arack Obama avait choisi de ne pas se rendre à Memphis (Tennessee), vendredi 4 avril, 40e anniversaire de la mort de Martin Luther King, alors que le pays avait les yeux rivés sur le balcon du motel Lorraine où le héros de la lutte des droits civiques a été assassiné, à 39 ans, par James Earl Ray. Une manifestation a eu lieu comme il y a 40 ans, organisée par le même syndicat des employés municipaux. Le Dr King était venu à Memphis pour aider à organiser une grève d'éboueurs, dans le cadre de sa campagne contre la pauvreté.
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C'était évidemment Barack Obama que la foule souhaitait voir, et elle a hué le républicain John McCain. Celui-ci a confessé avoir "fait une erreur" en votant contre l'instauration d'une journée fériée à la mémoire du Dr King dans son Etat de l'Arizona en 1983. La démocrate Hillary Clinton a rappelé qu'elle avait eu l'occasion d'assister à un de ses discours à Chicago, ce qui avait "ouvert" sa vie. Elle a promis de créer un poste de "tsar anti-pauvreté" si elle était élue.
La commémoration du 4 avril s'inscrit dans une période de retour de la société sur les années 1960. La génération des acteurs de l'époque commence à disparaître. Comme l'écrit l'éditorialiste Eugene Robinson, il y a maintenant "deux Amériques noires". L'une a connu une prospérité remarquable. "Une Amérique noire souveraine serait la 15e ou 16e nation la plus riche du monde." Les exclus le sont, en revanche, encore plus qu'avant. Comme l'a dit le révérend Samuel Kyles, qui était au motel Lorraine avec Martin Luther King, "maintenant nous avons le droit d'aller à l'école. Mais nous avons besoin d'argent pour payer la scolarité".