Comme prévu, le Parti socialiste du président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a subi un revers cinglant dans la capitale, Madrid, où le maire sortant, Alberto Ruiz-Gallardon (PP), élargit sa majorité de trois sièges, et confirme son statut de prétendant possible à la direction du PP. Le Parti populaire conserverait également Valence et Murcie. Les socialistes sont en revanche reconduits à Séville et Barcelone.
La vice-présidente du gouvernement socialiste Maria Teresa Fernandez de la Vega a minimisé à la télévision le recul du PSOE aux municipales, estimant que ces résultats serrés traduisaient "continuité et stabilité" au plan national. Avec moins de suffrages, le PSOE a en effet obtenu près de 600 conseillers municipaux de plus que le PP. Les socialistes peuvent pourtant s'inquiéter si l'on se réfère aux statistiques des 2 dernières décennies : depuis 1983, le vainqueur des municipales en suffrages exprimés l'a toujours emporté aux législatives suivantes.
UNE BAISSE DE LA PARTICIPATION
Dans les régions, pas de bouleversement : à l'issue du scrutin régional partiel, qui concernait 13 des 17 communautés autonomes, la droite conservait 6 des 7 régions où elle avait la majorité absolue, mais perdait la Navarre (nord). Le PSOE, qui gouvernait seul ou en coalition 5 des régions en jeu semblait en revanche en mesure de les conserver toutes et de gouverner dans 2 autres par le jeu des alliances postélectorales (Navarre et Canaries).
Au Pays basque et en Navarre, ces scrutins ont été marqués par des protestations parfois musclées d'indépendantistes, alors que la plupart des listes proches d'ANV, un parti cousin de Batasuna, le bras politique interdit de l'ETA, avaient été interdites par la justice. En Navarre en particulier, les nationalistes de la coalition Nafarroa Bai (centre et gauche) ont fortement progressé face à la droite.
Quelque 35,2 millions d'électeurs espagnols sont appelés à se rendre tout au long de la journée dans les 23 494 bureaux de vote répartis dans le pays pour élire les maires et conseillers municipaux de 8 111 localités. Parallèlement, près de 18,9 millions d'électeurs renouvelleront les parlements régionaux de 13 des 17 communautés autonomes espagnoles. Les 4 régions qui ne sont pas concernées par ce scrutin régional sont le Pays Basque, la Catalogne, la Galice et l'Andalousie qui disposent de calendriers propres pour le renouvellement des parlements régionaux.
Le vote se terminera à 20 heures. Les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote sont attendus immédiatement après et les premiers résultats officiels mais partiels seront diffusés par le gouvernement dans la soirée. C'est la première fois depuis la victoire surprise aux législatives de mars 2004 du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero (PSOE) que l'ensemble de l'électorat espagnol est appelé aux urnes.M. Zapatero et son opposant Mariano Rajoy, chef du Parti populaire (PP), voient en ce scrutin local un test grandeur nature avant les législatives prévues en 2008, souligne dimanche la presse espagnole.
"Zapatero et Rajoy cherchent à valider aujourd'hui par les urnes leurs politiques nationales", estime ainsi le quotidien de centre-gauche El Pais."Le PP cherche sa première victoire en 7 ans", souligne de son côté le quotidien libéral El Mundo. Depuis 1983, le parti qui a remporté les municipales --en nombre de suffrages exprimés-- a toujours gagné les législatives suivantes.