18 juin 2007
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15:02
La Vague bleue annoncée par les instituts de sondage et par le gouvernement Fillon n'a pas eu lieu. Au lieu de cela, la Gauche socialiste et écologiste fait mieux que résister.
Le Parti socialiste et ses alliés radicaux de gauche avec près de 205 députés gagnent plus de 50 sièges, le PCF avec près de 18 sièges perd 3 députés mais espère former un groupe avec les Verts qui gagnent un siège et comptabilisent 4 députés.
Au centre le MoDém comptera 4 députés grâce à l'élection d'un député à Mayotte. A droite, le nouveau Centre, supplétif de l'UMP réussit avec un nombre de suffrages ridicules à constituer un groupe de 22 députés. Le MPF n'aura qu'un élu et l'UMP disposera de la majorité absolue avec 324 députés.
C'est peu de dire que les résultats qui sont tombés dimanche soir en ont surpris plus d'un - moi le premier -, car la gauche fait un bien meilleur score aujourd'hui qu'en 2002 et surtout après un premier tour extrêmement défavorable. L'électorat de gauche s'est donc plus fortement mobilisé au second tour, motivé par le rejet de la TVA sociale et d'une assemblée promise au bleu horizon. Les électeurs de droite ont dû considéré leur devoir accompli lors des trois précédents scrutins. L'abstention semble donc avoir joué à l'inverse du premier tour.
Cette situation est assez heureuse car la gauche se trouve en position de s'opposer convenablement à la politique réactionnaire annoncée par le président de la République, mais elle a aujourd'hui le socle solide qui doit lui permettre de se refonder et de tirer les leçons qu'elle n'a pas tiré en 5 ans du 21 avril 2002, du 29 mai 2005 et dernièrement du 6 mai 2007. En effet, la gauche envoie tout de même quelques jeunes députés qui pourraient peut-être bousculer leurs aînés comme Régis Juanico (Loire) et Olivier Dussopt (Ardèche), élus confortablement. On aura une pensée émue pour Barbara Romagnan, distancée de seulement 126 voix dans le Doubs, et Mathieu Klein, de moins de 400 voix en Meurthe-et-Moselle.
Mais il est également important de ne pas se tromper sur la signification du scrutin. Si 55% de l'électorat du MoDém au premier tour des législatives a choisi de voter à gauche au second tour, ce n'est parce que Ségolène Royal a laissé un message sur le portable de Bayrou, cet électorat étant déjà majoritairement acquis au rééquilibrage une fois partis électeurs et députés du nouveau Centre. On ne discute pas, on ne négocie pas avec quelqu'un qui n'a rien à offrir et qui de toute façon ne voudra donner aucune consigne claire (et il le répète à chaque fois pour ceux qui n'ont pas encore compris) ; le temps n'est pas encore venu, les centristes bayrouistes ne se sont pas encore assez confrontés à la réalité de leur nouvel électorat pour qu'ils évoluent, l'évolution prendra plusieurs années, il était stérile et contre-productif à gauche comme au centre de vouloir brusquer les choses.
Le 17 juin 2007, une fois de plus, le peuple de gauche se sera mobilisé de manière défensive : ne pouvant sérieusement prétendre faire adhérer les électeurs à un programme qu'ils jugeaient avoir été battus le 6 mai (mais pourtant différent de celui que Royal avait dessiné par petites touches d'amendements après Villepinte), les leaders socialistes, Emmanuelli, Hollande, Hamon et Fabius en tête ont martelé le danger que représentait la TVA sociale : preuve qu'on peut mobiliser son électorat quand on a un discours clair et - bien que défensif - clairement ancré à gauche. A la confusion de la campagne présidentielle, aux cafouillages de communication avant le premier tour dû aux coups de bambou reçu le 6 mai sur la tête, le PS a réussi à faire entendre une voix plus forte, plus en tout cas que les quiproquo sur les coups de téléphones et que les petites phrases des uns et des autres (Mélenchon, Valls et Royal se partageant la palme).
Il est temps de reconstruire en parallèle au devoir d'opposition qui nous incombe, reconstruire dans le dialogue avec toute la gauche démocratique, reconstruire dans la clarté car on ne peut accepter des divergences avec ses camarades qu'à la condition que celles-ci soient clairement et sereinement mises sur la tables, reconstruire en faisant face à la réalité du monde tel qu'il est, des conquêtes à réaliser dans notre temps, en faisant face aux erreurs qui nous ont conduits à perdre en 2002 et en 2007 - pas de programme de gauche en 2002, un discours décalé en 2007 sur l'autorité, l'ordre juste, la nation, le refus de l'assistanat et la valeur travail, alors qu'on nous attendait sur l'emploi, le pouvoir d'achat, le logement et l'éducation. Tout déni de réalité prolongé plongerait la gauche et la capacité à transformer la société en France, en Europe et dans le monde, dans une nouvelle impasse.
Fred
Le Parti socialiste et ses alliés radicaux de gauche avec près de 205 députés gagnent plus de 50 sièges, le PCF avec près de 18 sièges perd 3 députés mais espère former un groupe avec les Verts qui gagnent un siège et comptabilisent 4 députés.
Au centre le MoDém comptera 4 députés grâce à l'élection d'un député à Mayotte. A droite, le nouveau Centre, supplétif de l'UMP réussit avec un nombre de suffrages ridicules à constituer un groupe de 22 députés. Le MPF n'aura qu'un élu et l'UMP disposera de la majorité absolue avec 324 députés.
C'est peu de dire que les résultats qui sont tombés dimanche soir en ont surpris plus d'un - moi le premier -, car la gauche fait un bien meilleur score aujourd'hui qu'en 2002 et surtout après un premier tour extrêmement défavorable. L'électorat de gauche s'est donc plus fortement mobilisé au second tour, motivé par le rejet de la TVA sociale et d'une assemblée promise au bleu horizon. Les électeurs de droite ont dû considéré leur devoir accompli lors des trois précédents scrutins. L'abstention semble donc avoir joué à l'inverse du premier tour.
Cette situation est assez heureuse car la gauche se trouve en position de s'opposer convenablement à la politique réactionnaire annoncée par le président de la République, mais elle a aujourd'hui le socle solide qui doit lui permettre de se refonder et de tirer les leçons qu'elle n'a pas tiré en 5 ans du 21 avril 2002, du 29 mai 2005 et dernièrement du 6 mai 2007. En effet, la gauche envoie tout de même quelques jeunes députés qui pourraient peut-être bousculer leurs aînés comme Régis Juanico (Loire) et Olivier Dussopt (Ardèche), élus confortablement. On aura une pensée émue pour Barbara Romagnan, distancée de seulement 126 voix dans le Doubs, et Mathieu Klein, de moins de 400 voix en Meurthe-et-Moselle.
Mais il est également important de ne pas se tromper sur la signification du scrutin. Si 55% de l'électorat du MoDém au premier tour des législatives a choisi de voter à gauche au second tour, ce n'est parce que Ségolène Royal a laissé un message sur le portable de Bayrou, cet électorat étant déjà majoritairement acquis au rééquilibrage une fois partis électeurs et députés du nouveau Centre. On ne discute pas, on ne négocie pas avec quelqu'un qui n'a rien à offrir et qui de toute façon ne voudra donner aucune consigne claire (et il le répète à chaque fois pour ceux qui n'ont pas encore compris) ; le temps n'est pas encore venu, les centristes bayrouistes ne se sont pas encore assez confrontés à la réalité de leur nouvel électorat pour qu'ils évoluent, l'évolution prendra plusieurs années, il était stérile et contre-productif à gauche comme au centre de vouloir brusquer les choses.
Le 17 juin 2007, une fois de plus, le peuple de gauche se sera mobilisé de manière défensive : ne pouvant sérieusement prétendre faire adhérer les électeurs à un programme qu'ils jugeaient avoir été battus le 6 mai (mais pourtant différent de celui que Royal avait dessiné par petites touches d'amendements après Villepinte), les leaders socialistes, Emmanuelli, Hollande, Hamon et Fabius en tête ont martelé le danger que représentait la TVA sociale : preuve qu'on peut mobiliser son électorat quand on a un discours clair et - bien que défensif - clairement ancré à gauche. A la confusion de la campagne présidentielle, aux cafouillages de communication avant le premier tour dû aux coups de bambou reçu le 6 mai sur la tête, le PS a réussi à faire entendre une voix plus forte, plus en tout cas que les quiproquo sur les coups de téléphones et que les petites phrases des uns et des autres (Mélenchon, Valls et Royal se partageant la palme).
Il est temps de reconstruire en parallèle au devoir d'opposition qui nous incombe, reconstruire dans le dialogue avec toute la gauche démocratique, reconstruire dans la clarté car on ne peut accepter des divergences avec ses camarades qu'à la condition que celles-ci soient clairement et sereinement mises sur la tables, reconstruire en faisant face à la réalité du monde tel qu'il est, des conquêtes à réaliser dans notre temps, en faisant face aux erreurs qui nous ont conduits à perdre en 2002 et en 2007 - pas de programme de gauche en 2002, un discours décalé en 2007 sur l'autorité, l'ordre juste, la nation, le refus de l'assistanat et la valeur travail, alors qu'on nous attendait sur l'emploi, le pouvoir d'achat, le logement et l'éducation. Tout déni de réalité prolongé plongerait la gauche et la capacité à transformer la société en France, en Europe et dans le monde, dans une nouvelle impasse.
Fred
L’hémicycle de l’Assemblée nationale au soir du 17 juin 2007carte des circonscriptions au soir du 17 juin 2007