Bisbilles au PS. Invité jeudi matin sur France Inter, François Hollande a répondu aux critiques de plusieurs mesures du projet socialiste formulées mercredi par Ségolène Royal. Evoquant le Smic à 1500 € et la généralisation des 35h, elle avait indiqué que «ces 2 idées, qui étaient dans le projet des socialistes», n’avaient pas été «du tout crédibles».
Selon François Hollande, Ségolène Royal «a toujours eu cette distance à l’égard du projet des socialistes».«Elle sous-estime peut-être un autre point. Il faut que dans une campagne, il y ait une cohérence plus forte entre ceux qui soutiennent et le ou la candidate», a-t-il ajouté.
La veille, à l’émission «Question d’info» (LCP-Le Monde-France Info), Ségolène Royal avait déclaré qu’il fallait «remettre en cause un certain nombre de choses» dans l’idéologie socialiste : «Par exemple, le Smic à 1500 € brut dans 5 ans, qui est une idée phare de Laurent Fabius, ou la généralisation des 35h, sont 2 idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j’ai dû reprendre dans mon pacte présidentiel et qui n’ont pas du tout été crédibles.»
Elle a rappelé que «dans (sa) profession de foi, il n’y avait pas le Smic à 1500 €». Cependant, a-t-elle ajouté, «certaines mesures (étaient) en même temps politiquement fondées : le message politique était de dire que les socialistes sont favorables à une augmentation des bas salaires».
Haro sur le parti
Ségolène Royal s'en est pris également au PS. Mercredi, elle a déclaré que l’entrée dans le gouvernement Fillon de personnalités de gauche ou issues de la diversité devait «interpeller le PS», souhaitant qu’«il se passe quelque chose rapidement» dans son parti. «Ça doit faire réfléchir. Je pense que la gauche a été en retard, les socialistes ont été en retard» à propos de la diversité, a déclaré Royal, reconnaissant qu’il y a «quelques figures symboliques fortes qui entrent au gouvernement».
«Je pense qu’il faut qu’il se passe quelque chose rapidement, qu’il y ait du mouvement, que les gens sentent que le PS redevient un lieu de discussion, de refondation idéologique, de travail, attire les meilleurs pour (...) faire converger vers nous des forces vives avant qu’elles ne partent.» Critiquant le langage du parti, comme les mots «motion» et «congrès», elle a estimé qu’il fallait «tout revoir de fond en comble, y compris le vocabulaire». «Il faut redonner la parole aux militants. Je veux être la garante de la démocratie interne dans le parti socialiste. (...) Plus les militants auront la parole, plus la clarification sera possible. Et plus les militants auront la parole tôt, plus le PS pourra se réformer.»
Évoquant le Conseil national du PS samedi, où François Hollande proposera le maintien du congrès à l’automne 2008, Ségolène Royal a affirmé : «Je ne vais pas faire un conflit sur un calendrier mais je pense qu’il aurait été meilleur d’aller plus vite pour trancher une ligne politique.»