Olivier Faure (g.), premier secrétaire du PS, et Raphaël Glucksmann, co-fondateur de Place publique, le 20 décembre 2018 à Paris. Photo Albert Facelly pour «Libération»... quelques semaines avant qu'Olivier Faure cachent à ses propres responsables qu'il avait déjà conclu un accord avec Glucksmann
J’ai bien écouté ce matin sur France Inter le jeune et sémillant Raphaël Glucksmann, ce gendre intellectuel idéal qui ne ferait pas de mal à une mouche capitaliste (lisez son bouquin vous verrez).
Toute son ambiguïté a été résumée dès la présentation par Nicolas Demorand : énumérant les listes de #gauche pour l’élection européenne, il n’a pas cité – en accord avec son invité – la liste « Maintenant le Peuple » conduite par Manon Aubryprésentée par la France Insoumise et la Gauche Républicaine & Socialiste. Car en fait dès le départ, le présupposé de « Place Publique » n’a jamais été de rassembler toute la gauche, mais d’unifier une « gauche non mélenchoniste ».
Il a encore précisé en fin d’émission après l’interpellation d’une auditrice qu’il considérait Jean-Luc Mélenchon comme eurosceptique et qu’aucun de nous n’avions donc notre place dans un rassemblement. Triste fadaise qui sert d’éléments de langage aux euronaïfs et aux eurobéats qui croient encore qu’on peut sauver la construction européenne et la réorienter en conservant les traités et les directives qui ont constitué au fil des années (en partie par l’aveuglement de la gauche française) une sorte de constitution ordo-libérale de l’Union européenne. Au contraire dire que la construction européenne peut fonctionner à condition de l’extraire d’un cadre qui l’enferme dans une impasse a-démocratique est la seule position profondément pro-européenne !
Mais l’ambiguïté de l’ami Glucksmann ne se limite pas à cela : Comment peut-on être aussi hors sol qu’en expliquant que « l’écologie va régénérer la sociale-démocratie » quand cette dernière a abdiqué en #Europe devant les Libéraux (le candidat du PSE – et donc du PS – à la présidence de la commission européenne est un libéral qui promeut le bilan de la commission Juncker) et que Yannick Jadot a expliqué qu’il était favorable au système capitaliste et que comme le reste des Verts européens (sous l’influence des des Grünen allemands) il fallait travailler à des convergences avec Libéraux.
Tout ce discours est la marque d’une confusion profonde qui ne peut qu’éloigner plus encore les classes populaires de la gauche et qu’accroître leur défiance à l’égard de l’idée d’unification européenne.
Si le Rassemblement National et Emmanuel Macron cherchaient encore un « idiot utile » à gauche pour installer dans l’opinion leur duel bien pratique, Raphaël Glucksmann vient de leur proposer très gentiment ses services. Peut-être que Thomas Porcher nous indiquera qu'il se désolidarise raisonnablement de cette démarche.
Tout suffrage qui se portera sur une liste telle que décrite ce matin sur le plateau du 7/9 sera une voix de perdue.
En cohérence je renouvelle donc ici ma position : le Parti Communiste Français, la France Insoumise et la Gauche Républicaine & Socialiste défendent les mêmes propositions sur la construction européenne, ils doivent donc s'unir pour les élections européennes malgré les désaccords violents (que je n'ignore pas et que je ne saurais minimiser) qui ont pu intervenir entre le PCF et LFI.
Frédéric Faravel
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