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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

30 novembre 2021 2 30 /11 /novembre /2021 18:45

Je publie ci-dessous un texte rédigé à six mains pour la Gauche Républicaine et Socialiste avec les contributions déterminantes de Gurvan Judas et Bastien Faudot. Après la déclaration de candidature d'Eric Zemmour qui était attendue, nous ne voulions pas publier une réaction pavlovienne qu'on lit trop souvent à gauche dès que ce très mauvais essayiste produit un propos. Nous avons voulu creuser sa posture, son message et préciser de quoi Zemmour "est le nom".

Ce candidat est notre ennemi. Il est l'ennemi de la France, il est l'ennemi de la République.

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes et républicains"
Coordinateur national des pôles thématiques de la Gauche Républicaine et Socialiste

Eric Zemmour qui fantasme sur le "pays des chevaliers et gentes dames" (sic)

Eric Zemmour qui fantasme sur le "pays des chevaliers et gentes dames" (sic)

Ici l’ombre ! Le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour est donc candidat à l’élection présidentielle.
Singeant l’Appel du 18 Juin, après avoir voulu réhabiliter Philippe Pétain, il a choisi de se déclarer le jour où une véritable résistante entre au Panthéon, date anniversaire de la naturalisation de Joséphine Baker. L’artiste engagée est le vibrant symbole de tout ce que le nouveau candidat méprise. Le contraste entre l’optimisme de l’artiste et le déclinisme du mauvais essayiste ne peut que le jeter dans une ombre aussi crépusculaire que le clip vidéo qu’il a diffusé aujourd’hui. Eric Zemmour ne convaincra que le milieu de la petite bourgeoisie réac qui se réveille la nuit en sueur en imaginant se faire “grand-remplacer” et qui lui est déjà acquise.

Les travaux de Johann Chapoutot sur l’effondrement des grands récits nous renseignent en partie sur le “phénomène” Zemmour : Le monde est complexe, très complexe, il est devenu indéchiffrable, tant tout est entremêlé (effet de la mondialisation néo-libérale des 40 derniers années) mais en réalité, le monde a toujours été complexe, l’histoire est une science complexe et vouloir lui donner un sens a toujours été un réflexe humain pour la rendre intelligible… La difficulté, c’est que bien que nous construisions sans cesse des « fictions nécessaires », il n’existe pas de sens à l’histoire.

Les grands récits permettaient de donner un sens à l’histoire, de l’expliquer, l’homme a besoin de sens, il a besoin de croire, pas de savoir. Le socialisme, le communisme, le christianisme ou le républicanisme en France donnaient une vision, un sens clair, simple, lisible, compréhensible. Aujourd’hui tout cela a été balayé. Nous avons besoin de ces récits structurant pour décrypter et comprendre notre monde contemporain. C’est un besoin (Harari, vivement critiquable l’explique néanmoins très bien).

Zemmour arrive, se fout de la vérité, comme le dit si bien Marcel Gauchet il est dans la transgression, la vérité n’a pas d’importance et ça plaît. Qu’importe alors que le caractère plus qu’approximatif et très souvent mensonger de ses affirmations en matière d’histoire ait été largement démontré à plusieurs reprises.

Il répond à l’attente d’un public, il lui propose un récit, une vision du monde et de l’histoire logique, simpliste, caricaturale même et fausse, mais il permet pour beaucoup de s’y retrouver, de donner un sens, une grille de lecture et d’analyse, il répond à ce besoin.
Il s’engouffre dans la brèche laissée par la fin des grands récits. Pour y imposer le sien, celui d’une France fantasmée, chrétienne et blanche, en déclin, au bord de la mort, à sauver. Il offre une nouvelle vie, un nouvel écho, un nouveau porte voix à un camp politique qui n’avait plus connu une telle audience depuis la collaboration. Car c’est exactement ce que porte Eric Zemmour jusqu’à la fin de son discours de candidature où il n’ose pas regarder la France dans les yeux.

« Vive la République, et SURTOUT, vive la France », a-t-il dit… L’adverbe dit tout : il résume l’homme d’extrême-droite dans toute sa (dé)mesure. Cette phrase explique que sa réhabilitation de Pétain n’est pas un accident ou un « dérapage ». Le fond de la pensée zemmouriste tient dans ce surplomb du pays, d’une France éternelle venant exciter sa nostalgie, par-dessus l’idéal républicain et notre démocratie. Ce « surtout » signifie par dessus tout, et en toutes circonstances. La France avant la République quoi qu’il arrive et, en fin de compte, de préférence sans la République. Les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain qu’il tenait tant à réhabiliter ne disaient rien d’autre : dans l’imaginaire du zemmourisme, Pétain sauve la France de la République. Et finalement quand il vante le « pays des chevaliers et des gentes dames », on pourrait rire de l’absurdité de la déclaration mais on se dira avec prudence qu’il préfère donc la France monarchique, qu’il préfère Louis XVI quand il fuit « pour sauver la France » avant d’être découvert à Varennes, qu’il le préfère aux armées républicaines de Valmy, aux poitrines que les citoyens français opposèrent aux armées princières coalisées d’Europe. S’il prétend donc « sauver » la France, souvenons nous des modèles qu’il se donne pour le « sauvetage ».

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