Cette décision a été annoncée au cours d'une commission permanente du conseil, qui s'est déroulée dans un climat houleux. La présidente de région a refusé la parole à son premier vice-président, rapporte France Bleue Poitou. La méthode aurait fait hurler une partie de la majorité et l'opposition. Choqué par "cette humiliation en public", Jean-François Fountaine a quitté un moment la séance, suivi par le groupe des Verts et l'ensemble de l'opposition.
Lors des débats sur le budget 2008 en décembre, M. Fountaine s'était prononcé pour une augmentation des impôts "afin de ne pas endetter la collectivité" alors que Mme Royal s'y était opposée "pour ne pas aggraver les difficultés de nos concitoyens face au pouvoir d'achat".
"DÉLIT D'OPINION"
"Je suis dans mon rôle de présidente garante de la cohérence de notre politique. Il est impératif que l'élu chargé des finances soit sur la même ligne que moi", s'est justifié Mme Royal, qui a affirmé ne pas souhaiter "augmenter les impôts pour 2009". Pour Jean-François Fountaine, "il s'agit de me punir d'un délit d'opinion sur le budget malgré mon vote favorable".
M. Fountaine a trouvé des alliés inattendus dans les rangs de l'opposition. La droite a en effet décidé de saisir le tribunal administratif car elle estime que le délai légal de convocation de la réunion de lundi n'a pas été respecté. "Toute délibération pour cette raison ne pourra être qu'annulée", a déclaré Henri de Richemont, le chef de file de l'opposition.