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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 11:23
 

Le socialisme à l'espagnole est-il exportable ?

 

C’est une gauche heureuse, confiante et sûre d’elle-même, qui tentera, dimanche, de reconduire sa majorité aux élections législatives espagnoles. Ce n'est pas que tout est rose pour elle. Elle n’a que 4 points d’avance sur la droite conservatrice du Parti Populaire dans les derniers sondages. Le chômage est reparti à la hausse. L’inflation a dépassé les 4% en 2007. Le ralentissement du boom immobilier menace de se faire sentir dans toute l’économie. Rien n’est joué pour le PSOE, le Parti socialiste ouvrier espagnol, mais, outre que beaucoup de pays européens envieraient le taux de croissance - 2,7% - auquel le pays pourrait retomber en fin d’année, la gauche espagnole a tout ce que la gauche française n’a pas.

Nulle bataille de courants ni rivalité de personnes ne la déchire. La gauche espagnole a un jeune leader, séduisant et solide, le Président du gouvernement sortant, José Luis Rodriguez Zapatero, dont on peut contester la politique mais pas la capacité à exercer cette fonction, dont le mandat entier a réussi à démontrer sa constance, sa maîtrise et son habileté. N'a-t-il pas sur gérer la suite des attentats du 11 mars ? N'a-t-il pas su gérer les reniements de l'ETA alors que les négociations de paix avaient pourtant fortement avancées ? Zapatero a prouvé qu'il valait bien Gonzales. L’Europe ne divise plus le PSOE mais le cimente au contraire et il est parfaitement à l’aise avec ce qu’il est : un parti de gouvernement qui ne se revendique plus, pas même en mots, de la révolution. Ce parti est tout simplement, un parti moderne et c’est ce qui lui donne des chances de l'emporter dimanche.

Face à une droite cléricale, très conservatrice sur les questions de mœurs, encore très clientéliste et qui n’a pas totalement rompu, elle, avec ses racines idéologiques, avec le franquisme, le PSOE n’a aucun mal à incarner l’air du temps. L’époque décrie les déficits que l’on regardait, en d’autres temps, comme un moteur de l’économie et le gouvernement sortant affiche fièrement un très confortable excédent et une dette publique en régression. Cela plaît aux milieux d’affaires mais aussi, et pas moins, aux jeunes générations, cadres et jeunes entrepreneurs, qui préfèrent la stabilité financière aux dépenses publiques, la rigueur aux politiques de relance. Mais en même temps, l'Espagne dispose désormais de marges de manoeuvres importantes que n'ont pas les autres Etats latins d'Europe, qui lui permettrait de mener des politiques contra-cycliques si jamais la situation économique internationale venait à se dégrader rapidement et profondément.

L’époque est à la tolérance et à l’égalité des sexes et le gouvernement Zapatero a promu des lois sur la parité et contre les violences faites aux femmes, simplifié les procédures de divorce, légalisé le mariage homosexuel avec l’approbation des 70% des Espagnols, élargi les autonomies régionales et rendu facultatif l’enseignement religieux.

Chacun peut désormais vivre comme il l’entend en Espagne mais ce modèle, libéral aux deux sens du terme, est-il exportable et, surtout, durable ?

Ce n’est pas certain, pour deux raisons. Toutes les droites et tous les épiscopats européens, d’abord, ne sont pas aussi réactionnaires qu’en Espagne et toutes les gauches ne bénéficient, donc, pas du même monopole de libéralisation des mœurs. Ces combats en France ont été menés et remportés depuis longtemps. La vraie différence, en second lieu, entre gauche et droite, celle qui divise aujourd’hui Démocrate et Républicains aux Etats-Unis, réside dans le partage des richesses, dans leur redistribution par l’impôt. C’est là que les intérêts se heurtent, que tout le monde ne défend pas les mêmes. Les gauches ont, partout, à réinventer la redistribution et la protection sociales et, dans cette réinvention, la gauche espagnole est aussi en retard que toutes les autres.

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