Lundi 11 mai 2020, j'animais le webinaire proposé par la page facebook "Ne les laissons plus faire !" qui avait invité Nicolas Glière, professeur de français et membre des "Stylos rouges", pour échanger sur la façon dont avaient été gérés la crise sanitaire et le confinement par l'éducation nationale, la façon dont avait été très mal engagée le déconfinement et la réouverture des établissements scolaires, la situation de l'école en France et ce qu'il conviendrait de faire après.
Je tiens à préciser que les propos tenus par les uns et par les autres n'engagent qu'eux-mêmes et que je ne partage pas forcément ce qui a pu être dit sur certains points par l'intervenant principal. Ainsi pour ma part je continue de considérer que la question d'un retour le plus tôt possible des élèves à une scolarité normale est un objectif urgent, et qu'il convient pour cela que l'Etat réunisse les conditions pour le rendre possible, plutôt que de se décharger sur les collectivités et leurs autorités territoriales d'une part et les parents d'élèves d'autre part.
Frédéric Faravel
Voici mes propos introductifs pour lancer le webinaire avec Nicolas Glière :
"Bonjour à toutes et à tous,
Bienvenus pour le septième webinaire organisé par "Ne les laissons plus faire !". Aujourd'hui, c'est le 11 mai 2020 et on ne pouvais pas ne pas parler du début du processus de déconfinement progressif.
Il y aurait évidemment plusieurs webinaires à faire sur le sujet, mais nous avons choisi de nous concentrer sur le déconfinement scolaire.
Alors, dès l'annonce de l'horizon du 11 mai par le président de la République, on a soupçonné que la réouverture des écoles était invoquée avant tout pour faciliter le retour au travail des parents, l'argument social et du décrochage servant de prétexte plus que d'objectifs réels.
Les jours qui suivirent n'ont pas rassuré : on a vu un ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer, totalement pris au dépourvu ; on a vu le gouvernement demander 10 jours pour présenter un plan qui finira d'ailleurs par contredire une partie des annonces que le ministre avait faites entre temps ; on a entendu enfin que le retour à l'école se ferait sur la base du volontariat, tant des familles que des communes, en rupture complète avec la logique républicaine...
Tout cela sur fond d'une inquiétude légitime bien sûr, mais qui parfois sur les réseaux sociaux tournaient à la psychose, des enseignants, des parents d'élèves et des élus... Le protocole élaboré par l'Etat pour encadrer la réouverture des établissements s'est avéré souvent inapplicable pour nombre de collectivités territoriales, qui ont pour cette raison demandé ou décidé son report... Les tous derniers arbitrages se faisant dans la semaine précédant le 11 mai, nombre d'inspection d'académie n'avaient pas les réponses aux questions posées par les municipalités. Résultat... dans le Val-d'Oise par exemple, Le Parisien annonce que 80% des élèves ne seraient pas revenus en classe le 11 mai.
Pourtant, la question sociale, la question du décrochage et la question de l'isolement des élèves (qui sont d'abord des enfants) font bien partie du problème à résoudre. En septembre prochain, le virus sera toujours là et on a du mal à imaginer que la rentrée scolaire puisse se dérouler dans des conditions aussi dégradées que celles qui nous sont proposées aujourd'hui."