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Quels sont les objectifs du Parti démocrate ?
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Le Parti démocrate entre dans le cadre d'une stratégie d'unité des forces réformistes qui s'est déjà réalisée dans L'Olivier et qui a été approuvée par les électeurs. Le deuxième objectif est d'amorcer une réorganisation du système politique à travers une réforme des partis. La réforme des institutions et celle de la loi électorale ne suffisent pas.
En Italie, nous en avons la preuve : l'adoption d'un système bipolaire majoritaire n'a pas mis fin à la culture proportionnelle. C'est pourquoi nous mettons en place une grande force politique qui a l'ambition de réunir plus de 30 % de l'électorat. Notre but est de dépasser la désespérante fragmentation politique qui caractérise le système italien.
Pourquoi le faire maintenant ?
Nous sommes à un moment où le pays a besoin de grands changements et de réformes profondes. Cela ne peut pas se faire seulement à travers le gouvernement. Pour conduire une phase de grande transformation, on a besoin de s'appuyer sur un grand parti politique. Aux États-Unis, Roosevelt l'a fait pour son New Deal, Adenauer en Allemagne après la guerre et de Gaulle au moment de créer la Ve République.
L'Italie d'aujourd'hui a besoin d'une grande formation de centre gauche qui soit le moteur du changement.
Sur quel projet idéologique repose cette gauche réformatrice ?
Une constante italienne, c'est le catholicisme en politique. Pendant longtemps, les catholiques ont été représentés par un parti, la Démocratie chrétienne, qui avait une vertu : c'était un parti du centre qui regardait à gauche, c'est-à-dire qui a empêché que les catholiques deviennent la base d'une action conservatrice.
Depuis qu'il n'y a plus de parti catholique, la tentation est récurrente de greffer sur le monde catholique une politique de droite. Le Parti démocrate est aussi la réponse à ce problème : maintenir le monde catholique dans le camp progressiste.
L'avenir de la gauche en Europe est-il celui-ci, toujours plus au centre ?
Même en France, l'hypothèse d'un Bayrou comme troisième pôle s'est révélée inexistante. Il doit choisir, être ici ou là. La gauche doit être capable de parler au centre et de le représenter. Le parti qui guide le front progressiste doit toujours être un grande formation de centre gauche. C'est ce qu'ont fait Tony Blair avec le Parti travailliste et Gerhard Schröder avec le SPD.
Votre expérience peut-elle servir de modèle pour le Parti socialiste français ?
Il faut réorganiser le système politique en fonction de cette bipolarité nouvelle. Ce n'est pas un hasard si des dirigeants français comme Michel Rocard, Jacques Delors et Dominique Strauss-Kahn regardent avec intérêt notre expérience.
Partout, il faut une force pour conduire une alliance plus large car, en Europe, la bipolarisation n'est jamais un bipartisme.