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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 08:57

Chacun s'est légitimement ému du discours prononcé par le Président de la République au Couvent des Bernardins devant la Conférence des Évêques de France, le soir du lundi 9 avril 2018. A cette occasion, pour reprendre le bon mot d'Emmanuel Maurel, il est plus apparu comme Chanoine du Latran que comme le Chef d'un État républicain et laïque. Non que l'exécutif ne doive pas dialoguer avec les associations confessionnelles ou que celles-ci n'aient pas le droit de s'exprimer sur la place publique, mais en appelant à réparer le lien abîmé entre l’Église et la République, lien qui n'existe plus et heureusement depuis la loi de 1905, en appelant les Catholiques à s'engager politiquement, il réduit les Français de confession catholique à une communauté, plus légitime que d'autres dans son esprit, semble-t-il. Cette vision est à rebours de notre tradition républicaine et des principes qui fondent notre « vouloir vivre ensemble », qui fondent la communauté nationale, la seule qui compte.

D'aucuns pourraient y voir une volonté de diversion, ils voient dans la stratégie du Président de la République une sorte de « guerre de mouvement », de mouvement perpétuel, ayant vocation à donner le tournis à son opposition pour qu'elle perde de vue l'essentiel. La disproportions des moyens engagés pour l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes peut par ailleurs renforcer cette impression.

Pourtant, il ne faut pas se tromper, Emmanuel Macron développe une stratégie extrêmement cohérente qui vise à mettre à mal notre modèle républicain et social, pour le remplacer par une vision néolibérale (économiquement), technocratique (institutionnellement) et autoritaire (politiquement). Et il attaque sur tous les fronts à la fois car ils sont dans son esprit complémentaires :

  • Le 9 avril donc, il mettait en cause la laïcité et la loi de 1905, car dans une vision néolibérale anglo-saxonne, mieux vaut s'adresser à des communautés que d'avoir à affronter une société engagée civiquement ;

  • il s'attaque à la SNCF car c'est un des symboles du service public à la française : dressant nos concitoyens contre les supposés privilèges des cheminots, il s'en prend avant tout au statut de l'entreprise publique et met à mal le maillage territorial qui permet l'égalité républicaine ;

  • il méprise élus locaux, parlementaires et corps intermédiaires de toute sorte, car dans une sorte de Bonapartisme new look, il cherche à réduire une expression plurielle de la souveraineté populaire en réduisant le Parlement devant l'exécutif, en négligeant la voix des salariés par l'intermédiaire de leurs organisations syndicales.

Alors ne nous y trompons pas ; passé l'émoi qui succède à la provocation sur la laïcité, retrouvons le sens de notre action, qui doit opposer à sa cohérence néolibérale une véritable cohérence républicaine.

Engageons nous plus franchement que jamais aux côtés du mouvement social qui se fait jour sous de nombreuses formes (SNCF, salariés de Carrefour, étudiants mobilisés contre la sélection à l'université, etc.) ; poursuivons notre travail en faveur d'un véritable ressourcement de la démocratie qui doit s'opposer à la réforme institutionnelle annoncée par le gouvernement.

La crise actuelle trouve ses racines autant dans les mécanismes économiques que dans le blocage des institutions françaises. Notre combat pour une VIème République parlementaire rejoint finalement celui pour une société socialement avancée : c'est celui de la République sociale !

Frédéric Faravel

Emmanuel Macron s'attaque à une certaine idée de la République
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