 en nombre de député(e)s, sur le nom de Lucie Castets pour être Première Ministre ;
- le symbole que représente cette proposition en termes de mise en avant du retour de l'Etat, de l'action publique et des services publics, fortement mis à mal depuis 20 ans ;
- l'évolution institutionnelle en cours qui a du mal à émerger avec un Emmanuel Macron qui veut profiter de ce qu'il a lui-même érigé comme "trêve olympique" pour ne pas tirer les conséquences de la troisième défaite électorale de son camp en un mois ;
- la crise démocratique qui agit dans toutes les démocraties occidentales et la forme particulière qu'elle prend en France.

L'émission était animée par Saidj Ferhat.
Bonne écoute à vous toutes et tous.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

Le podcast est également disponible sur ma chaîne YouTube https://youtu.be/to5RZfddVQQ

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22 juillet 2024 1 22 /07 /juillet /2024 08:08

Les avocats de la Ville de Bezons avouent que la Maire de Bezons a menti sur la décision budgétaire modificative qu'elle avait présentée lors du Conseil Municipal 15 février 2023.
Ce nouvel épisode démontre la très mauvaise gestion des finances communales par Mme Menhaouara et son équipe.

Il aura fallu saisir le tribunal administratif de Cergy-Pontoise et près d'un an et demi de procédure pour que les conseillers municipaux connaissent enfin la vérité à une simple question posée lors d'un conseil municipal. C'est à la toute fin de la procédure que le cabinet  d'avocats, grassement payé par la Ville de Bezons sur les deniers des habitants pour défendre les erreurs de la maire de Bezons, a daigné adresser un "mémoire en défense" pour justifier le dérapage supplémentaire de Mme Menhaouara : oui, dérapage, ou plus exactement mensonge puisque le cabinet d'avocats est contraint d'avouer que l'équipe municipale divers droite qui dirige notre ville n'avait pas l'accord de la direction départementale des #financespubliques (DDFIP) - en la confondant au passage avec la direction générale des finances publiques (DGFIP) - comme elle l'avait affirmé lors du conseil municipal. Pire, nous apprenons par ce mémoire en défense que l'avis de la DDFIP était défavorable.

Donc lors de son intervention aux côtés de Mme Florelle Prio, M. Frédéric Faravel avait raison de mettre en doute l'accord des finances publiques pour ce nouveau report... nouveau report qui ne reçoit aucune justification de la part de la sous-préfecture qui a malgré tout donné son accord, vraisemblablement parce que la situation n'aurait pas été gérable du fait des multiples erreurs financières de Mme Menhaouara. Au passage, le cabinet d'avocats a introduit dans sa défense un nouveau mensonge puisqu'il se permet d'affirmer - sans doute à la demande de Mme Menhaouara (ou alors il n'a pas même pas fait l'effort de lire le PV du conseil municipal) - que Mme Prio et M. Faravel avaient été informés de l'accord de la sous-préfecture : une simple lecture du PV du conseil permet de constater que Mme Menhaouara n'a jamais parlé de l'accord de la sous-préfecture mais uniquement de la "DGFIP" (sic).

Devoir saisir le tribunal administratif pour obtenir une réponse non mensongère d'un(e) maire (ce qui se fait partout ailleurs qu'à Bezons) et cette pratique malheureusement habituelle de Madame la Maire de Bezons de refuser de donner des informations transparentes et loyales lors des séances du conseil municipal aux représentants des habitantes et des habitants que nous sommes sont préjudiciables à la nécessité d’avoir un débat public communal apaisé...

Déplorant l’ensemble de ces faits, mais reconnaissant que l’accord de la sous-préfecture prévaut - malgré l'absence de toute justification -, nous avons décidé de nous désister de la requête.

Vous pourrez retrouvez ci-dessous :
✅ L'acte attaqué à savoir la décision budgétaire modificative n°3 présentée en conseil municipal du 15 février 2023 ;
✅ Notre requête devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise ;
✅ Le procès-verbal du conseil municipal de Bezons du 15 février 2023, adopté lors du conseil municipal du 6 avril 2023, qui démontre que la maire avait revendiqué l'accord de la seule "DGFIP" (sic) ;
✅ notre courrier au tribunal administratif pour répondre au mémoire en défense du cabinet d'avocats choisi par la maire de Bezons ;
✅ les deux extraits du mémoire en défense du cabinet d'avocats qui démontrent le mensonge de Mme Menhaouara en séance et le mensonge supplémentaire de ses défenseurs.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président du collectif citoyen Vivons Bezons
Membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste

délibération sur la décision modificative n°3 présentée lors du conseil municipal de Bezons du 15 février 2023

la requête de Vivons Bezons au tribunal administratif de Cergy-Pontoise en date du 15 mars 2023

le procès-verbal du conseil municipal de Bezons du 15 février 2023

la réponse adressée au tribunal administratif par Vivons Bezons le 18 juillet 2024 au mémoire en défense du cabinet d'avocats choisi par Mme Menhaouara

les extraits du mémoire en défense adressé le 3 juillet 2024 par le cabinet d'avocats choisi par Mme Menhaouara, qui démontrent les mensonges de la Maire et du cabinet d'avocatsles extraits du mémoire en défense adressé le 3 juillet 2024 par le cabinet d'avocats choisi par Mme Menhaouara, qui démontrent les mensonges de la Maire et du cabinet d'avocats

les extraits du mémoire en défense adressé le 3 juillet 2024 par le cabinet d'avocats choisi par Mme Menhaouara, qui démontrent les mensonges de la Maire et du cabinet d'avocats

ENCORE UN MENSONGE DE LA MAIRE DE BEZONS, UNE FOIS DE PLUS DÉMONTRÉ GRÂCE À VIVONS BEZONS
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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 11:33

Les principaux enseignements que j’avais tirés en 2022 des élections présidentielle1 et législatives2 (analyse poursuivie quelques semaines plus tard dans une autre série d’articles3) ont tous été confirmés, renforcés ou aggravés par le résultat des deux tours des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.

Déclenchées par la volonté d’un seul homme, le président de la République défait lors de l’élection européenne du 9 juin, elles ont abouti à :

  • une progression spectaculaire et même une vague électorale de l’extrême droite, avec plus de 10 millions de suffrages, 34% au 1er tour et 37% au 2nd ;

  • le désaveu du camp présidentiel ;

  • la concentration territoriale de la gauche sur les métropoles, leurs banlieues et l’outre-mer.

Ces enseignements sont d’autant plus marquants que la participation électorale (66,7%) retrouve des niveaux qu’elle n’avait pas connus depuis 1997. Si la légitimité institutionnelle des députés élus en 2017 et en 2022 (respectivement 48,7% et 47,5% de participation) ne pouvait être mise en cause, reconnaissons que la légitimité politique des députés élus en ce début d’été 2024 est incomparablement plus forte.

 
La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Le pire évité ?

Si le pire a été évité au soir du dimanche 7 juillet 2024, c’est que le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus. On ne l’imaginait plus car les instituts de sondages et les dirigeants de la droite républicaine avaient fini par nous convaincre qu’une majorité d’électeurs du centre et de la droite refuserait de faire barrage au Rassemblement National en votant pour des candidats de gauche ; on ne l’imaginait plus car le camp présidentiel avait cultivé la confusion et la cacophonie sur les consignes de vote pour le second tour.

Le résultat est frappant et au-delà des espérances dans une situation politique particulièrement dégradée : le Nouveau Front Populaire arrive en tête, suivi par la coalition des soutiens du président de la République ; le Rassemblement National et ses ralliés atterrissent encore loin de la majorité absolue de l’Assemblée Nationale qui leur semblait promise au soir du 1er tour. Les citoyens français sont décidément plus intelligents que nombre de leurs dirigeants et les effets du mode de scrutin majoritaire à deux tours ont fait le reste.

Nous pouvons être soulagés, nous pouvons continuer d’espérer mais à la seule condition de bien mesurer que nous n’avons aujourd’hui gagné qu’un sursis.

Oui, la gauche n’a pas démérité dans cette élection, notamment en constituant une coalition nouvelle sous la forme du Nouveau Front Populaire qui évite les déséquilibres et les ostracismes qui avaient présidé à l’accouchement de la NUPES. Emmanuel Macron avait fait le pari qu’elle serait incapable de s’unir face à la « guerre éclair » qu’il croyait lui imposer : il s’est lourdement trompé. Les partis de gauche et leurs dirigeants ont su mettre de côté les querelles amères, qui avaient conduit au sabordement de la précédente coalition, pour affronter le risque que le locataire de l’Élysée avait fait peser par caprice sur toute la Nation.

Mais le danger que le Rassemblement National représente pour notre pays reste entier. Marine Le Pen est en embuscade et prépare le prochain coup – tout en savourant sans doute d’avoir usé un Jordan Bardella à la popularité artificielle mais qui aurait pu commencer à lui faire de l’ombre pour 2027. Les faits sont têtus et connus : en 2017, le RN comptait 8 députés ; en 2022, 89 ; depuis lundi matin, il en a 143 (dont les 17 députés LR qui ont été élus sur la base d’une alliance indigne conduite par Eric Ciotti, mais qui sont donc passés ouvertement dans le camp de l’extrême droite), une progression de 54 sièges, le groupe parlementaire le plus important de la nouvelle Assemblée Nationale.

Cela ne s’arrête pas là. Dans de nombreuses circonscriptions, le RN manque de 1, 2 ou 3 points à peine. Sans sursaut construit de court, moyen et long termes, ces sièges basculeront sans doute lors d’un prochain scrutin.

Des territoires entiers ont basculé dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière, qui mêle territoires urbains et ruraux. En 2022, des départements avaient déjà entièrement basculé au RN : l’Aude, la Haute-Marne, la Haute-Saône et les Pyrénées-Orientales ; il faut y ajouter deux ans plus tard les Alpes-de-Haute-Provence, la Côte-d’Or, la Creuse, le Gard, la Meuse, le Tarn-et-Garonne… La Lorraine ouvrière a basculé. Dans le Pas-de-Calais, en Picardie, dans le Languedoc, en Haute-Normandie ou en Provence, les circonscriptions qui échappent à l’extrême droite font l’effet d’îlots urbains (et parfois bourgeois) au milieu d’une marée brune « qui monte » et a l’ambition de tout recouvrir comme s’est plu à le rappeler Marine Le Pen.

Autant de territoires où ce parti que l’Élysée et les gouvernements macronistes ont contribué à banaliser va continuer à s’enraciner pour partir à l’assaut de nouvelles conquêtes.

La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Sortir de l’impasse sociologique, rassembler la Français

La gauche a su se rassembler. Le Nouveau Front Populaire présente aux Français une coalition plus ouverte qu’en 2022. Le Nouveau Front Populaire et les députés divers gauche comptent désormais 195 sièges contre un peu plus de 150 dans la précédente assemblée. La gauche a gagné avec la progression de la participation un peu plus de 3 millions de voix au 1er tour… Mais en pourcentage, elle ne progresse pas et le bloc d’extrême droite a, lui, dans le même temps, progressé de plus 5,6 millions voix et d’une dizaine de sièges en plus.

Et surtout, les sièges et les voix de la gauche sont essentiellement concentrés dans les métropoles, les grandes agglomérations, leurs banlieues et les outre-mer. Les circonscriptions de gauche dans les territoires ruraux et périurbains ont été arrachés pour la plupart de haute lutte et sont tenus (à quelques exceptions près) de manière fragile. La somme des défaites de députés sortants devraient en soi nous faire réfléchir :

La France Insoumise

Parti Socialiste

Parti Communiste Français

Pôle écologiste

Caroline Fiat (6e Meurthe-et-Moselle)

Valérie Rabault (1e Tarn-et-Garonne)

Fabien Roussel (20e Nord)

Francesca Pasquini (2e Hauts-de-Seine)

Martine Etienne (3e Meurthe-et-Moselle)

Cécile Untermaier (4e Saône-et-Loire)

Pierre Dharréville (13e Bouches-du-Rhône)

 

Léo Walter (2e Alpes-de-Haute-Provence)

Bertrand Petit (8e Pas-de-Calais)

Sébastien Jumel (6e Seine-Maritime)

 

Pascale Martin (1e Dordogne)

 

 

 

Florian Chauche (2e Territoire de Belfort)

 

 

 

Michel Sala (5e Gard)

 

 

 

Sébastien Rome (4e Hérault)

 

 

 

Catherine Couturier (1e Creuse)

 

 

 

Rachel Keke (7e Val-de-Marne)

 

 

 

William Martinet (11e Yvelines)

 

 

 

Ces défaites qui se produisent pour l’essentiel contre le RN illustrent parfaitement l’impasse sociale et politique dans laquelle se trouve la gauche et dont elle doit sortir. Un choix stratégique a été fait consciemment par la France Insoumise de privilégier la mobilisation des banlieues populaires aux côtés des électeurs issus des classes moyennes supérieures des centres-villes métropolitains : un choix affirmé et assumé encore récemment en septembre 2023 par Jean-Luc Mélenchon dans une intervention devant l’institut La Boétie1 qui avait invité (pour contester leurs analyses) Julia Cagé et Thomas Piketty.

La sanction est franche : la gauche ne semble plus parler à une large partie de la France. Elle donne l’impression d’avoir fait le choix de l’abandon du Pas-de-Calais, de la Picardie, du « Midi rouge », de la Vallée de la Garonne, qui pendant un siècle ont envoyé des députés communistes et socialistes dans l’Hémicycle. Évidemment, il ne faut pas négliger les importantes évolutions sociologiques et démographiques qui sont intervenues depuis cette époque. Mais tout de même !

Quelle gauche pourrait prétendre parler au nom de l’intérêt général et gouverner durablement le pays pour le transformer, si elle se contente de « cultiver son jardin » et semble se désintéresser du reste des Français. La gauche a toujours conquis le pouvoir en représentant un front de classes large ; pour cela faut-il encore donner une cohésion aux classes que l’on prétend coaliser. Or les catégories populaires sont divisées entre les banlieues, d’un côté, et les bassins et territoires diffus ouvriers, de l’autre ; et jusque dans les quartiers populaires, le vote tend de plus en plus à se polariser sous la forme d’une tenaille identitaire alimentée par deux camps opposés, ce qui est délétère pour l’unité nationale et à terme la concorde civile.

La tentation de passer par pertes et profits les catégories perdues par la gauche – tentation qui a habité autrefois la fondation Terra Nova et certains membres de l’éphémère collectif dit « gauche populaire » avec Laurent Bouvet – est à la fois délétère pour la Nation et absurde électoralement. Il manque aujourd’hui quelques 90 sièges à la gauche pour atteindre la majorité à l’Assemblée Nationale : où pourrait-elle les trouver sans reprendre pied dans les anciens bassins ouvriers et les campagnes périurbaines et sans porter les aspirations de leurs habitants ?

La stratégie mise en avant par Jean-Luc Mélenchon est fondée sur l’obsession d’arriver au second tour de l’élection présidentielle, considérant que le seul moyen réside dans la mobilisation des quartiers populaires. Or cette mobilisation était déjà maximum lors du 1er tour de l’élection présidentielle de 2022 et elle n’a pas suffi. Si c’était là l’alpha et l’omega de nos objectifs électoraux pour 2027, elle conduirait également à la défaite au 2nd tour contre n’importe quel candidat. Par ailleurs, si la hausse de participation dans les banlieues populaires – qui est en soi une bonne chose, parce qu’elle traduit une forme d’intégration civique indispensable – a permis de gagner quelques circonscriptions supplémentaires (dans le Val-d’Oise notamment), elle n’est pas non plus la panacée électorale pour les candidats de gauche, si l’on se réfère aux défaites des députés sortants William Martinet (circonscription de Trappes), Rachel Keke (circonscription de Fresnes et Chevilly-Larue) ou Francesca Pasquini (circonscription de Colombes) face à des candidats de droite et du centre.

L’enjeu pour la gauche, tout autant civique, social qu’électoral, est bel et bien d’élargir sa base. Cela ne devrait pas susciter des attaques, comme on l’a vu lors des deux années précédentes, certains dénonçant en ceux qui tenaient ce discours des adversaires des quartiers populaires : absurde ! Pas du tout : il faut additionner et évidemment pas soustraire ! Il faut réconcilier, pas opposer, montrer l’immense commun entre « la France des bourgs et des tours » comme le décrit François Ruffin et d’autres avant ou avec lui. Sur les conditions de travail et de rémunération, sur la qualité de vie, sur l’accès aux droits, sur l’accès aux services publics, sur la qualité de l’enseignement et la mixité scolaire, les attentes sont convergentes.

Pour reconstituer ce front de classe, dont nous parlions quelques paragraphes plus haut, il faut donc évidemment adapter notre discours, mettre fin à une forme de brutalisation du débat public, mieux affirmer nos priorités économiques et sociales … et cela collectivement ! Si la cacophonie l’emporte toujours à gauche comme nous en avons trop souvent donné l’impression, nous échouerons. Cela impose également que les organisations de gauche se restructurent, consolident politiquement les bastions actuels et retournent sur les terrains abandonnés : il faut pour conserver les premiers engager un profond travail d’éducation populaire, il faut pour reconstruire dans l’ancienne France ouvrière disposer de militants et de cadres formés solidement politiquement.

1Think tank et institut de formation des cadres de La France Insoumise

L’indécence de la majorité du camp présidentiel

Le spectacle donné par la macronie et le président de la République depuis lundi matin est consternant. Ils ne cessent de contester la prééminence du Nouveau Front Populaire dans l’Assemblée Nationale, pire de contester sa légitimité politique même en lui déniant le droit de défendre le programme que la coalition de gauche a présenté aux deux tours des législatives. C’est un jeu dangereux car il remet en cause en soi les règles démocratiques de notre République.

L’analogie avec les conditions de réélection d’Emmanuel Macron est fallacieuse. Si la gauche avait appelé le président de la République à tenir sa parole et à ne pas considérer que son programme avait été validé par les électeurs, c’est que le candidat lui-même avait assuré les Français que seul le barrage à Marine Le Pen était en jeu : il en avait d’ailleurs tiré lui-même la conclusion le 24 avril 2022 en déclarant : « Ce vote m'oblige pour les années à venir ».

Comme toujours avec Emmanuel Macron, la promesse n’a pas été tenue. Après avoir brutalisé les « Gilets Jaunes », le président de la République a choisi de passer en force sur la réforme des retraites (rejetée par 80% des Français), sur la loi asile-immigration (en reprenant une partie du programme du RN, le président ayant lui-même sur ce sujet utilisé le vocabulaire du RN lors de la campagne législative de juin 2024) et sur l’assurance-chômage…

Au demeurant, bien que le Front républicain ait fonctionné avec une efficacité inattendue, il a opéré de manière asymétrique. Le désistement des candidats de gauche en cas de risque de victoire du RN au 2nd tour a été quasiment systématique, cela fut beaucoup moins vrai de la part des candidats macronistes et de la « droite républicaine » en faveur du Nouveau Front Populaire. L’analyse des reports de voix ne pose pas non plus question : 72% des électeurs de gauche du 1er tour ont voté Ensemble1 ou LR par devoir au 2nd tour, contre 54% des électeurs d’Ensemble et LR en faveur de candidats divers gauche, PCF, PS ou écologistes et seulement 43% en faveur de candidats insoumis. Les électeurs de gauche ont bien plus sauvé les sièges de la droite et des macronistes que l’inverse : s’engager dans un débat sur la légitimité des uns et des autres à mettre en œuvre leurs programmes respectifs est donc spécieux et ne joue d’ailleurs pas en faveur de ces derniers.

Par dignité, ces dirigeants politiques devraient faire profil bas : nous sommes au bord du ravin, parce que le Président de la République et ses gouvernements ont brutalisé le pays, plutôt que de l’apaiser. L'élection européenne puis le 1er tour des élections législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle qu’ils avaient déjà reçue aux élections législatives de 2022. Le président de la République, qui pense encore pouvoir donner des leçons dans une « Lettre aux Français » publiée mercredi soir dans la presse régionale, a joué son va-tout en décidant de dissoudre l’Assemblée Nationale le 10 juin dernier : les Français ne lui ont pas donné la majorité qu’il leur demandait, il conviendrait que pour la fin de son mandat il se range au rôle des présidents de la IIIème République qui avaient des pouvoirs importants mais laissaient la prééminence à la Chambre des Députés. Le conflit avec MacMahon était une tragédie politique, l’agitation de Macron pourrait bien être une farce tragique.

Plutôt que de prendre en considération que le Nouveau Front Populaire est le premier bloc parlementaire, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Sylvain Maillard lui dénient toute légitimité politique. Ils espèrent même le fracturer en stigmatisant, comme ils l’ont fait durant toute la campagne électorale, la France Insoumise. Cette dernière est loin d’être irréprochable mais prétendre inscrire un signe égal entre LFI et le RN est indécent. Et chacun sait à gauche que cette fracture représenterait un suicide collectif : chaque député Nouveau Front Populaire sait qu’il a besoin du soutien de toutes les composantes de la coalition, des social-démocrates à la gauche radicale pour être élu.

La leçon faite au Nouveau Front Populaire est d’autant plus indécente que la « droite républicaine » et la droite de la macronie ont présenté tous les signes d’une forme de connivence avec l’extrême droite. Comment espèrent-ils séduire un centre gauche fantasmatique en préférant « Hitler au Front populaire » et en demandant de continuer à appliquer un programme gouvernemental que les électeurs (y compris ceux de certains députés macronistes, si on en croit Sacha Houlié) ont largement sanctionné ? Comment faire une « union nationale », fondée sur un « arc républicain » (plutôt que sur le front républicain) excluant LFI, derrière un Édouard Philippe qui dîne de manière cordiale avec Marine Le Pen. Aucun député de gauche ne peut céder à un Von Papen de pacotille.

Comment, au-delà des arguments déjà évoqués, prétendre que le bloc central étendu à la « droite républicaine » (groupe désormais présidé par Laurent Wauquiez) serait plus légitime que la gauche pour revendiquer Matignon car il rassemblerait ainsi 15 sièges de plus ? Là encore, la décomposition politique à l’œuvre depuis des années, dont Emmanuel Macron est à la fois le produit et l’accélérateur, accouche de nouveaux effets : Sacha Houllié, député macroniste de Poitiers et fidèle de la première heure, semble avoir décidé de faire sécession avec une vingtaine de ses collègues. Le groupe Renaissance a vécu et le pitoyable argument numérique de l’aile droite présidentielle s’effondre.

Gouverner pour soigner le pays

Il faut tenir compte du vote des Français. Il faut profiter de l’obligation de parlementariser le régime en mettant fin aux excès du pouvoir présidentiel qui nous ont menés là où nous en sommes. Il revient au Nouveau Front Populaire de prendre ses responsabilités pour guérir le pays. En étant réaliste et ambitieux.

Nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter.

Mais cela ne signifie pas bien au contraire que cela soit un passe-droit pour poursuivre la politique menée depuis 9 ans et qui a échoué. Une coalition des centres n’est pas possible et n’est pas souhaitable : les Français n’ont pas demandé non plus le mariage de la carpe et du lapin. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du Nouveau Front Populaire.

C’est en ce sens qu’il faut peser en travaillant au sein du Nouveau Front Populaire avec celles et ceux qui partagent le plus fortement cette analyse et en agissant pour que l’union soit maintenue à gauche et dans le respect de chacune de ses composantes. La Gauche républicaine doit proposer au Parlement un programme d’action fondé sur la Justice sociale et le progrès, pour travailler ensuite aux solutions avec celles et ceux qui conçoivent comme nous l’impasse du macronisme et de la brutalisation politique avec ces dix priorités :

1- Redonner la priorité à l’école, avec des enseignants en nombre suffisant, décemment payé et une action véritable pour rétablir la mixité scolaire ;

2- rétablir l’hôpital public et réduire les déserts médicaux ;

3- mettre fin à l’austérité salariale, avec en priorité l’augmentation du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires ;

4- revenir à des conditions décentes d’indemnisation du chômage ;

5- abroger la réforme des retraites de 2023, et en priorité abroger l’âge légal de 64 ans ;

6- modifier le mode de scrutin en passant à la proportionnelle ;

7- rétablir la police de proximité ;

8- redonner à la presse et aux médias des conditions saines et protectrice d’exercice de leur mission ;

9- impulser une action plus exigeante et offensive de la France dans l’Union Européenne ;

10- respecter les engagements internationaux de France et lui redonner sa voix propre.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du collectif de direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

1Ensemble : coalition des soutiens du président de la République, rassemblant Renaissance, le Modem, Horizon et un certains de candidats UDI, centristes ou divers droite

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