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Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 11:33

Les principaux enseignements que j’avais tirés en 2022 des élections présidentielle1 et législatives2 (analyse poursuivie quelques semaines plus tard dans une autre série d’articles3) ont tous été confirmés, renforcés ou aggravés par le résultat des deux tours des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.

Déclenchées par la volonté d’un seul homme, le président de la République défait lors de l’élection européenne du 9 juin, elles ont abouti à :

  • une progression spectaculaire et même une vague électorale de l’extrême droite, avec plus de 10 millions de suffrages, 34% au 1er tour et 37% au 2nd ;

  • le désaveu du camp présidentiel ;

  • la concentration territoriale de la gauche sur les métropoles, leurs banlieues et l’outre-mer.

Ces enseignements sont d’autant plus marquants que la participation électorale (66,7%) retrouve des niveaux qu’elle n’avait pas connus depuis 1997. Si la légitimité institutionnelle des députés élus en 2017 et en 2022 (respectivement 48,7% et 47,5% de participation) ne pouvait être mise en cause, reconnaissons que la légitimité politique des députés élus en ce début d’été 2024 est incomparablement plus forte.

 
La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Le pire évité ?

Si le pire a été évité au soir du dimanche 7 juillet 2024, c’est que le front républicain a fonctionné à un point qu’on n’imaginait plus. On ne l’imaginait plus car les instituts de sondages et les dirigeants de la droite républicaine avaient fini par nous convaincre qu’une majorité d’électeurs du centre et de la droite refuserait de faire barrage au Rassemblement National en votant pour des candidats de gauche ; on ne l’imaginait plus car le camp présidentiel avait cultivé la confusion et la cacophonie sur les consignes de vote pour le second tour.

Le résultat est frappant et au-delà des espérances dans une situation politique particulièrement dégradée : le Nouveau Front Populaire arrive en tête, suivi par la coalition des soutiens du président de la République ; le Rassemblement National et ses ralliés atterrissent encore loin de la majorité absolue de l’Assemblée Nationale qui leur semblait promise au soir du 1er tour. Les citoyens français sont décidément plus intelligents que nombre de leurs dirigeants et les effets du mode de scrutin majoritaire à deux tours ont fait le reste.

Nous pouvons être soulagés, nous pouvons continuer d’espérer mais à la seule condition de bien mesurer que nous n’avons aujourd’hui gagné qu’un sursis.

Oui, la gauche n’a pas démérité dans cette élection, notamment en constituant une coalition nouvelle sous la forme du Nouveau Front Populaire qui évite les déséquilibres et les ostracismes qui avaient présidé à l’accouchement de la NUPES. Emmanuel Macron avait fait le pari qu’elle serait incapable de s’unir face à la « guerre éclair » qu’il croyait lui imposer : il s’est lourdement trompé. Les partis de gauche et leurs dirigeants ont su mettre de côté les querelles amères, qui avaient conduit au sabordement de la précédente coalition, pour affronter le risque que le locataire de l’Élysée avait fait peser par caprice sur toute la Nation.

Mais le danger que le Rassemblement National représente pour notre pays reste entier. Marine Le Pen est en embuscade et prépare le prochain coup – tout en savourant sans doute d’avoir usé un Jordan Bardella à la popularité artificielle mais qui aurait pu commencer à lui faire de l’ombre pour 2027. Les faits sont têtus et connus : en 2017, le RN comptait 8 députés ; en 2022, 89 ; depuis lundi matin, il en a 143 (dont les 17 députés LR qui ont été élus sur la base d’une alliance indigne conduite par Eric Ciotti, mais qui sont donc passés ouvertement dans le camp de l’extrême droite), une progression de 54 sièges, le groupe parlementaire le plus important de la nouvelle Assemblée Nationale.

Cela ne s’arrête pas là. Dans de nombreuses circonscriptions, le RN manque de 1, 2 ou 3 points à peine. Sans sursaut construit de court, moyen et long termes, ces sièges basculeront sans doute lors d’un prochain scrutin.

Des territoires entiers ont basculé dans la France du Nord et de l’Est, dans le pourtours méditerranéen et la vallée de la Garonne ; il est frappant de voir qu’elle se déploie dans toute l’ancienne France ouvrière, qui mêle territoires urbains et ruraux. En 2022, des départements avaient déjà entièrement basculé au RN : l’Aude, la Haute-Marne, la Haute-Saône et les Pyrénées-Orientales ; il faut y ajouter deux ans plus tard les Alpes-de-Haute-Provence, la Côte-d’Or, la Creuse, le Gard, la Meuse, le Tarn-et-Garonne… La Lorraine ouvrière a basculé. Dans le Pas-de-Calais, en Picardie, dans le Languedoc, en Haute-Normandie ou en Provence, les circonscriptions qui échappent à l’extrême droite font l’effet d’îlots urbains (et parfois bourgeois) au milieu d’une marée brune « qui monte » et a l’ambition de tout recouvrir comme s’est plu à le rappeler Marine Le Pen.

Autant de territoires où ce parti que l’Élysée et les gouvernements macronistes ont contribué à banaliser va continuer à s’enraciner pour partir à l’assaut de nouvelles conquêtes.

La Gauche républicaine doit inventer une démocratie républicaine et parlementaire apaisée au service du Peuple
Sortir de l’impasse sociologique, rassembler la Français

La gauche a su se rassembler. Le Nouveau Front Populaire présente aux Français une coalition plus ouverte qu’en 2022. Le Nouveau Front Populaire et les députés divers gauche comptent désormais 195 sièges contre un peu plus de 150 dans la précédente assemblée. La gauche a gagné avec la progression de la participation un peu plus de 3 millions de voix au 1er tour… Mais en pourcentage, elle ne progresse pas et le bloc d’extrême droite a, lui, dans le même temps, progressé de plus 5,6 millions voix et d’une dizaine de sièges en plus.

Et surtout, les sièges et les voix de la gauche sont essentiellement concentrés dans les métropoles, les grandes agglomérations, leurs banlieues et les outre-mer. Les circonscriptions de gauche dans les territoires ruraux et périurbains ont été arrachés pour la plupart de haute lutte et sont tenus (à quelques exceptions près) de manière fragile. La somme des défaites de députés sortants devraient en soi nous faire réfléchir :

La France Insoumise

Parti Socialiste

Parti Communiste Français

Pôle écologiste

Caroline Fiat (6e Meurthe-et-Moselle)

Valérie Rabault (1e Tarn-et-Garonne)

Fabien Roussel (20e Nord)

Francesca Pasquini (2e Hauts-de-Seine)

Martine Etienne (3e Meurthe-et-Moselle)

Cécile Untermaier (4e Saône-et-Loire)

Pierre Dharréville (13e Bouches-du-Rhône)

 

Léo Walter (2e Alpes-de-Haute-Provence)

Bertrand Petit (8e Pas-de-Calais)

Sébastien Jumel (6e Seine-Maritime)

 

Pascale Martin (1e Dordogne)

 

 

 

Florian Chauche (2e Territoire de Belfort)

 

 

 

Michel Sala (5e Gard)

 

 

 

Sébastien Rome (4e Hérault)

 

 

 

Catherine Couturier (1e Creuse)

 

 

 

Rachel Keke (7e Val-de-Marne)

 

 

 

William Martinet (11e Yvelines)

 

 

 

Ces défaites qui se produisent pour l’essentiel contre le RN illustrent parfaitement l’impasse sociale et politique dans laquelle se trouve la gauche et dont elle doit sortir. Un choix stratégique a été fait consciemment par la France Insoumise de privilégier la mobilisation des banlieues populaires aux côtés des électeurs issus des classes moyennes supérieures des centres-villes métropolitains : un choix affirmé et assumé encore récemment en septembre 2023 par Jean-Luc Mélenchon dans une intervention devant l’institut La Boétie1 qui avait invité (pour contester leurs analyses) Julia Cagé et Thomas Piketty.

La sanction est franche : la gauche ne semble plus parler à une large partie de la France. Elle donne l’impression d’avoir fait le choix de l’abandon du Pas-de-Calais, de la Picardie, du « Midi rouge », de la Vallée de la Garonne, qui pendant un siècle ont envoyé des députés communistes et socialistes dans l’Hémicycle. Évidemment, il ne faut pas négliger les importantes évolutions sociologiques et démographiques qui sont intervenues depuis cette époque. Mais tout de même !

Quelle gauche pourrait prétendre parler au nom de l’intérêt général et gouverner durablement le pays pour le transformer, si elle se contente de « cultiver son jardin » et semble se désintéresser du reste des Français. La gauche a toujours conquis le pouvoir en représentant un front de classes large ; pour cela faut-il encore donner une cohésion aux classes que l’on prétend coaliser. Or les catégories populaires sont divisées entre les banlieues, d’un côté, et les bassins et territoires diffus ouvriers, de l’autre ; et jusque dans les quartiers populaires, le vote tend de plus en plus à se polariser sous la forme d’une tenaille identitaire alimentée par deux camps opposés, ce qui est délétère pour l’unité nationale et à terme la concorde civile.

La tentation de passer par pertes et profits les catégories perdues par la gauche – tentation qui a habité autrefois la fondation Terra Nova et certains membres de l’éphémère collectif dit « gauche populaire » avec Laurent Bouvet – est à la fois délétère pour la Nation et absurde électoralement. Il manque aujourd’hui quelques 90 sièges à la gauche pour atteindre la majorité à l’Assemblée Nationale : où pourrait-elle les trouver sans reprendre pied dans les anciens bassins ouvriers et les campagnes périurbaines et sans porter les aspirations de leurs habitants ?

La stratégie mise en avant par Jean-Luc Mélenchon est fondée sur l’obsession d’arriver au second tour de l’élection présidentielle, considérant que le seul moyen réside dans la mobilisation des quartiers populaires. Or cette mobilisation était déjà maximum lors du 1er tour de l’élection présidentielle de 2022 et elle n’a pas suffi. Si c’était là l’alpha et l’omega de nos objectifs électoraux pour 2027, elle conduirait également à la défaite au 2nd tour contre n’importe quel candidat. Par ailleurs, si la hausse de participation dans les banlieues populaires – qui est en soi une bonne chose, parce qu’elle traduit une forme d’intégration civique indispensable – a permis de gagner quelques circonscriptions supplémentaires (dans le Val-d’Oise notamment), elle n’est pas non plus la panacée électorale pour les candidats de gauche, si l’on se réfère aux défaites des députés sortants William Martinet (circonscription de Trappes), Rachel Keke (circonscription de Fresnes et Chevilly-Larue) ou Francesca Pasquini (circonscription de Colombes) face à des candidats de droite et du centre.

L’enjeu pour la gauche, tout autant civique, social qu’électoral, est bel et bien d’élargir sa base. Cela ne devrait pas susciter des attaques, comme on l’a vu lors des deux années précédentes, certains dénonçant en ceux qui tenaient ce discours des adversaires des quartiers populaires : absurde ! Pas du tout : il faut additionner et évidemment pas soustraire ! Il faut réconcilier, pas opposer, montrer l’immense commun entre « la France des bourgs et des tours » comme le décrit François Ruffin et d’autres avant ou avec lui. Sur les conditions de travail et de rémunération, sur la qualité de vie, sur l’accès aux droits, sur l’accès aux services publics, sur la qualité de l’enseignement et la mixité scolaire, les attentes sont convergentes.

Pour reconstituer ce front de classe, dont nous parlions quelques paragraphes plus haut, il faut donc évidemment adapter notre discours, mettre fin à une forme de brutalisation du débat public, mieux affirmer nos priorités économiques et sociales … et cela collectivement ! Si la cacophonie l’emporte toujours à gauche comme nous en avons trop souvent donné l’impression, nous échouerons. Cela impose également que les organisations de gauche se restructurent, consolident politiquement les bastions actuels et retournent sur les terrains abandonnés : il faut pour conserver les premiers engager un profond travail d’éducation populaire, il faut pour reconstruire dans l’ancienne France ouvrière disposer de militants et de cadres formés solidement politiquement.

1Think tank et institut de formation des cadres de La France Insoumise

L’indécence de la majorité du camp présidentiel

Le spectacle donné par la macronie et le président de la République depuis lundi matin est consternant. Ils ne cessent de contester la prééminence du Nouveau Front Populaire dans l’Assemblée Nationale, pire de contester sa légitimité politique même en lui déniant le droit de défendre le programme que la coalition de gauche a présenté aux deux tours des législatives. C’est un jeu dangereux car il remet en cause en soi les règles démocratiques de notre République.

L’analogie avec les conditions de réélection d’Emmanuel Macron est fallacieuse. Si la gauche avait appelé le président de la République à tenir sa parole et à ne pas considérer que son programme avait été validé par les électeurs, c’est que le candidat lui-même avait assuré les Français que seul le barrage à Marine Le Pen était en jeu : il en avait d’ailleurs tiré lui-même la conclusion le 24 avril 2022 en déclarant : « Ce vote m'oblige pour les années à venir ».

Comme toujours avec Emmanuel Macron, la promesse n’a pas été tenue. Après avoir brutalisé les « Gilets Jaunes », le président de la République a choisi de passer en force sur la réforme des retraites (rejetée par 80% des Français), sur la loi asile-immigration (en reprenant une partie du programme du RN, le président ayant lui-même sur ce sujet utilisé le vocabulaire du RN lors de la campagne législative de juin 2024) et sur l’assurance-chômage…

Au demeurant, bien que le Front républicain ait fonctionné avec une efficacité inattendue, il a opéré de manière asymétrique. Le désistement des candidats de gauche en cas de risque de victoire du RN au 2nd tour a été quasiment systématique, cela fut beaucoup moins vrai de la part des candidats macronistes et de la « droite républicaine » en faveur du Nouveau Front Populaire. L’analyse des reports de voix ne pose pas non plus question : 72% des électeurs de gauche du 1er tour ont voté Ensemble1 ou LR par devoir au 2nd tour, contre 54% des électeurs d’Ensemble et LR en faveur de candidats divers gauche, PCF, PS ou écologistes et seulement 43% en faveur de candidats insoumis. Les électeurs de gauche ont bien plus sauvé les sièges de la droite et des macronistes que l’inverse : s’engager dans un débat sur la légitimité des uns et des autres à mettre en œuvre leurs programmes respectifs est donc spécieux et ne joue d’ailleurs pas en faveur de ces derniers.

Par dignité, ces dirigeants politiques devraient faire profil bas : nous sommes au bord du ravin, parce que le Président de la République et ses gouvernements ont brutalisé le pays, plutôt que de l’apaiser. L'élection européenne puis le 1er tour des élections législatives ont été un désaveu massif de leur politique après une première gifle qu’ils avaient déjà reçue aux élections législatives de 2022. Le président de la République, qui pense encore pouvoir donner des leçons dans une « Lettre aux Français » publiée mercredi soir dans la presse régionale, a joué son va-tout en décidant de dissoudre l’Assemblée Nationale le 10 juin dernier : les Français ne lui ont pas donné la majorité qu’il leur demandait, il conviendrait que pour la fin de son mandat il se range au rôle des présidents de la IIIème République qui avaient des pouvoirs importants mais laissaient la prééminence à la Chambre des Députés. Le conflit avec MacMahon était une tragédie politique, l’agitation de Macron pourrait bien être une farce tragique.

Plutôt que de prendre en considération que le Nouveau Front Populaire est le premier bloc parlementaire, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou Sylvain Maillard lui dénient toute légitimité politique. Ils espèrent même le fracturer en stigmatisant, comme ils l’ont fait durant toute la campagne électorale, la France Insoumise. Cette dernière est loin d’être irréprochable mais prétendre inscrire un signe égal entre LFI et le RN est indécent. Et chacun sait à gauche que cette fracture représenterait un suicide collectif : chaque député Nouveau Front Populaire sait qu’il a besoin du soutien de toutes les composantes de la coalition, des social-démocrates à la gauche radicale pour être élu.

La leçon faite au Nouveau Front Populaire est d’autant plus indécente que la « droite républicaine » et la droite de la macronie ont présenté tous les signes d’une forme de connivence avec l’extrême droite. Comment espèrent-ils séduire un centre gauche fantasmatique en préférant « Hitler au Front populaire » et en demandant de continuer à appliquer un programme gouvernemental que les électeurs (y compris ceux de certains députés macronistes, si on en croit Sacha Houlié) ont largement sanctionné ? Comment faire une « union nationale », fondée sur un « arc républicain » (plutôt que sur le front républicain) excluant LFI, derrière un Édouard Philippe qui dîne de manière cordiale avec Marine Le Pen. Aucun député de gauche ne peut céder à un Von Papen de pacotille.

Comment, au-delà des arguments déjà évoqués, prétendre que le bloc central étendu à la « droite républicaine » (groupe désormais présidé par Laurent Wauquiez) serait plus légitime que la gauche pour revendiquer Matignon car il rassemblerait ainsi 15 sièges de plus ? Là encore, la décomposition politique à l’œuvre depuis des années, dont Emmanuel Macron est à la fois le produit et l’accélérateur, accouche de nouveaux effets : Sacha Houllié, député macroniste de Poitiers et fidèle de la première heure, semble avoir décidé de faire sécession avec une vingtaine de ses collègues. Le groupe Renaissance a vécu et le pitoyable argument numérique de l’aile droite présidentielle s’effondre.

Gouverner pour soigner le pays

Il faut tenir compte du vote des Français. Il faut profiter de l’obligation de parlementariser le régime en mettant fin aux excès du pouvoir présidentiel qui nous ont menés là où nous en sommes. Il revient au Nouveau Front Populaire de prendre ses responsabilités pour guérir le pays. En étant réaliste et ambitieux.

Nous ne sommes pas majoritaires, nous n’avons pas reçu de blanc-seing, nous ne devons pas être dans une situation ingérable où un gouvernement serait censuré tous les quinze jours, où aucun budget ne pourrait être adopté. Cela impose des compromis sur la méthode, des évolutions dans le comportement politique et une conduite tranquille des nécessaires transformations à apporter au pays. Les hymnes à la rupture radicale et sans concession nous conduisent à l’impuissance ; les Français ont besoin d’un gouvernement qui agisse et qui réponde à leurs priorités, d’un parlement qui montre l’exemple et d’une démocratie républicaine plus ouverte. Car le RN est toujours en embuscade, dans un an en cas de nouvelle dissolution, dans moins de trois ans à la présidentielle, il peut nourrir l’ambition de l’emporter.

Mais cela ne signifie pas bien au contraire que cela soit un passe-droit pour poursuivre la politique menée depuis 9 ans et qui a échoué. Une coalition des centres n’est pas possible et n’est pas souhaitable : les Français n’ont pas demandé non plus le mariage de la carpe et du lapin. La gauche doit proposer un dispositif d’apaisement du parlement et du pays : avec un premier ou une première ministre qui rassemble et qui anime un gouvernement qui mettra en œuvre les propositions les plus consensuelles du Nouveau Front Populaire.

C’est en ce sens qu’il faut peser en travaillant au sein du Nouveau Front Populaire avec celles et ceux qui partagent le plus fortement cette analyse et en agissant pour que l’union soit maintenue à gauche et dans le respect de chacune de ses composantes. La Gauche républicaine doit proposer au Parlement un programme d’action fondé sur la Justice sociale et le progrès, pour travailler ensuite aux solutions avec celles et ceux qui conçoivent comme nous l’impasse du macronisme et de la brutalisation politique avec ces dix priorités :

1- Redonner la priorité à l’école, avec des enseignants en nombre suffisant, décemment payé et une action véritable pour rétablir la mixité scolaire ;

2- rétablir l’hôpital public et réduire les déserts médicaux ;

3- mettre fin à l’austérité salariale, avec en priorité l’augmentation du SMIC et du point d’indice des fonctionnaires ;

4- revenir à des conditions décentes d’indemnisation du chômage ;

5- abroger la réforme des retraites de 2023, et en priorité abroger l’âge légal de 64 ans ;

6- modifier le mode de scrutin en passant à la proportionnelle ;

7- rétablir la police de proximité ;

8- redonner à la presse et aux médias des conditions saines et protectrice d’exercice de leur mission ;

9- impulser une action plus exigeante et offensive de la France dans l’Union Européenne ;

10- respecter les engagements internationaux de France et lui redonner sa voix propre.

Frédéric Faravel
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Membre du collectif de direction national de la Gauche Républicaine et Socialiste

1Ensemble : coalition des soutiens du président de la République, rassemblant Renaissance, le Modem, Horizon et un certains de candidats UDI, centristes ou divers droite

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