REUTERS
François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, a estimé samedi que le projet de réforme des institutions offrait surtout "de nouveaux pouvoirs au président de la République", affirmant qu'en l'état, le PS ne le voterait pas.
"Nous n'avons que les pistes du comité Balladur", a noté le premier secrétaire devant la presse en marge du conseil national réuni samedi à Paris. "Si ça doit être le texte présenté par le Président de la République, convenons qu'il y a quelques avancées sur les droits du Parlement, mais pour faire passer l'omniprésidence de Nicolas Sarkozy".
"Nous ferons des propositions pour que les droits du Parlement soient renforcés, le pluralisme de la presse effectivement respecté, et les droits des citoyens élargis (...) mais en aucune facon nous n'accepterons de donner des pouvoirs supplémentaires au président de la République", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy, selon lui "n'a qu'une volonté, celle de pouvoir venir s'exprimer au Parlement". "Au nom de cette revendication, on ouvre quelques droits nouveaux, mais avec tellement de timidité : rien pour le Sénat, peu de choses pour la proportionnelle", qui, selon lui, doit être à 10% et non pas 5% comme proposé, "rien de clair sur les contre-pouvoirs et notammment sur le pluralisme de la presse et l'indépendance de la justice...".
Il a admis que l'idée de faire coïncider le deuxième tour de la Présidentielle et le premier tour des législatives n'était "pas la plus mauvaise des pistes évoquées", permettant "de faire de ces élections un bloc et de donner aux citoyens la possibilité de pouvoir choisir leurs députés sans connaître le résultat de la présidentielle".
"Nous sommes ouverts à des discussions sur la réforme", pour autant que ce soit sur les pouvoirs du Parlement et qu'il n'y ait aucun pouvoir nouveau au président", a-t-il ajouté, martelant que les socialistes "ne voteront pas un texte qui prévoit de nouveaux pouvoirs au président de la République".
Une alliance contre le texte de la gauche et du Modem pourrait rendre plus difficile le vote de la réforme au Congrès, à une majorité des 3/5èmes.