10 septembre 2007
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ça fait parfois mal aux oreilles, mais faut écouter quand même...
du lundi au vendredi de 17h à 17h55 |
| émission du mardi 4 septembre 2007 Une nouvelle "nouvelle gauche" |
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Comme il était facile de s’y retrouver dans la galaxie socialiste au temps où elle était structurée en courants, allant des tendances les plus réformistes aux plus radicales ! Les premiers se voulaient en phase avec les évolutions de la société, les autres en appelaient à la «rupture avec le capitalisme», mais tout le monde s’entendait bien et il y avait toujours un chef charismatique et incontesté pour imposer la «synthèse». Après trois échecs consécutifs aux élections présidentielles, le Parti socialiste semble en proie à un grand désarroi. Crise de leadership, avec un premier secrétaire contesté, qui est parvenu à ne pas croiser une fois à La Rochelle la candidate aux présidentielles de son parti - qui se trouve être son ex-compagne… Crise d’identité provoquée en partie par la campagne de cette même candidate, prenant toutes les libertés possibles avec le programme du parti. Crise idéologique, face à des évolutions sociales mal perçues. Le PS nous rejoue, comme après chaque défaite, le grand air de la «refondation». Mais de quelle rénovation est-il question ? S’agirait-il seulement de céder quelques pouces de terrain supplémentaires à la droite gouvernante, comme par exemple sur la réduction du temps de travail, dont François Hollande a concédé à La Rochelle que «c’était terminé» et qu’il fallait «tourner la page», sur l’harmonisation des régimes spéciaux de retraites – préconisée par Bertrand Delanoë, sur l’autonomie des établissements scolaires, concédée par Arnaud Montebourg, voire sur la TVA sociale, dont Manuel Valls admettait ce week-end que « ce n’était pas un impôt aussi injuste que cela » ? Le «cycle d’Epinay est achevé», diagnostique DSK dans trois remarquables articles publiés dans Le Nouvel Obs, parce que la vision de la société sur laquelle il reposait est devenue caduque». Et il poursuit en expliquant que le «vieux triptyque couches populaires / couches moyennes / détenteurs du capital», «grille de lecture inspirée d’une vague lecture marxiste, héritée des années 1960», masque la réalité des nouveaux clivages – notamment entre les gens qui «bénéficient d’un emploi» et ceux qui survivent d’un revenu de transfert, entre CDI et CDD, entre employés de grandes entreprises et de PME, entre fonctionnaires et salariés du privé. Mais si le PS a refusé jusqu’alors de voir ces nouveaux clivages, n’est-ce pas parce qu’il n’avait pas intérêt à en parler ? Son électorat ne se recrute pas essentiellement parmi les plus mal lotis. «Au premier tour de la présidentielle, la gauche et l’extrême-gauche n’ont attiré qu’un tiers de l’électorat populaire», selon le géographe Christophe Guilly. Dans ce contexte, se limiter à la « défense des intérêts acquis » a pu apparaître non seulement comme un pari impossible - nostalgie d’un monde industriel disparu -, mais pire encore, comme une manière de vouloir pérenniser les clivages existants, un véritable refus de la mobilité sociale. C’est souvent l’adversité qui suscite des personnalités et des idées neuves. Au-delà des slogans «refondateurs», on perçoit l’émergence de thèmes et de personnalités qui pourraient permettre à la gauche française d’entamer un nouveau cycle de son histoire.
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