Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
Me contacter

en savoir plus

 

Trouve

Gauche Républicaine & Socialiste

12 avril 2023 3 12 /04 /avril /2023 14:03

Nous avons décidé de ne pas siéger jeudi soir au conseil municipal et de manifester ainsi notre rejet du budget et des méthodes anti-démocratiques de la Maire. Mais nous avons un avis très tranché et argumenté sur le mauvais budget adopté jeudi soir.

Mettons d’abord les choses au clair :

Depuis vendredi, Mme Menhaouara et son équipe ont diffusé, sur les messageries et réseaux sociaux, la fable selon laquelle nous aurions ainsi tenté d’empêcher l’adoption du budget municipal pour 2023. Cette affirmation est à la fois ridicule et pathétique et témoigne d’une forme de panique dans la communication politique de Mme la Maire, à la mesure de sa déstabilisation lors de ce conseil :

👉L’opposition municipale n’a pas les moyens à elle-seule d’empêcher la tenue d’une conseil municipal : pour ne pas avoir le quorum, il faudrait que de nombreux membres de la « majorité municipale » soient absents (et ça c’est le problème de la Maire s’ils n’étaient pas assez nombreux).

👉Si le quorum n’avait pas été atteint par l’absence de mobilisation suffisante des élus de la « majorité municipale », la Maire aurait pu convoquer un nouveau conseil municipal quelques jours plus tard, sans obligation de quorum, et aurait fait adopter son projet de budget municipal dans les délais fixés au 15 avril 2023.

👉Les élus de l’opposition – comme partout en France – votent contre le budget de la « majorité municipale » chaque année. Mme Menhaouara a par ses choix politiques repoussé dans l’opposition plus d’élus qu’elle n’en a ramené à elle. Mais si les votes contre son budget ont augmenté, Mme la Maire dispose toujours du « soutien » (parfois craintif) d’une majorité des élus du conseil.

Aucun risque donc normalement de voir son projet de budget rejeté, sauf à ce que de nombreux élus de la « majorité municipale » désertent les rangs ou qu’ils votent contre en joignant leurs voix à celles de l’opposition.

Si elle veut s’éviter un stress sur les délais de vote du budget, la Maire de Bezons devrait déjà améliorer sa préparation pour qu’elle ne soit pas dans la situation de le faire voter dans les deux semaines qui précède la limite absolue : c’est encore de sa seule responsabilité.

En définitive, sur ce sujet comme sur bien d’autres concernant les affaires municipales, la Maire de Bezons et son cabinet, relayés par une partie de leurs soutiens, racontent n’importe quoi… Comment l’expliquer ?

Au choix :

👉Mme Menhaouara et son cabinet ne connaissent pas le « b-a-ba » de la procédure d’adoption d’un budget municipal ;

👉Mme Menhaouara et son cabinet prennent les Bezonnaises et les Bezonnais pour des idiots qui tomberont dans leur panneau (ce qu’ils ne sont pas évidemment).

Venons en au budget adopté jeudi soir

La Maire se vante d’un budget de fonctionnement en baisse et d’un budget d’investissement en hausse. Cela serait positif si cela ne masquait pas de graves dérapages et des choix politiques qui vont contre les intérêts des Bezonnaises et des Bezonnais.

Rappelons que bien que l’inflation et les coûts de l’énergie augmentent fortement les dépenses de la commune, notre Ville a vu ses prévisions de recettes fiscales (ce sont les chiffres de la municipalité qui sont dans le dossier du budget) progresser de plus de 3 millions d’euros.

Si Mme Menhaouara se plaint ensuite d’être en difficulté, elle ne peut donc s’en prendre à elle-même : beaucoup de communes rêveraient d’avoir 3 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires par rapport à 2022.

Sur l’investissement, d’abord : la confusion et l’opacité règnent

Aucun projet de construction ou d’aménagement dont la Maire prétend faire la promotion n’a été l’objet d’une large concertation avec la population ou les personnes directement concernées : le projet d’aménagement des berges de Seine, les cours d’école végétalisées, les city stades, le plan vélo, le nouveau groupe scolaire (dans un secteur déjà largement couvert par des écoles), etc.

Rien n’a fait l’objet d’un travail associant les habitants (on ne parle même pas des élus que la Maire refuse d’associer par principe)…

De même, elle prétend construire comme en 2022 10 classes supplémentaires, alors que l’Éducation nationale annonce au mieux 6 ouvertures de classe … donc pas des postes supplémentaires au passage.

D’autre part, sur ce dossier, il faut noter que de 2022 à 2023, l’effort d’investissement en faveur de l’éducation ne progresse pas, car après les annonces politiques lors du vote du budget 2021 on a eu droit à un important reste-à-réaliser : les investissements avaient donc été annoncés mais non concrétisés… Ils avaient été recasés dans le budget 2022… donc de 2022 à 2023, pas d’effort réel supplémentaire.

L’équipe municipale fait donc de l’affichage en prétendant préparer l’avenir, c’est en réalité une politique de gribouille qui se fait au détriment du fonctionnement.

Le fonctionnement en baisse, ça veut dire les services publics quotidiens sacrifiés

Notons d’abord que, comme nous l’avions annoncé lors du débat d’orientations budgétaires en février 2023, la Ville prévoit bien une hausse magistrale de ses dépenses d’énergie (c’était inévitable avec la réouverture tant attendue de la piscine) : elles doublent + 683 000 € !

Dans son rapport d’orientation budgétaire en février, l’équipe municipale avait annoncé vouloir limiter la hausse à 15 %, quelle blague !… voilà donc pour la fiabilité de leurs annonces !

Rappelons que depuis l’année dernière le point d’indice des fonctionnaires (gelés pendant 11 ans) a progressé de 3,5 %, ce dont il faut tenir compte quand on analyse les évolutions de dépenses de fonctionnement (notamment les dépenses pour le personnel municipal) : ainsi toute baisse en charges de personnel dossier par dossier signifiera d’autant plus une diminution de la qualité de l’accueil et du service public ; par contre, toute augmentation de dépenses ne signifiera pas forcément une augmentation de service, mais une augmentation du coût du service pour la commune.

N’oublions pas non plus la hausse de coûts qui impacte toutes les dépenses de fonctionnement et qui aboutit à la même logique : afficher une hausse des dépenses n’est pas forcément une amélioration du service, mais une augmentation du coût du service pour la collectivité ; afficher une baisse signifie par contre une dégradation évidente du service.

Or il y a des chiffres marquants :

Les charges de personnels pour les services généraux baissent de 900 000 € (-7,5%) – cela signifie que les services publics locaux au quotidien, la façon dont les habitantes et les habitants sont accueillis, la capacité à traiter leurs dossiers, etc., s’effondre !

Les dépenses de fonctionnement pour le sport baissent de 96 000 €, celles pour la jeunesse baissent de 125 000 € ; les charges de personnels pour ces deux postes baissent de 147 000 € ; le budget de la Caisse des Écoles baisse au total de 15 000€ : sans doute une manière de faire mieux pour la jeunesse et le sport avec moins…

Les dépenses d’activités pour les adolescents et les jeunes sont annoncés en baisses de 527 000 €. Les dépenses d’action sociale pour l’enfance et l’adolescence baissent de 43 000 €. Les dépenses pour les services en faveur des personnes âgées baissent de 388 000 €.

Les dépenses de personnel en matière de santé baissent de 80 000 €, alors que la Maire nous annonce un futur radieux pour le Centre de Santé…

De telles baisses sont purement scandaleuses. Seules compensation sur le terrain social, la hausse du budget de CCAS de 50 000 €, après l’avoir baissé en 2022 de 60 000 € (nous y reviendrons)…

Les dépenses pour les services urbains baissent de 350 000 € ; celles pour l’aménagement urbain baissent de 438 000 € ; celles pour l’environnement de 49 000 €…

Le budget de fonctionnement pour l’entretien des voiries et des bâtiments baisse de 175 000 €.

Pour compléter le tableau, le budget de fonctionnement de la propreté urbaine (donc la gestion au quotidien) baisse de 284 000 € : ben oui !?! la ville de Bezons devenant de plus en plus propre comme tout le monde peut le remarquer, c’était évidemment cette dépenses qu’il fallait baisser.

Quand on connaît l’importance des enjeux urbains, de la propreté et de l’environnement, il est sûr que de telles baisses – aussi brutales – ne peuvent que se traduire en une réduction des moyens et donc une baisse de la qualité des services au quotidien…

Concédons quelques hausses de budget bienvenues – tout en nous rappelant, qu’il faut tenir compte de l’augmentation du coût des rémunérations des agents publics…

Les centres de loisirs progressent de 411 000 € ce qui est nécessaire pour permettre l’accès de tous les enfants, ce qui était dans les programmes de toutes les listes de gauche.

Les charges de personnel pour l’éducation déjà importantes à Bezons (ce qui est une très bonne chose) augmentent de 943 000 €, une hausse de 12 % ; même chose pour les charges de personnels culture (essentiellement médiathèque) avec 197 000 € de plus. Le budget de fonctionnement des crèches et garderies progresse de 8 %, soit 257 000 €.

Ce n’est pas là le vrai choix de l’équipe municipale

La Maire a choisi d’augmenter de 50 % – ça c’est une hausse significative – les dépenses de personnel pour la sécurité, 500 000 € supplémentaires en un an. Le social, la jeunesse, les sports, la caisse des écoles, les services à la population au quotidien baissent donc pour augmenter les dépenses de personnel pour la Police Municipale.

Nous avons défendu le développement de la Police Municipale, c’est l’ancienne majorité qui l’a créée, sans que jamais Mme Menhaouara dont c’était pourtant la délégation n’intervienne car trop absente de 2014 à 2020 : mais là cela devient n’importe quoi…

Ce n’est pas parce qu’on rajoutera d’autres policiers municipaux que la tranquillité publique s’améliorera dans notre Ville.

Il y a une fuite en avant de l’équipe Menhaouara pour faire de l’affichage, mais nous avons vu que les résultats étaient mitigés : non parce que les Policiers municipaux ne seraient pas efficace dans leur travail, mais parce qu’ils n’ont pas les compétences pour résoudre toutes les difficultés de notre Ville. Il nous faut un VRAI commissariat de Police Nationale ! Arrêtons de faire n’importe quoi avec l’argent des Bezonnais !

Corrigeons enfin trois mensonges

👉La Maire proclame que les subventions aux associations auraient augmenté ; nous avons comparé les tableaux de 2022 et 2023, c’est en réalité une baisse de 60 000 € qui est affichée.

👉Le CCAS est toujours en dessous des besoins et ne rattrape pas le retard pris en 2022. Nous avions dénoncé l’année dernière la baisse de 60 000 € du budget du CCAS (action et aides sociales), en expliquant que les habitants avaient fortement socialement souffert de la crise sanitaire et qu’il fallait prolonger l’effort. On nous avait répondu que le budget 2021 du CCAS était exceptionnel à cause de la crise sanitaire et qu’il n’y avait pas besoin de continuer. La réalité sociale que nous découvrions a partiellement rattrapé l’équipe municipale qui doit augmenter en 2023 le budget du CCAS de 51 000 € : du temps perdu, et une augmentation qui ne rattrape la baisse de 2022 et ne répondra pas suffisamment aux difficultés des habitants les plus modestes.

👉Non la Ville ne réinvestit pas dans le Théâtre Paul-Éluard ! La subvention municipale retrouve son niveau normal, celui qu’elle n’aurait jamais dû perdre, avant que la Maire l’ampute en 2022 de 220 000 € ! La subvention municipale retrouve le niveau indispensable pour couvrir les seules et uniques dépenses de fonctionnement courant du TPE… Par contre, aucune somme supplémentaire n’est annoncée pour pour compenser la perte de 95 000 € qui auraient dû être versés par la DRAC si Mme Menhaouara n’avait pas décidé unilatéralement de mettre fin au conventionnement « scène d’intérêt national » du TPE … fin du conventionnement qui va entraîner la baisse des subventions régionales et départementales. Suppression de la subvention de la DRAC, baisses régionales et départementales : manque de pot, ce sont ces subventions qui finançaient la programmation culturelle du TPE. Dans le budget municipal 2023, nous n’avons rien vu qui permette de compenser ces quelques 150 000 € (minimum) indispensables pour financer la programmation

CONCLUSION

Le budget 2023 ne permet donc pas de préparer l’avenir comme l’affirme Mme Menhaouara ; il illustre surtout les décisions solitaires d’une Maire qui, depuis qu’elle a été élue, mène une politique toujours plus à droite … une politique qui devrait faire honte à celles et ceux qui l’ont rejointe…

Tout cela dans les dos des habitants, car il n’y a jamais de concertation !

Le Budget 2023 cela va surtout signifier une baisse de la qualité du service public au quotidien des Bezonnaises et des Bezonnais avec un seul secteur privilégié celui de la police municipale.

Les habitants qui peinent déjà au quotidien à voir leurs dossiers avancer et qui constatent chaque jour la dégradation de l’image de notre Ville apprécieront ces choix.

Le 6 avril 2023, nous avons voté avec nos pieds contre ce budget lamentable.

Un très mauvais budget municipal 2023
Partager cet article
Repost0

commentaires