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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 10:19
Yves Leterme, l'homme qui a dynamité la Belgique
 
LE MONDE | 25.09.07 | 15h34 • Mis à jour le 25.09.07 | 15h34

yvesleterme.jpgour le caractériser, ses amis - car il en a - évoquent le sens du devoir. Ses ennemis - et il en a davantage - un manque aigu de charisme. "Sauf à considérer qu'une boîte de raisins secs en est dotée", sourit l'un d'eux. Le sujet de ces appréciations contradictoires s'appelle Yves Leterme, il a 47 ans, il a grandi dans le village de Zillebeke, dans un coin de Flandre-Occidentale où l'on cultive les valeurs de la famille, du travail bien fait et du pragmatisme.

Son grand-père franchissait la frontière à vélo pour aller travailler dans le Nord. Son père, Georges, est wallon, sa mère, Eliane, est flamande. Ils vivent aujourd'hui à Ypres, près des champs de bataille de la guerre 1914-1918, au pied de cette Tour de l'Yser où, chaque été, les pèlerins du nationalisme flamand viennent célébrer leurs morts et implorer Dieu de donner enfin à leur région ce dont elle rêve : sa revanche définitive sur un Etat, selon eux, toujours trop francophone depuis sa naissance, en 1830.

On sait qu'Yves Leterme vient d'un milieu modeste, qu'il était fan d'Eddy Merckx et qu'il a toujours aimé lire. Que ses qualités sont "l'honnêteté, la rigueur, la volonté, la détermination". Au-delà de ces banalités, difficile de cerner l'homme qui est le toujours probable futur premier ministre du Royaume de Belgique. Une tête de bois, un Raminagrobis du séparatisme travesti en terne technocrate ?

Un membre du sérail politique flamand se souvient qu'il l'a croisé à l'université de Gand, lorsque l'étudiant Yves Leterme bûchait le droit, pour faire plaisir à ses parents, et les sciences politiques, pour se faire plaisir. 20 ans après, cet adversaire aime encore se moquer de ce garçon "un peu effacé, gauche, obsédé par le travail". Et, comme d'autres, il confesse qu'il n'aurait pas à l'époque misé 1 franc belge sur l'éventualité de voir cet ancien membre de l'Action estudiantine catholique flamande prétendre, un jour, au poste de chef du gouvernement.

En tout cas, si la crise politique se dénouait un jour - la Belgique n'a pas de gouvernement depuis plus de cent jours - et si M. Leterme finissait par s'installer au 16, rue de la Loi et au Lambermont, respectivement le bureau et la résidence du premier ministre belge, on n'y retrouverait ni le joyeux désordre de Guy Verhofstadt ni les coups de gueule de Jean-Luc Dehaene. Il restera du premier l'image d'un yuppie un peu dandy, amoureux de la Toscane et des vieilles voitures italiennes. Pour le second, les qualificatifs abondent - "Panzer Dehaene", "le Plombier", "le Taureau" - et les images sont à jamais gravées : Jean-Luc Dehaene hilare sur un taureau mécanique, hurlant dans une tribune de foot, goguenard dans une cellule de prison, où il avait accepté de passer un week-end. Mais Yves Leterme ne s'est, lui, forgé que des images négatives : au milieu d'une vague de drapeaux nationalistes au soir des dernières élections, confondant La Marseillaise et La Brabançonne sur le parvis d'une cathédrale, refusant de répondre en français à un reporter de la RTBF avant de lui conseiller, plus tard, "d'aller se faire f...".

Lorsqu'il acceptait de rencontrer des journalistes - ce qui n'est plus le cas -, il fixait plus souvent son téléphone-agenda Blackberry, sans cesse agité de messages, que son interlocuteur. Hasard ou maladresse - c'est une question devenue rituelle avec lui -, il commençait souvent l'entretien en néerlandais, d'où que vint son intervieweur. L'enregistreur débranché, il se décoinçait enfin un peu.

S'ils acceptaient de répondre aux questions, ses proches adouciraient le trait, évoquant sa joie d'assister à une victoire du cycliste Tom Boonen ou de partager "une petite pinte bien fraîche" avec ses administrés de la ville d'Ypres, où il fut adjoint au maire. Ils diraient son attachement à son papa : sachant que celui-ci souffrait d'un problème de santé, il n'a pas hésité, en juillet dernier, à décrocher son portable lors d'une messe en l'honneur du roi, déclenchant un autre tollé. Pas de quoi redorer son blason aux yeux de la bonne société francophone, qui ne l'aime pas. De quoi intriguer un peu plus la presse flamande, qui n'hésite plus à s'interroger sur les raisons de sa soudaine popularité lors des élections fédérales du 10 juin, où il a obtenu sur son nom un nombre record de voix.

Les proches, l'entourage, les quelques conseillers pourraient dire le bien qu'il faut penser du chef. Mais ils ne disent plus rien. Ils ne franchissent plus la muraille que celui qui avait été chargé de former un gouvernement a édifiée, au lendemain de son échec, en août. Confronté à des partis francophones qui refusaient son vaste programme de réformes institutionnelles censées assurer "la bonne gouvernance" de la Flandre et, accessoirement, de la Belgique, il a démissionné. De cet échec, il reste une note indigeste, l'ébauche d'un programme de gouvernement, au titre improbable, "La Force des gens". "Quelle chaleur offre le type de société proposée par Yves Leterme ? Combien de nuances y a-t-il dans le gris ?", interrogeait le journaliste flamand Filip Roegiers dans Leterme au défi (Ed. Luc Pire, 2006), un livre d'entretiens.

Depuis, l'ex-président du Parti chrétien-démocrate flamand, ancien président régional de la Flandre et ancien "formateur" du gouvernement belge, a tellement assis sa renommée que 90% des francophones se disent hostiles à son accession au poste de premier ministre fédéral.

Ils se souviennent un peu trop bien de ses propos sur la minorité francophone, (40% des 10,6 millions de Belges) "apparemment pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais". Et ils sont nombreux à penser que Laurette Onkelinx, l'une des principales dirigeantes du Parti socialiste francophone, a eu raison de le dépeindre comme "un homme dangereux". "C'est faux, je crois qu'il peut être à l'écoute des deux communautés du pays", réplique un de ses collègues de parti. "Bien sûr, poursuit cet interlocuteur qui réclame l'anonymat, son côté très rationnel, froid et apparemment calculateur peut étonner. Il n'aime pas les digressions, le débat intellectuel et le superflu, mais je reste convaincu que, la fonction faisant l'homme, il changera."

Peut-on modifier la nature d'un gestionnaire qui peut discourir sur l'économie de marché socialement corrigée ou le budget de la sécurité sociale mais ne trouve comme éléments communs aux Belges que "le roi, l'équipe de foot et certaines bières..." ? Aux yeux de nombreux Wallons et Bruxellois, la réponse est d'ores et déjà évidente : c'est "non".

Jean-Pierre Stroobants
Parcours

1960
Naissance à Wervik, en Flandre-Occidentale.

1985
Licence en droit et en sciences politiques (université de Gand).

1992
Expert-administrateur auprès de l'Union européenne.

1997
Député du Parti chrétien-démocrate flamand, le CVP.

2004
Ministre-président de la région flamande.

2007
Après son triomphe aux élections de juin, il échoue à former un gouvernemen
t.

 
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commentaires

G
interessant ce que tu ecris je reviendrai!!!
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