Le conseil municipal du mercredi 2 septembre 2020 a duré un peu plus de 3 heures. Il a été largement consacré à la désignation de représentants de la commune dans divers organismes. Peu de choses intéressant le quotidien des habitants pour le moment, on se demande d'ailleurs bien quelles sont les priorités de la nouvelle municipalité divers droite de Bezons.
Avant que Mme Menhaouara commette la faute républicaine grave de refuser de voter un vœu proposé par "Vivons Bezons" pour exprimer la solidarité avec les victimes des attentats de janvier 2015 le jour de l'ouverture du procès, nous avons dû batailler pour défendre les droits de l'opposition et rappeler quelques principes politiques sur la dénomination des rues du Cœur de Ville : c'est ce que vous pourrez voir dans les vidéos ci-dessous.
Frédéric Faravel
Conseiller municipal Gauche Républicaine & Socialiste de Bezons
membre du groupe "Vivons Bezons"
Nous sommes intervenus sur le respect des moyens dûs à l'opposition municipale. Cela fait deux mois que la nouvelle municipalité a été installée. Cependant Mme Menhaouara tout à son bonheur de recevoir cet été deux ministres macronistes n'a pas trouvé le temps de faire en sorte que les droits de l'opposition soient respectés et de leur donner les moyens légaux nécessaires : locaux, outils de travail, etc. Dominique Lesparre s'est donc permis de lui rappeler ses obligations, à l'occasion d'une délibération sur les droits à la formation des élus. A sa suite, j'ai resitué cette situation dans une ambiance plus générale constatée depuis les deux premiers conseils municipaux : la démocratie locale chez Mme Menhaouara c'est surtout pour faire des effets de manche, rarement pour être traduit en actes.
Nous étions ensuite appelés à nous prononcer sur les noms des rues du Cœur de Ville, projet phare pour Bezons que nous avons porté jusqu'au bout. La décision de donner à ses rues les noms de cinq Femmes ayant fait progresser la Cause des Femmes avait été prise par l'équipe de Dominique Lesparre qui l'avait fait accepter par les aménageurs et les promoteurs ; il s'agissait de Simone Veil, Gisèle Halimi, Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir et Frida Kahlo. Evidemment, la nouvelle maire de Bezons ne pouvait supporter de maintenir totalement une décision prise par l'équipe précédente, elle a donc choisi de supprimer les deux dernières pourtant emblématiques du combat pour l'égalité réelle entre Femmes et Hommes, combat qui reste d'actualité au regard notamment des graves inégalités sociales et économiques (notamment) structurelles qui persistent dans notre pays. Il est à ce titre regrettable que Monsieur Marc Roullier, représentant le parti LR au sein du conseil municipal, est tenu à ce sujet un discours relativement rétrograde, niant l'existence de ces inégalités. Comment séparer au demeurant Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, lorsque l'on sait le combat commun qu'elles ont mené ensemble non seulement pour le droit à l'avortement, mais aussi contre la torture en Algérie et pour l'indépendance de l'Algérie et de la Tunisie ? Mais il y a fort à parier que Mme Menhaouara n'en avait pas connaissance. La nouvelle municipalité a donc choisi de remplacer Simone de Beauvoir et Frida Kahlo par Camille Claudel (qui malgré son oeuvre particulièrement remarquable n'est pas représentative du combat nécessaire pour l'égalité entre Femmes et Hommes) et Katherine Johnson, qui participe plus de ce mouvement au regard de son apport essentiel à la place des Femmes dans la Sciences et la conquête spatiale, à l'égalité des droits entre les sexes mais également au combat pour les droits civiques des noirs américains. Nous avons pris acte de ces modifications et voté pour ses cinq noms de rue, considérant qu'il était indispensable de rééquilibrer enfin dans l'espace public bezonnais la place des femmes et des hommes. Cependant nous regrettons que cette démarche ait été gâché par le fait que Mme Menhaouara considère ce débat comme "un petit sujet" et ait souhaité opérer des modifications purement politiciennes à ce qui avait été envisagé.
Mme Menhaouara s'était permise dans les débats un mépris affligeant à l'égard des élus de l'opposition, qui ne pouvaient pas prétendre obtenir de représentants pour y servir les intérêts de la commune, affirmant crânement que nous nous désintéressions de ces sujets. Nadia Aouchiche puis moi-même l'avons rappelé à l'ordre avec calme et sérieux. La démocratie locale pour la nouvelle municipalité, ce sont des discours jamais des actes. Ils ont choisi de ne pas tenir compte que les oppositions représentaient deux fois de suffrages exprimés par les Bezonnais que leur liste.