Il est temps de mettre un terme aux situations de confort injustifiées.
Entendons nous bien : quand on défend la République et son projet, il faut savoir être exemplaire. On ne peut pas exiger que la règle commune s’applique à tous si on prétend conserver ses privilèges. Le Concordat en Alsace et en Moselle est de ceux-là ; tout comme toutes les exceptions en Guyane à Mayotte ou ailleurs.
Pour ma part, je considère depuis longtemps que les « accommodements » dont bénéficie l’Église catholique romaine du point de vue de l’organisation des cultes et de l’enseignement dit « sous contrat » ont pris par faiblesse de l’État un peu trop d’aise et qu’il est temps d’y remédier comme le démontre l’aberrante décision du Conseil d’État sur les jauges pour les messes. Le fait que la majorité parlementaire soit secouée de soubresauts à la perspective de légaliser l’adoption homoparentale me paraît là encore être une trace qu’on sous estime un peu trop le pouvoir papiste qui peut bien faire ce qu’il souhaite au Vatican mais n’a pas à nous dicter notre conduite chez nous.
Tout responsable politique qui sera un tant soit peu déterminé sur le sujet aura ma complète solidarité !
À ce titre, quand je vois des élus locaux membres du Parti socialiste se révolter contre les propos de leur premier secrétaire, Olivier Faure*, en faveur de la fin du Concordat en Alsace-Moselle, je leur conseille chaleureusement de mieux choisir leurs révoltes et indignations. Il y a quelque chose d'indécent à défendre une situation d'exception qui avait peut-être quelques raisons avant la seconde guerre mondiale mais n'en a plus aucune en 2020, surtout quand on est engagé dans un combat nécessaire pour rappeler la séparation de la puissance publique et du religieux. Olivier Faure a donc sur ce sujet mon soutien et ma solidarité... ses contempteurs du moment servent un confusionnisme délétères et son les idiots utiles des ennemis de la République.
Le prétexte des "réalités locales" qu'ils mettent en avant est inepte : la République ne saurait diviser ses citoyens en fonction de leur religion ou de leurs associations confessionnelles où que ce soit sur le territoire. J'y vois là une impasse dans laquelle s'est précipité le PS depuis trop d'années en considérant que les collectivités locales étaient sa seule planche de salut au point aujourd'hui de défendre au Parlement des propositions qui mettent à mal l'unité même de la République. Ceux qui ont encore un peu de jugeotte dans ce parti devraient en tirer quelques conséquences.
Frédéric Faravel
* Je n'ai pourtant au départ aucune sympathie à l'égard de ce personnage qui s'était permis de me mentir ouvertement en pleine réunion préparatoire aux élections européennes lorsque j'étais encore membre du PS...