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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 10:06
Au Paraguay, l'"évêque des pauvres" défie un pouvoir vieux de 61 ans
LE MONDE | 18.04.08 | 15h10  •  Mis à jour le 18.04.08 | 15h10
ASUNCION ENVOYÉE SPÉCIALE

our la première fois au Paraguay, le Parti Colorado (PC), au pouvoir depuis soixante et un ans, craint de perdre l'élection présidentielle, dimanche 20 avril. Les 3 principaux candidats sont au coude-à-coude, selon les sondages : une femme pour le parti officiel, un évêque et un ancien général putschiste pour l'opposition.
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Grâce au contrôle de l'appareil d'Etat, au clientélisme, au soutien de l'armée, de l'Eglise et de l'oligarchie, les "colorados" ont gouverné aussi bien durant les trente-cinq ans de dictature du général Alfredo Stroessner que depuis le retour à la démocratie. Leur candidate, Blanca Ovelar, 50 ans, ne fait pas l'unanimité au sein du vieux parti, affaibli par des divisions internes et rongé par la corruption.

Elle n'éveille aucune ferveur populaire en comparaison au médiatique Fernando Lugo, 57 ans, qui a renoncé à son ministère d'évêque. Inspiré par la "théologie de la libération" et défenseur des paysans sans terre, il est à la tête d'une coalition regroupant des mouvements sociaux de gauche et le Parti libéral (droite). Il était le favori des sondages avant l'irruption surprise du général de cavalerie Lino Oviedo, 65 ans, libéré de prison en septembre 2007 après avoir purgé une peine infligée pour avoir tenté de renverser, en 1996, le président Juan Carlos Wasmosy (PC).

L'évêque et le "Jinete" (cavalier) se disputent le même électorat : les paysans pauvres et les sans-abri d'Asuncion, la capitale. Tous 2 promettent une réforme agraire "dans un pays essentiellement agricole, où 98% des terres appartiennent à de riches oligarques ou à des multinationales", selon le sociologue Tomas Palau. "Les Paraguayens ont envie de changement", note le psychologue Mario Torres. "Habitués à tout acheter, y compris les bulletins de vote, les "colorados" n'abandonneront pas facilement le pouvoir", ajoute-t-il.

EXODE DES JEUNES

Le président Nicanor Duarte n'a cessé de marteler que Fernando Lugo est "un dangereux communiste, aux bottes d'Hugo Chavez", le président vénézuélien, voire d'être lié à des groupes de guérilla proches des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). "L'évêque des pauvres" dit plutôt se sentir proche de Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien.

"Si Lugo l'emporte, toute la région du Mercosur aura basculé à gauche", remarque Aldo Zuccolillo, le directeur d'ABC Color, principal quotidien du Paraguay, qui soutient "l'évêque rouge". Le journaliste décrit les "colorados" comme "proches des Etats-Unis" et le général Oviedo comme "l'allié de grands groupes économiques brésiliens". L'image du pays (6 millions d'habitants), enclavé entre le Brésil, l'Argentine et la Bolivie, est ternie par son implication dans des affaires de contrebande, de blanchiment d'argent, de trafics d'armes et de drogue.

Le "gouvernement colorado" revendique une croissance économique de 6,4% en 2007 due en grande partie à la production de soja, dont le Paraguay est le quatrième exportateur mondial. Mais plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté, et 40% des Paraguayens sont touchés par le chômage et le sous-emploi. Le pays souffre aussi d'un exode des jeunes. Un million et demi de Paraguayens vivent en Argentine, 90 000 en Espagne, 60 000 aux Etats-Unis. "65 % des émigrés sont des femmes qui ont abandonné leur foyer et leurs enfants", regrette Tomas Palau. Les remesas, les fonds envoyés de l'étranger, ont rapporté 750 millions de dollars en 2007, soit plus que le soja.

"Je suis las de la corruption, de la misère et de l'absence de futur", confie Cristian Bogado, un étudiant en journalisme. A 25 ans, il fait partie des 4 000 jeunes qui, chaque mois, se font faire un passeport dans l'espoir de quitter le pays.

Christine Legrand
Article paru dans l'édition du 19.04.08
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