Jamais depuis 1879, et la victoire des Républicains contre les Réactionnaires monarchistes et catholiques, un office religieux n’avait été célébré à l’Élysée… Emmanuel Macron démontre encore une fois à deux jours de la Journée de la Laïcité, qui commémore l’adoption de la loi de séparation des Églises et de l’État le 9 décembre 1905, commet à nouveau une grave faute politique. On n’attendait rien de celui qui disait qu’il fallait réparer le lien entre l’Église et l’État dans une allocution au collège des Bernardins, qui traita les défenseurs de la laïcité d’intégristes et qui commit la si mauvaise loi séparatisme.
Le Président de la République foule au pied un de ses principes vitaux, essentiel à la cohésion de notre Nation.
Je le dis avec force : la place d’un dirigeant public, d’un élu, d’un responsable politique n’est pas dans une cérémonie religieuse dans le cadre de ses fonctions, pour aucune d’entre elles. Nous n’avons pas en tant qu’élus à célébrer les fêtes religieuses, pas plus Pâques, que Noël, que l’Aïd ou Hannoukah.
Cette exigence s’applique aussi bien au Président de la République qu’à tout élu et dirigeant politique, il n’a pas de passe droit : il a même une obligation plus impérative encore que tous les autres car il est le garant de nos principes constitutionnels !
À ce mépris des tâches mêmes de sa fonction, Emmanuel Macron commet en plus un acte d’irresponsabilité politique : alors que l’antisémitisme explose dans le pays, n’importe qui de censé aurait compris qu’une cérémonie aussi inédite dans ce cadre alimentera les délires des antisémites de toute origine, les incitera à passer à l’acte plus violemment encore nourrissant leurs fantasmes d’un pouvoir sous influence. Si, comme ose le justifier Elisabeth Borne, il faut démontrer à nos concitoyens de religion ou culture juive notre solidarité contre les agressions odieuses dont ils sont la cibles (et de manière exponentielle depuis les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier) - et il faut impérativement le faire ! -, alors il convient surtout de mettre les moyens policiers et judiciaires pour appréhender, juger et punir les salauds qui menacent, agressent et insultent. Voilà où on attend l’État républicain, contre l’antisémitisme, contre tous les racismes et contre toutes les discriminations ! Mais certainement pas dans une cérémonie religieuse.
Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains
Animateur national du pôle Idées, formation, riposte de la GRS