Les présentations des motions en section sont terminées... L'immense majorité s'est bien tenu, même si certaines n'ont pas forcément joué le jeu, annulant leurs réunions au dernier moment ou prévenant trop tard de la date.
Cependant, nous avons pu constater quels étaient les arguments développés par les défenseurs des différentes motions. Et ceux de la motion A ne cessent de nous surprendre...
En effet, selon le camarade qui s'était déplacé pour promouvoir le texte de la direction sortante, vous n'aviez pas droit au même discours.
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Si vous aviez la chance d'écouter un ancien ami de Martine Aubry, la motion A est la motion du "renouveau socialiste" qui va peser désormais sur le gouvernement pour infléchir sa politique en reprenant nombre de propositions que portaient les camarades réunis désormais dans la motion B et combattus par cette même direction sortante depuis plusieurs mois.
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Si vous étiez confrontés à un ami de Manuel Valls ou de Pierre Moscovici, le discours était profondément différent : il s'agissait uniquement de défendre la politique du gouvernement pourtant critiquée à demi-mot par cette même motion. Plus question d'infléchissement des choix gouvernementaux, mais des injonctions d'autorité à ne plus rien contester des actes de l'exécutif. Y compris quand les actes de l'exécutif seraient contradictoires avec ce qu'il y a écrit dans la motion A...
Qui croire ? Cité par L'Observateur et le Lab' d'Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis expliquait lui-même que l'appel de la motion A à ne pas étendre le travail du dimanche pouvait être interprété de deux manières : soit après l'adoption de la loi Macron en actant son extension à 12 dimanches, soit avant en restant aux 5 dimanches actuels. Ce n'est plus de la synthèse, c'est du cynisme. Tout ce que peuvent reprocher les Français à la "classe politique"...
Qui croire, enfin, quand les ministres signataires de la motion A prennent position publiquement contre toutes, ou presque, les propositions de celle-ci : abaisser la CSG pour les bas revenus (jamais !), fusionner un jour l'impôt sur le revenu et la CSG (c'est impossible !), réorientation ou conditionnalité du CICE (ce serait anticonstitutionnel !?) ou encore récemment généraliser le CV anonyme (François Rebsamen vient d'annoncer la suppression du dispositif)... Déjà la direction sortante n'avait jamais défendu les positions qu'elle avait faites adopter en Bureau nationale sur le CICE ou le projet de loi Macron.
Ce congrès ne peut pas se résumer à la fin à un jeu de dupes où les textes présentés par des responsables politiques n'engagent personne et seront oubliés le lendemain du vote.
Si vous voulez peser pour infléchir la politique économique et sociale du gouvernement, une seule motion vous offre la garantie de sa détermination à tout faire en ce sens : la motion B. Les militants et les parlementaires qui se sont engagés en son sein continueront à défendre ces propositions après le congrès ; ce sera plus facile si vous leur donnez la majorité, mais ils le feront aussi une fois que la direction sortante aura jeté nos propositions communes aux orties.
Frédéric FARAVEL
mandataire fédéral de la motion B dans le Val-d'Oise
membre du Bureau fédéral du PS95
membre du Bureau national des adhésions du PS