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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 09:30
Entretien avec Joseph Stiglitz, prix nobel d'économie en 2001
L'économie américaine a fait une "overdose"
LE MONDE | 05.10.07 | 15h06  •  Mis à jour le 05.10.07 | 15h06


a Banque centrale européenne (BCE) n'a pas augmenté ses taux, jeudi 4 octobre. Cette attitude est-elle appropriée dans un contexte de crise financière ?

La BCE reste focalisée sur les risques d'inflation (qui l'empêchent de baisser les taux d'intérêt). Or, des taux élevés contribuent à ralentir l'économie. Tant que la BCE maintiendra cette politique, elle ne pourra pas répondre aux problèmes de cette crise financière. D'autant qu'il n'y a pas de sérieuses tensions inflationnistes en Europe.

Faudrait-il que la BCE baisse radicalement les taux d'intérêt comme l'a fait la Réserve fédérale américaine (Fed) ?

La Fed a eu raison de baisser ses taux le 18 septembre. Mais cette mesure a un effet limité. La Réserve fédérale américaine a agi sur le coût de l'argent à court terme. A plus long terme, les taux d'intérêts (fixés par le marché) restent élevés.

In fine, la Fed a surtout aidé les établissements de crédits hypothécaires pour éviter qu'ils ne fassent faillite. Ces derniers ont été à l'origine de la crise car ils avaient prêté démesurément en prenant des risques inconsidérés. Ce ne sont pas eux qu'il fallait soutenir. Il faudrait plutôt aider les ménages qui sont aujourd'hui menacés de perdre leur logement.

La crise peut-elle s'aggraver ?

La dynamique de l'économie américaine est négative. Et la question actuelle n'est pas de savoir si il y aura, oui ou non, un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, mais quelle sera son ampleur.

La croissance américaine est tirée par la consommation depuis plusieurs années. Celle-ci a été soutenue par l'octroi de crédits, en particulier des crédits hypothécaires. A force, on a fini par prêter à des ménages qui ne pouvaient pas se le permettre. Les Américains ont ainsi vécu au-dessus de leurs moyens.

Les crédits hypothécaires ont agi comme des stéroïdes pour doper la croissance américaine. Mais il y a eu overdose. Les ménages peu solvables n'ont plus été en mesure de rembourser. Et l'Amérique est aujourd'hui en cure de désintoxication.

Pour l'économie, les conséquences ne seront sans doute pas brutales mais progressives et longues. Le ralentissement de l'économie devrait durer au moins douze à dix-huit mois. Cette année, la croissance sera inférieure à 2%.

Pourtant les marchés boursiers repartent à la hausse...

Les marchés d'actions ne reflètent pas toujours la réalité de l'économie. Aujourd'hui, les investisseurs réagissent surtout à la baisse des taux de la Fed. Mécaniquement, quand les taux baissent, les actions montent. Les marchés sont aussi sans doute excessivement optimistes. Ils ne réalisent pas le rôle primordial des crédits hypothécaires dans l'économie américaine.

Au niveau mondial, l'économie est moins vulnérable qu'il y a quinze ans. Elle est plus diversifiée car elle reste soutenue par la croissance des pays émergents. Mais ces derniers seront fragilisés par les difficultés de l'économie américaine, la plus importante au monde. Une grande partie de la croissance chinoise est liée à ses exportations vers les Etats-Unis.

Propos recueillis par Claire Gatinois
Article paru dans l'édition du 06.10.07
 
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