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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 08:16
 
Point de vue
Le nouvel âge du Parti socialiste, par Henri Weber
LE MONDE | 05.07.07 | 14h48  •  Mis à jour le 05.07.07 | 14h48

henriweber.jpga refondation n'a que des amis au Parti socialiste, tout le monde s'en réclame et chacun en redemande. Mais que faut-il précisément entendre par là ? La refondation que nous appelons de nos voeux porte à la fois sur les idées, le programme, l'organisation, les pratiques militantes.

S'agissant des idées, le problème n'est pas de savoir si "le PS veut améliorer la société ou renverser la société", "s'il accepte le marché ou s'il le rejette", comme feint de le croire Alain Duhamel.

Le PS s'est prononcé, il y a longtemps déjà, pour une économie sociale de marché, régulée par la puissance publique et les partenaires sociaux. Il a fait sien le credo d'Helmut Schmidt : "Le marché autant que possible, l'action de la puissance publique autant que nécessaire." La question à laquelle il se trouve confronté n'est pas "Réforme ou Révolution", mais comment maîtriser et civiliser le nouveau capitalisme.

La question se pose à toute la gauche socialiste européenne. Elle a appris au XXe siècle à maîtriser et à humaniser un capitalisme national et industriel. Elle est confrontée désormais à un capitalisme mondialisé et dominé par la finance, à une société de plus en plus fragmentée et travaillée par un individualisme désagrégateur. Les valeurs de la gauche réformiste - égalité, solidarité, justice sociale, liberté, laïcité, internationalisme - conservent toute leur acuité. Il en va de même pour les grands objectifs qui incarnent ces valeurs : une démocratie accomplie, une économie maîtrisée, une société plus humaine ; le socialisme, c'est d'abord et avant tout un idéal de civilisation. Mais les moyens et les politiques permettant de réaliser ces grands objectifs sont à réinventer, aux niveaux national, européen, international. Les idées ne manquent pas, mais elles sont plus faciles à énoncer qu'à réaliser. On le voit avec l'idée d'une Europe-puissance, creuset d'une nouvelle renaissance et levier d'une autre mondialisation, maîtrisée et solidaire.

S'agissant du programme, le PS doit tenir davantage compte des nouvelles conditions historiques de son action : la nouvelle division internationale du travail, le vieillissement de la population, les mouvements migratoires, le réchauffement de la planète, les effets de l'individualisation sur nos sociétés. On ne peut se contenter de conserver les politiques des années 1980, en augmentant simplement les moyens qui leur sont allouées.

Nous savons que pour reconquérir le plein-emploi, il vaut mieux spécialiser notre économie, la redéployer vers les industries de pointe et les services à haute valeur ajoutée ; l'orienter vers les grands marchés de l'Asie, en croissance rapide ; mieux former notre jeunesse et notre force de travail.

Cette modernisation implique, certes, la mobilisation des entrepreneurs, des actionnaires et des managers, mais elle exige aussi celle des salariés. Ceux-ci ne doivent pas être les seuls à payer le coût des adaptations nécessaires. C'est à la collectivité nationale et européenne qu'il appartient d'en mutualiser la charge. Nous devons inventer de nouvelles formes de sécurité sociale, de redistribution des richesses, de services publics. Nous devons promouvoir un nouveau pacte social pour le progrès économique, social, culturel, démocratique de nos pays.

S'agissant de l'organisation, le PS doit se fixer pour objectif la construction du grand parti réformiste moderne dont la gauche et la France ont besoin : un parti qui rassemblerait à lui seul au moins 35 % des électeurs, comme le font la plupart des partis socialistes européens, et qui assumerait toutes les grandes fonctions du parti leader de la gauche : la défense et la popularisation des valeurs, des représentations, des idéaux de la gauche, car c'est d'abord dans les têtes que se gagnent ou que se perdent les batailles politiques. L'association des citoyens à l'élaboration des décisions qui les concernent, ainsi qu'à leur application et à leur évaluation. La sélection démocratique des candidats à tous les mandats et leur formation. Un tel objectif implique de reconstruire le PS de fond en comble.

Le PS doit augmenter, féminiser, rajeunir, diversifier son corps militant, resserrer ses liens avec les syndicats, les associations, les intellectuels ; impliquer ses sympathisants dans ses débats et son action au moyen notamment des conventions thématiques et de l'Internet.

Il doit se donner les moyens d'agir sur la formation de l'opinion publique au lieu de la subir, être un "parti-acteur" et non un "parti-reflet". Dans le nouvel âge de la démocratie dans lequel nous sommes entrés, les partis ne sont pas superflus, ils sont, au contraire, plus nécessaires que jamais, comme vient de l'illustrer la dernière séquence électorale. Mais ils doivent profondément rénover leur mode de fonctionnement et leur façon de faire de la politique. Tous les partis socialistes, en Europe, réfléchissent à ces questions. Leurs réponses diffèrent selon leurs spécificités nationales, leur culture historique, leurs tropismes idéologiques.

La refondation du PS se fera aussi à la lumière de leurs expériences et de leurs innovations.


Henri Weber, député européen, secrétaire national du Parti socialiste

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