C’est officiel : après avoir tenté de le cacher depuis des mois, la Maire et sa « majorité » ont dû avouer qu’ils avaient refusé de demander le renouvellement de l’appellation « scène conventionnée d’intérêt national » pour le TPE auprès de la Direction régionale des affaires culturelles.
Cela veut dire refuser plusieurs dizaines de milliers d’euros par an pour la Culture. Car renoncer en 2023 au label national qui engage derrière l'obtention de subventions de la DRAC, de la Région et du département (près de 200.000 €), c’est signer la fin d’un service public du spectacle vivant sur Bezons.
La Maire explique que ça n’est pas la « mort du TPE », mais après lui avoir retiré plus de 200 000 € de subventions en 2022, comment ose-t-elle prétendre qu’elle arrivera à maintenir, pour la saison à venir, une programmation de quantité et qualité équivalentes tout en la diversifiant ?
Brader le TPE est irresponsable et sacrifie notamment les enfants des écoles et des centres de loisirs.
La Ville de Bezons dans un communiqué de presse sur le TPE qui illustre une réaction de panique nous donne un exemple parfait du mensonge politicien : la ville se retire du conventionnement national, mais elle explique qu’elle seule va réussir à maintenir une programmation du même niveau en quantité et en qualité ?!? Non mais sérieusement, de qui se moque-t-on ? Tout le monde de culture a déjà fait les comptes et analyse dans tous les réseaux nationaux que nous sommes face à une opération de destruction. Ce communiqué est terrifiant et de mauvaise foi quand on a baissé de 250.000 € sa subvention (en passant de 880k€ à 630k€ en 2022) : donc non il n'est pas vrai que la Ville continue de subventionner le TPE au niveau qu'elle prétend dans son communiqué. Effectivement, sur une scène conventionnée d’intérêt national, j’ai coutume de dire que la subvention de l’Etat est là pour affirmer le soutien de l’Etat à une politique publique culturelle d’excellence déjà mise en place.
Un théâtre, ce n’est pas une salle des fêtes. Cela relève des dispositions de la loi Liberté de création, architecture et patrimoine. Et les libertés de création et de programmation sont inscrites dans la loi, que le TPE bénéficie ou non d’une appellation nationale. Ces libertés dérangent la Maire et elle l'avoue dans un article publié dans la Gazette du Val-d'Oise (actu.fr) en indiquant qu'elle veut "reprendre la main sur la programmation" (ce sont ses propres mots !?!).
La réalité c’est que la fréquentation du TPE ne se limitent pas aux places achetées , comme le prétend Mme Menhaouara : il y a en réalité une fréquentation massive par les scolaires, les centre de loisirs, etc. qui accèdent ainsi à des spectacles de grande qualité. C’est tout cela qu’ils veulent casser pour ensuite baisser les coûts et proposer des spectacles de mauvaise qualité : du pain et des jeux c’est plus facile pour endormir les habitants plutôt que de leur ouvrir l’esprit ! La Maire de Bezons prend en réalité les Bezonnaises et les Bezonnais pour des imbéciles. « J’ai vu mon premier film au TPE », « j’ai découvert la danse en allant au TPE », « avec le TPE, j’ai vu que mes enfants pouvaient regarder autre chose que les bêtises de la TV » : ce sont les mots des Bezonnais, de toute condition, que nous entendons depuis trois semaines.
Avec une scène conventionnée d’intérêt national, l’argent de l’État permet d’affirmer son soutien à une politique culturelle d’excellence qui ouvre tous les publics à autre chose que les programmes TV. Avec la fin du conventionnement national, la Maire signe la fin d’un service public du spectacle vivant sur Bezons sans offrir autre chose.