31 janvier 2008
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par Julie Clarini et Brice Couturier du lundi au vendredi de 17h à 17h55 | | |
| | | | émission du mardi 29 janvier 2008 L’école est –elle menacée pour le regroupement identitaire ? | |
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| L’ethnicisation de la cour de récré, c’était l’un des points d’inquiétude soulevés par le rapport Obin, en 2004. Bien que contesté pour sa méthode d’investigation, le rapport avait pointé quelques phénomènes graves, peut-être isolés. Jean-Pierre Obin, inspecteur général de l’Education Nationale, rapportait l’anecdote d’un collège baptisé le « collège juif », bien qu’il fût parfaitement public. C’était simplement la crainte de voir leur enfant victime de ségrégation ou de rejet qui avait poussé les parents à mettre au point une stratégie d’investissement massif du même établissement. Par ailleurs, les demandes d’inscription dans les écoles privées juives croissent chaque année. Aujourd’hui, l’enseignement confessionnel est également une revendication de certaines associations musulmanes même si, à l’heure actuelle, seuls 3 collèges se revendiquant de cette religion existent, trois collèges qui comptent à peine 400 élèves. Cette tentation de l’entre-soi qui point tous les ans d’avantage en France est une vraie pierre d’achoppement pour l’école républicaine laïque. Dans le Monde de l’Education de ce mois-ci, qui consacre un long dossier à cette question, on apprend qu’un autre rapport, cette fois de l’Inspection générale de l’éducation, un rapport non rendu public, évoquerait quelques tentatives de regroupement ethnique par des familles d’une même communauté, et ce à l’occasion de l’assouplissement de la carte scolaire. Si jusqu’à présent l’entre-soi s’opérait encore par le recours au privé, la situation pourrait donc changer à la rentrée prochaine avec la possibilité de choisir son collège ou son lycée. Si ces prédictions se réalisaient, on ne manquerait pas d’y voir un nouvel échec de la République. Raphael Elmaleh qui a publié un ouvrage sur l’histoire de l’éducation juive moderne en France, analyse ainsi le phénomène : autrefois l’école juive transformait de petits juifs en petits Français, aujourd’hui, on lui demande de métamorphoser de petits Français en petits juifs. Même raisonnement possible, très certainement, pour les jeunes « beurs ». Alors que faire ? Faut-il se résoudre à un éclatement de l’offre scolaire et à une ségrégation de fait de la jeunesse française ? Faut-il incriminer l’imperméabilité de façade de l’institution scolaire au fait identitaire et penser une école plus ouverte sur les revendications des parents ? | Alain Morvan. Professeur de littérature anglaise à la Sorbonne Recteur d'académie de 1993 à 2007 | | | Dounia Bouzar. Anthropologue du fait religieux Expert européen Auditrice auprès de l’Ihedn Chargée d’études à la Protection Judiciaire de la Jeunesse Co-fondatrice de Dynamique Diversité | | | Françoise Lorcerie en duplex d'Aix en Provence. Directrice de recherche CNRS, à l'IREMAM Spécialiste de Politique éducative et politique d'intégration des immigrés | | | Benjamin Touati. Directeur de L’institut Rina et André Néher | |
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Education