Chères Camarades, Chers Camarades,
Le 15 mars vous aurez à faire un choix entre 4 textes d’orientation, 4 « Motions ».
La lassitude ou le découragement se sont emparés de beaucoup d’entre nous ces dernières années et ces derniers mois. Pourtant ce vote-là sera très important.
Voter pourquoi ? L’enjeu de ce congrès d’Aubervilliers est capital : il est celui de la survie pour notre parti. En 2012 nous avions tous les leviers pour transformer la société. En 2017, nous les avons presque tous perdus. Pacte de responsabilité, loi travail, déchéance de nationalité : les Français ne se sont pas reconnus dans notre action et, finalement, ne nous reconnaissent plus. Notre congrès de 2018 n'est pas un achèvement, un aboutissement, mais le début d'un processus de travail, de rassemblement et de reconquête.
« L'Union et l'Espoir », le texte d'orientation n° 4 dont Emmanuel Maurel le premier signataire, propose de bâtir avec les militants, le Parti socialiste de demain : un parti rassemblé, démocratique, ouvert, exemplaire, offensif. Un parti fier de ses valeurs, qui n’oublie pas pour qui ni pour quoi il se bat. Un parti qui appartient à ses militants.
À quelques jours du vote, il est bon de rappeler les enjeux de ce congrès, pour exprimer avec force ce qui me paraît être le chemin du redressement pour le socialisme français.
Le Parti socialiste, Emmanuel Maurel le connaît bien ; il connaît ses défauts, ses travers, mais aussi ses atouts : un réseau d'élus de terrain formidables qui s'engagent au quotidien pour améliorer la vie des Françaises et des Français ; des militants disponibles, aguerris, impliqués dans la vie de la société, dans les associations, dans les syndicats. C'est notre force. Nous sommes attachés au Parti socialiste, à sa démocratie interne (trop souvent théorique et malmenée), à ses rites, à ses militants. Nous ne nous résolvons pas à le voir encore s'étioler.
Pour se relever le Parti socialiste doit tourner une page de son histoire ; sans renier ce qu'il fut, il doit écrire une nouvelle aventure. Nous ne pourrons le faire que si nous sortons des sables mouvants de l'ambiguïté, qu'à la condition de mettre fin au flottement dont nous avons donné l'image. Les six premiers mois du quinquennat ont démontré de manière éclatante qu’on ne peut pas être socialiste « et en même temps » dans la complaisance à l’égard de Macron. Nous proposons le chemin de la clarté et de l'authenticité à gauche :
Clarté par rapport au bilan du quinquennat précédent ;
Clarté par rapport au nouveau pouvoir. Nous sommes un parti d’opposition et pas la force supplétive d’une majorité clairement marquée à droite ;
Clarté sur les orientations stratégiques, sur notre détermination à unir le parti puis la gauche.
Tout est possible, pourvu que l'on sache d'abord d'où nous venons mais aussi pour quoi et pour qui nous nous battons. Pour que les Français nous écoutent à nouveau nous devons penser le présent et l’avenir éclairés par nos fondamentaux : proposer d’améliorer concrètement la vie matérielle des gens, des ouvriers, des employés du privé comme du public, des retraités, des jeunes. Nous n’accepterons jamais de laisser le champ libre au Front National dans l’électorat populaire. Cela suppose de ne rien ignorer de ses aspirations et de ses préoccupations quotidiennes. Cela suppose d'être le parti de tous les jours de la vie. De la même manière, nous ne pouvons plus ignorer que la société civile produit de nouvelles revendications – la lutte pour les droits des femmes, les nouveaux comportements de consommation, la dénonciation des paradis fiscaux – auxquelles notre Parti doit offrir un débouché politique à l’échelle de notre nation et du continent.
Si les militants socialistes choisissent Emmanuel Maurel pour être leur Premier secrétaire, cela sera un signal envoyé aux Françaises et aux Français que nous avons déçus, signal que nous avons tiré les leçons de nos erreurs. Au sortir de notre congrès, avec « L'Union & l'Espoir », nos concitoyens pourront à nouveau comprendre où nous nous situons, que nous renouons avec nos fondamentaux et que nous nous ouvrons aux défis nouveaux. C'est essentiel pour être à nouveau au cœur de la gauche et remettre tout le monde autour de la table afin de reconstruire le rassemblement, condition nécessaire pour gagner et gouverner à nouveau, gouverner pour transformer la société dans le sens de l'égalité et de la justice sociale.
Au lendemain du congrès, la tâche qui nous attend est immense. Ensemble nous la surmonterons, et nous la surmonterons d'autant plus facilement que nous nous serons dotés d'une orientation claire, adaptée aux défis de notre temps. Face à une mondialisation libérale, face à l'impasse du libre-échange généralisé, face à la tragédie du changement climatique et des migrations de la misère, dans un monde politiquement instable, jamais une réponse socialiste républicaine, antilibérale et écologiste distincte de l’illusion sociale-libérale, présentée comme le progrès et la seule politique possible, n'a été aussi pertinente et nécessaire. Le rassemblement des socialistes est nécessaire – et nous y mettrons toute notre énergie –, il nous faudra de l'esprit, du caractère et de la force – et Emmanuel n'en manque pas – mais tout cela ne sera pas suffisant si nous ne nous sommes pas fixés auparavant un cap clair. Pour combattre nos adversaires des droites libérales et conservatrices, pour faire reculer nos ennemis nationalistes et xénophobes, pour créer les conditions du rassemblement des forces de progrès, Emmanuel Maurel saura porter votre voix, vos convictions et vos espoirs.
Chères Camarades, Chers Camarades,
Emmanuel Maurel vous propose de porter ensemble un socialisme décomplexé qui assume son utilité historique et ouvre un nouveau chemin pour faire vivre concrètement nos principes de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, en France, en Europe et dans le monde. Ce n'est pas un hasard si les mots de la devise républicaine, issus de la Grande Révolution de 1789 et inscrits aux frontons de nos mairies, sont devenus ceux de l'Internationale Socialiste. Nous avons la mission de leur redonner vigueur. Il n'y a pas de fatalité à voir le socialisme démocratique décliner ; d'autres camarades aux États-Unis, en Grande Bretagne, au Portugal, ont entrepris cette renaissance. À nous désormais de relever le défi !
Pour y arriver, le Parti socialiste a besoin de votre engagement.
Frédéric Faravel
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