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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 13:31

Maternelle de Neuilly : un héros pour les gogos !
Retour sur une imposture médiatique

13 mai 1993 - 9h30
Un homme vêtu de noir fait irruption dans la classe maternelle N8 du groupe scolaire Commandant Charcot, à Neuilly-sur-Seine.   Armé d'un pistolet d'alarme et d'explosifs, il menace de faire sauter la salle s'il n'obtient pas une rançon de cent millions de francs.  Pour toute identité il livre l'acronyme HB.  Le RAID est sur place dans les minutes qui suivent et les négociations s'engagent avec le preneur d'otages.
13 mai 1993 - 13h10 
Un premier enfant est libéré. Puis un deuxième : Lucas sort dans les bras de son papa, Pierre Narboni, qui a participé aux négociations.  Une partie de l’argent de la rançon est versée à “HB” qui libère d’autres enfants en échange.  L’espoir renaît. Les tractations évoluent dans le calme, il ne reste que 6 enfants et leur institutrice en otage et les négociateurs du RAID espèrent une issue rapide.

Comme un chien dans un  jeu de quilles 
13 mai 1993 - 13h30   C'était compter sans le vibrionnant maire de Neuilly, alors ministre du Budget, qui s'invite d'autorité dans un dispositif mis en place depuis plus de 4h.  Dès lors, la tâche des hommes du RAID va s'avérer plus compliquée qu'à l'accoutumée, obligés qu'ils sont de composer entre les appétits médiatiques du Ministre et les exigences du preneur d'otage.  Policiers, magistrats et journalistes présents sur les lieux témoignent : 
 

Résultat de cette obssession médiatico-narcissique de Sarkozy : les responsables du dispositif policier vont se voir contraints de jouer l'usure plutôt que la négociation devenue irréalisable avec un Sarkozy omniprésent et impossible à cadrer... parce que trop préoccupé d'être cadré !

" Il était toujours devant les caméras" rappelle Jean-Pierre About, rédacteur en chef au service enquête de TF1"  (1)


15 mai 1993 - 7h00
Il faudra attendre 31h (!) le résultat de cette stratégie d'usure !  Le 15 au matin,
HB s'assoupit enfin, et est abattu à bout portant par les hommes du RAID. 

 

Le courage de Sarkozy face aux caméras

Bien sûr ce n'est pas la version de l'histoire que TF1 livrera à son public : dans le remake de TF1, Nicolas Sarkozy sauve 21 enfants au péril de sa  vie... 

Mais dans ce genre d'affaire où restent bcp de questions non-résolues mieux vaut sans doute faire confiance aux professionnels policiers qui en furent les protagonistes directs plutôt qu'aux journalistes de TF1...

Et il n'est  qu'à constater la surprenante discrétion avec laquelle est évoquée la présence et l'action de Nicolas Sarkozy sur  la page consacrée à l'affaire 'Human Bomb' sur le site officiel du RAID pour comprendre toute l'estime en laquelle le tient cette unité d'élite  !
Il est des silences éloquents au delà du devoir de réserve...

Alors, courageux Sarkozy ? Oui certainement !  Voilà un homme qui a risqué sa vie pour apparaître en héros à la télé et accéder à la célébrité auprès du grand-public.   Tous les candidats de la Star'Ac ne peuvent pas en dire autant, il faut  en convenir.

Mais peut-être aurait-il été moins risqué et plus responsable de laisser les négociateurs du RAID faire leur métier ?   Négocier avec un psychopathe armé est un exercice qui ne s'improvise pas...  En effet, dès 16h, soit moins de deux heures après l'arrivée de Nicolas Sarkozy et constatant que le ministre bluffe,  Human Bomb, rompt les négociations et menace d'égorger un enfant en représailles ; les psychologues du RAID réussiront à le calmer in-extremis.  Charles Pasqua, Ministre de l'Intérieur, qui commande le dispositif, mesure alors l'étendue du problème  et lui intime l'ordre de quitter les leiux immédiatement ; il n'y aura plus accès.

Alors héros ? Ou immonde opportuniste d'un cynisme rarement atteint ?  jugez-en :

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