21 février 2008
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En tout cas, vu la dernière campagne électorale, les deux candidats finalistes et le comportement du président nouvellement élu, on peut penser que quelque chose cloche au "Royaume de Danemark"...
Fred
Fred
du lundi au vendredi de 17h à 17h55 |
| | émission du mardi 19 février 2008 Démocratie : maturité ou sénilité ? |
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En 1989, on a vécu dans l’illusion que la démocratie ayant miraculeusement triomphé des deux idéologies qui l’avaient contesté le plus radicalement, elle avait désormais vocation à se répandre miraculeusement. Elle était le but lointain auquel tous aspiraient. Boris Eltsine en 1995 à Marek Halter : " - Mais vous ne nous avez-vous pas expliqué ce qui venait après la démocratie. » Marek Halter : " - Il n'y a rien après, elle est simplement perfectible." Boris Eltsine : "Ah, il n'y a rien ? Alors il faut s'en accommoder ?" Cette heure de gloire de la démocratie est bien passée aujourd’hui. Nous vivons l’Age du désenchantement démocratique. Une floraison de publications illustre ce moment de doute, de Marcel Gauchet à Pierre Rosanvallon, et de Cynthia Fleury à Jacques Julliard en passant par Pascal Perrineau, tous se penchent désormais sur les « pathologies de la démocratie », auxquelles notre confrère Raphaël Enthoven a consacré une semaine sur cette antenne, dans ses « nouveaux chemins de la connaissance ». Ce week-end, Libération, sensible aux humeurs intellectuelles du temps, a fait sa une avec ce même désenchantement. De quoi s’agit-il au juste ?D’abord d’un phénomène de société. Les politologues enregistrent une tendance générale au déclin de la participation électorale. La présidentielle de l’an dernier, avec son taux record, apparaît comme une parenthèse qui risque de se refermer. D’où le diagnostique selon lequel le peuple aurait « décroché de ses élites » et qu’il y aurait une crise de la représentativité. Nous en avons déjà traité ici. Mais d’autres analyses sonnent d’une manière encore beaucoup plus pessimiste. Celle de Guy Hermet, par exemple, qui semble estimer que la démocratie aurait atteint la fin de sa période historique et que quelque chose d’autre s’apprêterait à lui succéder. Le point de vue de Boris Eltsine contre celui de Marek Alter ? Il nous le dira lui-même. Un peu comme Marcel Gauchet, Guy Hermet pense que la démocratie avait vocation, dés le départ, à se retourner contre elle-même. N’a-t-elle pas contribué à émanciper des individus, qui manifestent depuis une tendance croissante à se refermer sur leurs bonheurs privés, leur bien-être, leurs petites affaires ? L’autorité de l’Etat souverain, lointain héritier de nos monarchies et de nos empires, se heurte de plein fouet à des amas mouvants d’individus sentimentaux et capricieux, qui veulent qu’on les comprenne, qu’on les plaigne et qu’on les flatte. Comment pourrait-il en être autrement, quand ce même Etat, explique Jean-Pierre Le Goff, n’a d’autre stratégie à proposer que celle d’une adaptation permanente à une réalité dont le devenir lui échappe ? Quand le personnel politique est condamné à chevaucher le tigre de la culture médiatique pour tenter de rester en phase l’esprit du temps ?.
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