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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 10:36
Bon...
undefinedje suis un auditeur assidu du 7-10 de France Inter le matin. Et j'ai été pris par surprise par l'interview de Ségolène Royal... Je passerai sur le côté groupies en folie de la séance "interactive'" de ce matin qui démontre encore une fois que nous sortons du rationnel dès qu'il s'agit de Ségolène Royal.
J'aimerais juste dire à quel point je trouve agaçant pour ne pas dire débilitant, cette propension qu'elle a de transformer la campagne des municipales en pré-congrès du Parti socialiste tout en se défendant à tout bout de champs de ne pas y toucher... Pourtant ses troupes sur le terrain - parce que Ségolène contrairement à ce qu'elle dit en disant refuser de construire un courant au prochain congrès du PS en anime bien un de courant depuis novembre 2006 (un courant favorable à l'établissment du centralisme démocratique au PS) -  ne se cachent pas elles de faire leur intention de faire élire certaines personnalités avec pour principale visée de faire basculer ensuite l'appareil du Parti socialiste (je l'ai entendu ou lu clairement dans le Val d'Oise sur les cas de Pontoise et d'Argenteuil) : sympa pour les habitants qui pensaient qu'on leur proposait une alternative à une droite réactionnaire, sympa pour les militants socialistes qui pensaient qu'un débat du Parti socialiste pouvait se faire sur le fond...
Non Ségolène, tout en finesse et subtilité feinte, se contente de dire qu'elle veut faire élirede nouveaux maires pour reconstruire le Parti socialiste à sa façon, mais non non, il n'est pas temps de parler du congrès du PS...!
Mais ce qui est le plus consternant dans son intervention de ce matin, c'est - comme l'écrit BHL dans Ce grand cadavre à la renverse - "dès qu'une difficulté [surgit], cette manie de s'en remettre à la profonde sagesse des 'territoires'." Y compris quand il s'agit de s'enfermer dans une impasse : en effet, comment croire que le développement économique, la protection sociale, le pouvoir d'achat pourront se gérer dans les collectivités locales qui auront une majorité socialiste quand le gouvernement de Nicolas Sarkozy, à la suite de ceux de Chirac,  assume une véritable entreprise de sappe du modèle républicain ? Comment peut-on avoir aussi peu de bon sens pour reprendre à ce point à son compte et sans discernement l'idée de l'expérimentation locale portée par la droite...  Comment oser dire aux Français que les collectivités locales les protégerons face à la mort programmée par l'UMP du système social français, quand elles n'en ont ni les moyens ni les compétences ? Le travail des collectivités est ailleurs... Et ne le nions pas par contre, elles sont une base pour la reconquête du pouvoir. Mais attention à ce que le PS ne devienne pas un parti d'élection intermédiaire incapable de remporter les scrutins nationaux, ceux qui comptent pour transformer la société... Car ne nous le cachons pas nous ne sommes plus à l'époque où un parti comme le PCF pouvait construire une véritable contre-société depuis ses municipalités.
Non Ségolène et ses amis entraînent une fois de plus la gauche dans une impasse dramatique, qui valide chaque jour un peu plus le risque que je décrivais quelques lignes plus haut. Cette ressucée de "La terre elle au moins ne ment pas" poursuit le chemin qui éloigne la gauche de ses valeurs profondes et du message qu'elle doit porter à la société: Valls, Gorce, et maintenant Vincent Peillon, s'en font désormais les colporteurs zélés. Pour comprendre, il suffit de relire les passages de BHL sur le retour des nationaux républicains :
  • - "d'autres mots bizarres, qui n'étaient pas précisément ceux du vieux lexique de la gauche."
  • - "On voyait, comme dans l'affaire du drapeau tricolore [...] sans songer à y adjoindre le drapeau européen, arriver des préoccupations, voire des obsessions, qui écorchaient un entendement formé dans le souvenir de l'Affaire Dreyfus, de la guerre d'Espagne, des luttes antifascistes, etc."
  • - "Il ya avait eu 'l'ordre juste', les 'jurys populaires' [...], l'affaire du placement des jeunes de + de 16 ans [...], le fantasme d'une société transformée en une sorte de pensionnat généralisé [...]"
D'une manière générale, il faut rappeler la fâcheuse tendance d'une partie de la gauche de la plus "radicale" à la plus accommodante avec le néo-libéralisme économique à embrayer sur :
  • - le rapport à l'ordre et à l'autorité, qui se ferait dans la contrainte et la répression plus que par l'éducation et le partage des valeurs d'égalité ;
  • - une sécurité consistant à contrôler les gens plus qu'à assurer leur tranquillité, et dans une optique purement répressive ;
  • - un rapport au nationalisme malsain (drapeau, etc.) parfois camouflé par la dénonciation des Européens de gauche qui ont refusé le TCE (voir le retournement de veste de Valls là-dessus) ;
  • - dans la gauche radicale, un anti-américanisme, un antisémitisme qui prend appui sur la compétition des victimes (la défense des palestiniens pourtant estimable, qui est mise au service de la haine des juifs) ;
  • - un retour à la confusion entre le libéralisme économique et les libertés fondamentales, entretenues aussi bien par l'extrême gauche que par les sociaux-libéraux autoritaires (Valls, Gorce, les ségolènistes : si la liberté économique existe et est portée au pinacle, elle permet de justifier par ailleurs que l'on soit répressif du point de vue moral et sociétal)...
Cette dérive n'est pas restreinte aux seuls chevènementistes dont on a décrit la matrice intellectuelle et idéologique, mais les rappels à l'Ordre, l'Autorité, la Nation, le Drapeau, à une société de contrôle, utilisés pour maquiller le vide politique sur la question sociale, se retrouve chez Ségolène Royal, Manuel Valls, Gaëtan Gorce, etc. qui prétendent aujourd'hui porter la rénovation du Parti socialiste avec des thèmes et des concepts qui ont toujours été opposés à la conscience de la gauche.

Frédéric FARAVEL
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