Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, hier à 23h28 au Sénat pendant sa déclaration méprisante ... et méprisable
communiqué de presse du syndicat CGT des collaboratrices et collaborateurs parlementaires
Les collaboratrices et collaborateurs parlementaires ont été particulièrement choqués d'entendre la sénatrice de Paris Esther Benbassa lors de l'examen de l'article 4 bis du dangereux projet de loi visant à « conforter le respect des principes de la République », le mercredi 31 mars 2021 à 23h28, énoncer que : « quand on voit qu’un étudiant agrégé gagne 2000€ en début de carrière alors que les collaborateurs parlementaires au Sénat commencent à un taux beaucoup plus élevé ». La discussion concernait la situation des enseignant·e·s dont les conditions de travail et de rémunération sont effectivement indignes de notre pays.
Nous considérons qu'un rattrapage massif doit être opéré, à rebours des choix malthusiens et néolibéraux que l'éducation nationale et toute la communauté éducative subissent depuis plusieurs quinquennats. C'est l'une des conditions essentielles pour mettre fin à la crise des vocations dans ce métier nécessaire à l'émancipation des élèves et des étudiant·e·s, nécessaire à notre démocratie. Les organisations syndicales, dont la CGT, demandent depuis des années la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires et l’augmentation des salaires des agents du service public d’éducation nationale. Venir renforcer ce combat est appréciable, mais pour ce faire il est impropre de caricaturer nos collègues en « nanti de la République ».
Les collaboratrices et les collaborateurs parlementaires sont parfaitement conscient·e·s des écarts de rémunération avec les enseignant.e.s qui débutent leur carrière et nous le regrettons. Mais nous devons rappeler à la sénatrice Benbassa qu'au Sénat 26% des collaboratrices et collaborateurs parlementaires touchent moins de 1950 € nets par mois, ancienneté comprise. Certain·e·s collaborateurs et collaboratrices parlementaires sont encore embauché·e·s pour un temps plein au minimum de la grille soit 2037 € bruts (sans que cela soit forcément justifié par une faible qualification). Les abus des contrats à temps partiels sont fréquents, avec un écart de 1 à 8,26 entre le salaire annuel brut le plus faible et le plus élevé. Nous devons rappeler également l'existence des contrats dérogatoires permettant d’embaucher en dessous du minimum légal de 24h/semaine. La CGT-CP rappelle aux parlementaires-employeurs/employeuses que la contrepartie des conditions de rémunération correspond à un temps de travail effectif largement supérieur à la durée légale, avec des sollicitations les soirs et les week-ends.
Le panorama professionnel des collaboratrices et collaborateurs parlementaires traduit donc en réalité une grande disparité des situations. L’absence de formation au management des parlementaires employeurs et employeuses conduit une grande majorité de nos collègues à être mal considéré·e·s, certain·e·s subissant même du harcèlement professionnel.
À tout cela s'ajoute une insécurité professionnelle inhérente à notre profession, où un·e parlementaire peut décider du jour au lendemain de licencier le collaborateur ou la collaboratrice en prétendant ne plus avoir confiance en lui et utiliser cela comme une forme de chantage à l’emploi. Rappelons enfin qu'on ne fait pas carrière dans notre métier et que la durée moyenne des contrats des collaboratrices et collaborateurs parlementaires est seulement de 3 ans.
La CGT-CP est disponible pour échanger avec la sénatrice Benbassa et ainsi que l’ensemble des parlementaires qui souhaitent améliorer nos conditions de travail et de rémunération et devenir des employeurs et employeuses exemplaires.