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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 15:45
Chat avec Benoît Hamon sur Liberation.fr | 8 novembre 2007 

Benoît Hamon, secrétaire national au PS, chargé du projet européen qui vient de démissionner de ses fonctions, a expliqué aux internautes de Libération les raisons de son désaccord avec le PS sur le mini traité européen.

Rachid : qu’est-ce qui vous gêne concrétement dans ce traité ?
Benoît Hamon : c’est moins ce qui me gêne dans le traité, que la manière dont les socialistes tombent une nouvelle fois dans le piège de Nicolas Sarkozy. Aux yeux de tous les socialistes, qu’ils aient voté oui ou non au Traité constitutionnel, en mai 2005, le mini traité adopté à Lisbonne est décevant. Cependant, ce qui nous réunissait jusqu’ici était le choix de soumettre tout nouveau traité européen à un référendum. Sur ce point, pourtant défendu par Ségolène Royal, lors de la campagne présidentielle, l’unité des socialistes n’existe plus. Sur le fond du texte, malgré la déception unanime, certains veulent voter oui, et d’autres veulent voter non. J’ai été nommé un an et demi secrétaire national à l’Europe pour dépasser le clivage entre partisans du oui et partisans du non, nous avons échoué à dépasser ce clivage. J’en ai tiré les conséquences, et par cohérence j’ai démissionné de mon poste de secrétaire national de l’Europe.

Rabillard : pour une clarification des nonistes, ne serait-il pas nécessaire de quitter le PS ?
Les nonistes sont peut être minoritaires chez les militants socialistes, mais ils restent majoritaires dans l’électorat socialiste. Et je ne crois pas que l’avenir du socialisme passe par l’exclusion d’une moitié du parti socialiste, qu’elle ait voté oui ou qu’elle ait voté non.

Rachid : qui prend en charge les questions européennes au PS maintenant ?
Aucune idée. Pierre Moscovici, le secrétaire à l’international assurera l’intérim. Ensuite, Hollande décidera si oui ou non il faut un secrétaire national.

Skend : êtes-vous favorable à une division du PS en 2 partis, c’est-à-dire entre les gens du oui et du non au Traité européen ?
Non, je ne suis pas favorable à une scission du parti socialiste. La gauche ça n’a jamais été la droite. Historiquement, il existe à gauche des sensibilités politiques différentes, qui coexistent dans les mêmes partis, c’est le cas aujourd’hui au parti socialiste. Cela étant dit, je considère que le congrès qui est devant nous est un congrès charnière, car il devra trancher trois questions. La nature du parti socialiste : est-il un parti définitivement présidentialisé ou pas ? la perspective stratégique : le PS se tourne-t-il vers le Modem ou privilégie-t-il toujours le rassemblement de la gauche ? le projet socialiste, enfin, le parti socialiste pour gagner l’élection présidentielle doit-il être moins à gauche, ou doit-il, face à une droite résolument de droite, être sereinement, mais résolument de gauche ?

Caroline : seriez-vous favorable à un rapprochement avec le Modem ?
Peut-on se livrer à un petit exercice concret. A l’exception des élections municipales où le Modem fera ici, cause commune avec l’UMP, là bas cause commune avec le parti socialiste, le Modem souhaite-t-il l’alliance avec le parti socialiste ? Je ne le crois pas, je suis même certain du contraire. Pourquoi ? tout simplement parce que François Bayrou veut être devant le candidat socialiste lors du premier tour de la prochaine élection présidentielle, et qu’au second tour, les socialistes appellent à voter en sa faveur. L’objectif du Modem n’est pas de constituter avec le parti socialiste une nouvelle force de gauche. L’objectif du Modem est de remplacer le parti socialiste au centre gauche. Ma préférence va à la constitution d’un grand parti de gauche, qui irait du centre gauche, jusqu’à la gauche du parti socialiste.

Ollag : pourquoi le PS n’a t-il pas une position claire sur le conflit des retraites ?
Le PS est favorable à l’ensemble des systèmes de retraite. Il juge que le gouvernement et Nicolas Sarkozy instrumentalisent la question des régimes spéciaux. Nous sommes conscients qu’il est nécessaire de répondre au problème du financement de la solidarité en France, mais nous pensons qu’il n’y a pas qu’une seule réforme possible, que l’alternative n’est pas entre le statu quo et la réforme sarkozy. Par exemple, dès lors que l’on s’intéresse au financement de la sécurité sociale, retraite y compris, les 25 millards d’euros d’exonérations de cotisations patronales par an, méritent qu’on évalue leur efficacité. Les mille milliards d’euros d’assurance vie, en France, méritent qu’on imagine de quelle façon elles peuvent être mise à contribution pour financer les retraites. L’ensemble des revenus du travail, y compris les stock options, doivent être mis également à contribution. Enfin, il faut désormais asseoir le financement de la sécurité sociale, non plus exclusivement sur le travail, mais sur l’ensemble de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la richesse produite par une entreprise.
Autant de pistes qui n’ont jamais été évoquées par le gouvernement, qui ne conçoit qu’une seule réforme possible : l’allongement de la durée de cotisation et le transfert vers chacun d’entre nous d’une part de plus en plus importante de la prise en charge de notre retraite ou de notre protection contre la maladie (complémentaire retraite et complémentaire maladie).

Salah75 : quelle place doit avoir Ségolène Royal au sein du PS ?
A la fois celle qu’elle souhaite et celle que les militants voudront lui donner. Je pense qu’on peut être utile au parti socialiste sans forcément vouloir être le premier ou la première des socialistes. Cela étant, le rôle de Ségolène Royal dans les cinq ans qui viennent sera forcément éminent.

Caroline : quel rôle voulez-vous jouer prochainement au sein du Parti Socialiste ?
Servir l’objectif fixé plus haut, c’est-à-dire la clarification du rôle, de la nature, et du projet du parti socialiste. En 1981, quand François Mitterrand a gagné l’élection présidentielle il a déclaré : "aujourd’hui la majorité sociale coïncide avec la majorité politique". Je crois toujours, en dépit de toutes les théories sur l’atomination de la société française, qu’il existe dans notre pays une majorité sociale. Ces hommes et ces femmes, qu’ils soient salariés, artisans, petits producteurs, retraités, ou demandeurs d’emploi, ont en commun la même vulnérabilité à l’égard des aléas de la vie, la même angoisse du déclassement, la même crainte de la précarité, et la même obsession que leurs enfants ne vivent pas moins bien qu’eux. Je pense que le parti socialiste doit par priorité représenter les intérêts de ces hommes et de ces femmes. Je pense que nous devons réaffirmer que les catégories sociales n’ont pas toujours les mêmes intérêts. Qu’aujourd’hui la majorité sociale est la principale victime de la crise de notre modèle social, du recul des services publics, et d’une redistribution des richesses de moins en moins favorable au travail et au salaire.

Pom2Pic : Comment faire comprendre aux gens ce côté social avec une gauche caviar ?
C’est donc autour de cette question sociale qu’il me semble indispensable de reconstruire les fondements du projet socialiste.

Salah75 : pourquoi vous donnez-vous en spectacle ? cela ne nous aide pas à des victoires futures !
Je ne me donne pas en spectacle ! Quand on est en désaccord sur le fond il me semble logique de démissionner. Jusqu’ici le spectacle le plus méprisable est celui que donne ceux et celles qui mettent scène leur vie privée, ou instrumentalisent toutes les questions politiques à des fins d’intérêts personnels. Je regrette que vous associez mon choix et le fait que j’essaye de l’expliquer à seulement de la communication politique.

Nico21 : qui pourrait à votre avis réunir par son charisme et unifier le PS ces prochaines années ?
Je n’en sais absolument rien, et par principe je n’attends pas d’une femme ou d’un homme providentiel qu’ils nous réunissent.
Cela étant, l’épreuve que nous traversons et que nous allons devoir surmonter révélera le tempérament et le cuir des futurs dirigeants socialistes. Il n’est pas dit qu’"il" ou "elle" appartienne forcément au casting de ceux que l’on croise au 20 heures de TF1.

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