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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 13:28
Benoît Hamon, eurodéputé PS : "abandonner le projet d'un référendum sur le traité simplifié accroît la défiance à l'égard de l'UE"
LEMONDE.FR | 12.11.07 | 15h06  •  Mis à jour le 12.11.07 | 15h06

alabreuil : La division interne du PS porte-t-elle plus sur la ratification ou non du traité européen simplifié ou bien sur le fait que ce traité ne soit pas proposé au vote du peuple français ?

 

Benoît Hamon, le 1er septembre 2007. | AFP/JEAN-PIERRE MULLER Benoît Hamon : Les deux, hélas ! D'abord, sur la portée du traité, c'est moins sur le contenu du texte que sur l'opportunité de l'approuver ou de le refuser que les socialistes sont divisés. Tous les socialistes sont déçus par les concessions faites aux eurosceptiques et par les limites considérables du mini-traité dans les domaines budgétaires, monétaires, fiscaux et sociaux. Certains socialistes pensent qu'il faut cependant approuver ce texte, d'autres qu'il faut le rejeter au motif qu'il est quasi identique au traité constitutionnel européen. Je considère, pour ma part, que nous ne devons pas nous éloigner de l'exigence d'un référendum parce que nous l'avons demandé lors de la campagne présidentielle et parce que le peuple est le seul souverain à pouvoir refaire ce qu'il a défait lui-même en 2005. Sur cette question de la méthode de ratification, plusieurs personnalités socialistes ont pris publiquement leurs distances avec ce qui était jusqu'ici notre exigence unanime de référendum ; je le regrette d'autant plus que deux tiers des Français y sont favorables.

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Simon : Vous avez démissionné du secrétariat national car la décision du bureau national de soutenir le traité simplifié, je vous cite, "porte en elle les ferments de la division". Militant socialiste, je ne suis pas convaincu que nous devions sur chaque sujet chercher le consensus entre nous. Pensez-vous vraiment que le PS doive s'opposer à ce traité ? Ne pensez-vous pas que dénoncer la division en démissionnant contribue à la confusion et aux petits jeux d'appareil qui décrédibilisent notre parti ?

Remettons les choses à l'endroit. J'ai été nommé secrétaire national à l'Europe pour dépasser les clivages entre le "oui" et le "non"; Pour préparer la décision du Parti socialiste sur le mini-traité, un groupe de travail m'a été confié dès avant l'été. Toutes les sensibilités du PS y étaient représentées. La quasi-totalité de celles-ci ont exprimé jusque très récemment leur souhait de parvenir à une position commune, celle-ci pouvant être l'abstention. Cela n'a finalement pas été possible, et je regrette que, sur ce mini-traité, non seulement nous reproduisions le clivage oui-non dans des rapports de forces proches de ceux de 2005, et que, de surcroît, nous abandonnions la revendication d'un référendum. C'est pour ces raisons que j'ai démissionné en cohérence avec l'échec de mon mandat.

Thomas Lefebvre : Vous demandiez abstention + référendum : étant ex-"noniste", quelle était la logique de cette demande d'abstention ? Si vous aviez eu un référendum sur le traité de Lisbonne, auriez-vous appelé à voter pour ou contre ce traité ?

J'aurais appelé à l'abstention ! Comme le Parti socialiste l'avait fait en 1972 à la demande de François Mitterrand lors du référendum sur l'élargissement de l'Union européenne. Je juge ce texte décevant,
mais je reconnais que l'ensemble de la social-démocratie européenne souhaite sa ratification en raison des avancées institutionnelles que le mini-traité permet, et je ne vois pas de fenêtre de tir pour renégocier ce texte. Cette position est celle que j'ai soumise au bureau national du PS il y a quinze jours, et qui recueillait une adhésion majoritaire. Hélas, elle n'a pas pu être mise en œuvre.

LE PS CONFRONTÉ À "UNE TRIPLE CRISE"

Patou : Comme le PS ne s'est pas encore reconstruit, les adhérents ne se voient-ils pas en incapacité de se regrouper vers une opinion commune sur l'Europe ? En effet, un vrai meneur de groupe ne parviendrait-il pas à réunir les socialistes dans un "oui" ou dans un "non" commun ?

Je ne crois pas que ce soit l'absence de leader qui explique la difficulté des socialistes à se rassembler.
Je crois le PS confronté à une triple crise : la crise de la social-démocratie en Europe (nous ne dirigeons que 4 pays sur 27) liée à la crise de tous les modèles sociaux nationaux en Europe ; une crise politique (nous devons trancher la question de la nature du PS – présidentialisé ou pas – , la stratégie d'alliance – le rassemblement de la gauche ou pas –, et son orientation – le PS a-t-il perdu la présidentielle parce qu'il était trop à gauche ou pas ?), et enfin une crise morale, à travers la multiplication des comportements individualistes qui font le succès de la stratégie de débauchage de Nicolas Sarkozy.

Alex1 : Tous les partis socialistes européens soutiennent le traité de Lisbonne et veulent faire avancer l'Europe. Pourquoi le PS s'obstine-t-il à vouloir bloquer la marche européenne?

C'est une analyse un peu paresseuse... Membre du PS européen, j'ai entendu toutes les critiques qui ont été exprimées dans les partis sociaux-démocrates européens vis-à-vis de ce texte. Une lecture rapide de la presse internationale montre que c'est le désenchantement qui domine à l'égard du mini-traité comme des perspectives de la construction européenne. La responsabilité du PS français est, bien sûr, d'être l'interprète de la volonté de la social-démocratie européenne, mais aussi l'interprète de la volonté du peuple français et de l'électorat de gauche, qui, l'un comme l'autre, ont rejeté le traité constitutionnel européen. Aujourd'hui, près de 70 % de la population des grands Etats européens (sondage Louis Harris pour le Financial Times) souhaitent que ce mini-traité soit ratifié par référendum. Cet appétit de citoyenneté européenne ne signifie pas automatiquement que les citoyens européens considèrent ce mini-traité comme un progrès pour l'Europe.

Politicus : Pourquoi tous les partis à vocation majoritaire en France, dont le vôtre, en approuvant ce mini-traité, se déconnectent-ils à ce point de la volonté du suffrage universel exprimée par une majorité de nos compatriotes lors du "non" au référendum sur la Constitution européenne ?

Je pense que c'est une erreur d'abandonner cette demande d'un référendum, car je suis hélas persuadé que ça ne fait qu'accroître le sentiment de défiance à l'égard de la construction européenne. On ne sert pas l'Europe en la construisant dans le dos des peuples. Si ce mini-traité est si bon, j'imagine que les grands partis n'auront aucun problème à le faire ratifier par une majorité des Français.

Nils : Le bureau national du PS ne s'est pas encore prononcé sur l'attitude à adopter lors de la ratification. Pensez-vous qu'il y aura alors consensus ? Dans quel sens ?

Il n'y a déjà plus consensus aujourd'hui, puisque plusieurs personnalités, et non des moindres, ont exprimé leurs réserves vis-à-vis du référendum. Il est un peu commode d'affirmer que ce traité n'est qu'un règlement intérieur pour justifier qu'il ne soit pas ratifié par le peuple. Ce n'est pas le cas : Valéry Giscard d'Estaing lui-même, père de la Constitution européenne, affirmait récemment que le nouveau traité est pour l'essentiel la copie du traité européen rejeté en 2005 par les Français. J'ajoute que personne ne comprend que nous ayons demandé un référendum en mai, que nous ayons affirmé qu'il s'agissait d'une obligation démocratique, pour nous aligner sur les positions de Nicolas Sarkozy aujourd'hui.

Salabreuil : Les dissensions internes du PS sur l'Europe ne renvoient-elles pas aux dissensions irréductibles entre ceux qui voudraient un PS au centre et modéré, et ceux qui attendent du PS qu'il soit une force de gauche – "une gauche de gauche", disait Bourdieu ?

Ces désaccords seraient irréductibles si leurs acteurs décident qu'ils sont irréductibles. Lors de la fondation du PS en 1971, les désaccords entre les chrétiens-sociaux d'un côté et les marxistes-laïcs de l'autre étaient bien plus grands qu'ils ne le sont aujourd'hui entre la gauche et la droite du PS.  Mais ce qui réunissait les socialistes entre eux en 1971, c'est qu'ils étaient d'accord sur la nature du parti qu'ils avaient constitué ensemble, et la stratégie pour conquérir le pouvoir : le rassemblement de la gauche. Peut-être que cette synthèse n'existe plus aujourd'hui. Notre prochain congrès le dira.

UN PS TROP À GAUCHE ?

Ps : Qu'imaginez-vous alors au prochain congrès du PS ?

Un grand moment démocratique où nous clarifierons la réponse à la question suivante : avons-nous perdu à la présidentielle parce que nous aurions été trop à gauche sur les questions sociales, trop à gauche sur les questions éducatives, trop à gauche sur les questions économiques, trop à gauche sur les questions démocratiques, ou parce que les solutions que nous avons proposées et le monde que celles-ci dessinaient n'ont pas suscité l'adhésion des classes populaires et des classes moyennes pourtant rendues plus vulnérables par cinq ans de politique de droite ? A partir de la réponse à ces questions, nous devrons bâtir le projet et la stratégie pour nous permettre de reconquérir le pouvoir puis transformer la société.

Smartyzs : Votre tout nouveau "think tank" la Forge n'est-il pas un moyen d'unifier certains partisans du "non" de gauche ? Hamon-Mamère ? Est-ce le début d'un futur courant d'un PS élargi ?

Noël Mamère n'avait pas voté "non", mais "oui" au traité constitutionnel. C'est un lieu ouvert que nous mettons au service de la gauche pour réarmer théoriquement et pratiquement celle-ci. Son adresse est www.la-forge.info

NTM93 : Y a-t-il des dialogues au niveau du groupe socialiste européen pour conduire une réflexion sur une autre politique économique et sociale au niveau européen ? On a l'impression que la "modernité" consiste trop souvent à ajouter "une virgule et le mot social au plan d'action 12, dans le 3e chapitre consacrée à la mondialisation (actuelle)...

Ces dialogues existent ; il n'est qu'à voir l'évolution du SPD allemand sur les questions sociales pour mesurer l'actualité et l'acuité de la demande sociale en Europe.

Claire Ané
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