17 janvier 2008
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à écouter d'urgence
par Julie Clarini et Brice Couturier du lundi au vendredi de 17h à 17h55 | | |
| émission du mercredi 16 janvier 2008 La torture: point aveugle des démocraties libérales |
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Pour avoir proposé une vision nuancée et réaliste d’une séance d’interrogatoire, la série télé Criminal minds s’est vu remettre un prix cet automne ; Human Rights Watch, l'association américaine de défense des droits de l'homme, l’a récompensé dans le cadre de son combat contre la banalisation de la torture sur les écrans. Cette campagne qui a pour but de sensibiliser les scénaristes d’Hollywood, et bien sûr les téléspectateurs, se heurte à une réalité tout nouvelle : la torture n’est plus aux yeux de certains Américains une abjection morale. Dans la 7ème saison de 24 Chrono, la plus célèbre des séries télévisées, le non moins célèbre héros Jack Bauer qui s’adonne régulièrement – et avec de moins en moins d’états d’âme- à des actes barbares au nom de la guerre contre le terrorisme, dit tranquillement ne regretter aucun de ses actes. Un symptôme évident d’un changement de perspective que l’on date du 11 septembre. De 1996 à 2001, 102 scènes de torture ont été diffusées aux heures de grande écoute, mais ce n’est pas moins de 624 qui l’ont été de 2002 à 2005. Et surtout, les bourreaux ne sont plus les méchants, tueurs en série et trafiquants de drogue, mais les gentils, les héros, mieux : les patriotes. Un scénario fait recette, celui de la bombe à retardement, devenu tellement récurrent dans les films mais aussi dans les argumentaires pour la légalisation de certaines pratiques violentes qu’il possède une entrée sur wikipedia, sous l’appelation ticking time bomb scenario. Un terroriste possède des informations sur un attentat qui pourrait tuer des milliers de personnes : que faire pour les obtenir rapidement ? Ce cas d’école devient l’argument central de ceux qui plaident pour un assouplissement des règles de la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre. La fiction et la réalité se mêlent dans les discours des politiques et même des juges avec toujours ce résultat d’affaiblir l’interdit moral qui pèse sur la torture. Et cette confusion n’a pas lieu que dans la tête des politiques mais aussi dans celle des militaires. Un faisceau de preuves montrent que les jeunes soldats en interrogatoire sur le terrain imitent les techniques d'interrogation vues à la télé. Bref, les Etats-Unis sont le théâtre d’un débat moral dans lequel prennent parti intellectuels et hommes de loi de haut niveau, un débat que nous ne devons pas ignorer car rien ne dit qu’il ne traversera pas l’Atlantique. La torture peut-elle être permise dans une démocratie libérale ? Y a-t-il une jurisprudence Jack Bauer ? | Muriel Fabre-Magnan. Professeur de droit privé à l'Université de Paris 1 | | | Michel Terestchenko. Philosophe, Maître de conférences de philosophie à l'Université de Reims et à l'IEP d'Aix-en-Provence | | | Frédéric Joignot. Reporter au Monde 2, créateur de la revue Blast. | | |
| | | | Frédéric Joignot Gang bang : enquête sur la pornographie de la démolition Seuil - janvier 2007 | | «Gang Bang», «Bukkake», «Throat Gagger» : une nouvelle pornographie violente, une pornographie de la «Démolition», se développe sur Internet où des «hardeurs», souvent masqués, s'y prennent à plusieurs pour éreinter, parfois violer des jeunes femmes anonymes appelées «Candy» ou «Sweety». Des milliers d'actrices se voient ainsi châtiées, maltraitées, humiliées dans ce qu'il faut bien appeler un bagne sexuel. Cette nouvelle pornographie dite aussi «gonzo» - une expression américaine désignant une forme de reportage où le journaliste participe à l'événement - gagne non seulement la Toile, mais influence toute l'industrie du cinéma X. Dans cette enquête inquiétante, Frédéric Joignot, pourtant amateur de pornographie et hostile à toute prohibition, lève l'omerta qui règne sur ce cinéma sans limites et donne la parole aux actrices et aux «travailleurs du sexe». Il nous met en garde : un viol filmé n'est plus considéré comme un viol mais comme un reality-show ; la réalité de la souffrance et des corps a été absorbée par le virtuel. | | | | Catherine Labrusse-Riou Ecrits de bioéthique PUF. Collection Quadrige. Essais, débats - 24 mai 2007 | | «L'homme a acquis son humanité en s'arrachant à la nature, à son animalité... Mais l'inhumanité guette dans l'arrachement excessif auquel conduit l'envahissement de la technique. Dans sa quête pour se rendre maître de la nature, l'homme occidental en vient à récuser la notion même de nature humaine et ne veut plus comprendre les raisons d'interdire et de s'autolimiter.» Dans l'introduction, M. Fabre-Magnan explique que le souci majeur de C. Labrusse-Riou a toujours été que l'humanité de l'homme soit préservée, que l'homme est la fin du droit et de l'éthique et que le juriste a un rôle spécifique à jouer pour protéger cette humanité et pour rendre possible la vie dans un corps social organisé à partir des principes fondateurs du droit et des données du droit positif. Ces écrits sont regroupés en 3 parties : La naissance d'une discipline, dont certains sont devenus des textes de référence, Les grandes questions de la bioéthique, en particulier des réflexions sur la légitimité et la responsabilité, L'horizon de la bioéthique, sa nécessaire finalité qui est de sauvegarder la vie de l'homme, de défendre son humanité menacée par autrui comme par lui-même. | | | | Michel Terestchenko Un si fragile vernis d'humanité : banalité du mal, banalité du bien La Découverte - septembre 2005 | | On a pu croire ou espérer, un temps, que les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale étaient derrière nous. Définitivement. Or partout, à nouveau, on massacre, on torture, on extermine. Comment comprendre cette facilité des hommes à entrer dans le mal ? La réponse à cette question devient chaque jour plus urgente. Cet ouvrage montre combien est stérile l'opposition entre tenants de la thèse de l'égoïsme psychologique et défenseurs de l'hypothèse d'un altruisme sacrificiel. Il propose de penser les conduites humaines face au mal selon un nouveau paradigme : celui de l'absence ou de la présence de soi. | | | | Muriel Fabre Magnan Droit des obligations,volume 2, Responsabilité civile et quasi-contrats PUF. Collection Thémis. Droit - 24 septembre 2007 | | L'obligation ne naît pas de la volonté mais de la loi et le Code civil distingue différents types d'engagements qui se forment sans convention et qui ne sont pas tous de même nature. Ce manuel présente la partie des obligations relevant des quasi-contrats : la responsabilité civile engagée à la suite de faits licites. | |
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Société