J’étais ce matin à la réunion organisée par les PPG Bezons en lutte depuis un an pour sauver le site industriel de l’ex Joint Français et ses 208 emplois. Ils ont gagné jusqu’ici à plusieurs reprises mais Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’industrie, préfère rester inactive.
Les PPG Bezons sont victimes d’une terrible opération de prédation industrielle : rachetés en 2015, leur société veut aujourd’hui planter les salariés qui produisent la richesse, mais n’oubliera pas par contre d’emporter savoir-faire, formules et technologies créés par eux pour délocaliser en Espagne et Angleterre.
Ces salariés courageux ont réuni autour d’eux les travailleurs en lutte dans de nombreuses entreprises affligées de patrons voyous en Île-de-France. Ils ont décidé de se battre et de ne pas rester des victimes. La loi devrait les protéger mais le Gouvernement fait l’autruche.
En effet, depuis 2014, la Loi Florange rend obligatoire de rechercher activement un repreneur pour ces sites industriels. Mais pour y arriver, il faudrait un ministère qui agit et une volonté politique : le gouvernement par son inaction se rend coupable d’abandon de salariés en danger et de destruction d’outil industriel performant.
Militant CGT, quand je suis dans mon rôle de responsable politique, je sais rester à ma place et je ne transforme pas une réunion syndicale en tribune politique ; je laisse parler les camarades syndiqués en lutte. Ils savent le soutien concret que nous leur apportons par ailleurs.
Tout le monde n’a pas la même décence et c’est pire quand les malotrus donnent de fausses informations … comme l’a fait ce matin la maire de Bezons. Faut pas faire semblant d’être de gauche quand on a aucune conviction. Ainsi elle a affirmé être victime des choix de l’agglomération.
L’agglomération de Saint-Germain-Boucles-de-Seine qui a été imposée à la ville de Bezons est terriblement à droite : ça n’empêche pas Mme Menhaouara d’avoir accepté d’en être la 15e Vice Présidente et d’être solidaire activement de toutes les décisions de la majorité très à droite du conseil communautaire.
Oui solidaire activement : Vice Présidente dans le pôle développement économique de l’agglomération, elle n’a jamais émis aucune position discordante sur les choix de l’agglomération dans ce domaine ni sur aucun autre par ailleurs. Elle a toujours voté TOUTES LES DÉLIBÉRATIONS soumises par la droite.
Elle dit aujourd’hui que Bezons est victime des décisions de l’agglo de baisser les dotations aux communes issues des recettes économiques (qui viennent notamment des nombreuses entreprises de Bezons) : mais elle n’a jamais protesté contre, ni en commission ni en conseil !?!
Quand la majorité très à droite du conseil d’agglomération a proposé la baisse de ces dotations, j’ai voté contre avec mon groupe Alliance citoyenne écologiste et solidaire : Mme Menhaouara A VOTÉ POUR !!! Elle est donc responsable de cette décision qui fait du tort à la commune de Bezons et aux Bezonnais !
On ne saurait trouver aujourd’hui pire malhonnêteté et opportunisme politiques que celui de Mme Menhaouara qui dénonce à Bezons devant les habitants et les salariés en lutte les décisions qu’elle valide au sein de l’agglomération ! Chacun jugera ensuite de la valeur et le fiabilité de son soutien et de sa parole.
Mme Cécile Dumas, toute nouvelle conseillère régionale, a voulu s’imposer dans les prises de parole des syndicalistes. Ce n’était pas le lieu, mais je peux comprendre qu’elle ait été agacé par les fausses informations de Mme Menhaouara. Elle a cependant eu raison de rappeler quelques faits.
Lorsque François Hollande était président (soutenu aveuglément par Mme Menhaouara), le groupe GDR avait déposé une proposition de loi contre les #licenciementsboursiers qui n’a jamais été soutenu par le groupe des Députés Socialistes et apparentés. Certains députés socialistes y étaient favorables : Ces députés s’appelaient les « Frondeurs» on en a beaucoup parlé. Mme Menhaouara soutenait à l’époque ceux qui conspuaient les « frondeurs » : elle n’a découvert un intérêt au Made In France en politique que bien plus tard, lorsqu’elle a cru qu’elle en tirerait profit. Soutien épisodique par ailleurs 😉.
En conclusion, je me permets de solliciter les sénateurs Fabien Gay et Marie-Noëlle Lienemann, qui siègent au nom des Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes au sein de la commission des affaires économiques du Sénat, pour qu’ils redéposent (en plus de leurs actions de soutien habituelles aux salariés en lutte) la proposition de lois contre les licenciements boursiers, ce serait un soutien fort aux PPG Bezons et aux salariés en lutte aujourd’hui.
Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président du groupe "Vivons Bezons"