13 mai 2008
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Lors des commémorations du 8 mai 1945, Nicolas Sarkozy est allé rendre hommage aux membres du commando Kieffer, ces quelques 170 jeunes Français, qui avec les forces canadiennes avaient été les seuls soldats français à participer aux opérations du débarquement de Normandie.
Il est évident que Nicolas Sarkozy cherche là à reteinter son image ternie d'un gaullisme de bon alloi, lui qui fut si souvent accusé comme Jacques Chirac d'être un fossoyeur du Gaullisme. Le fait que la participation du commando Kieffer fut décriée par le Général De Gaulle qui pestait de ne pas avoir été tenu informé de cette participation et même de l'opération tout court apparaîtra tout de même comme une ironie particulière.
Mais il est frappant que Sarkozy renoue le 8 mai dernier avec un élément central du gaullisme et l'un des trois piliers majeurs de la droite française : le nationalisme. Sans erreur possible, il apparaît évident que l'un des faits majeurs de la synthèse sarkoziste c'est la capacité à assumer à nouveau un nationalisme, discrédité par la guerre, la décolonisation et la construction européenne. Qu'il gère ceci avec les obligations de maintenir les faux-semblants de l'union européenne, montre bien - malgré tout traité simplifié - à quel point l'Europe est dans une impasse, en panne de projet, pour se satisfaire ainsi que celui qui se revendique son "relanceur" soit un nationaliste assumé.
Car le 8 mai 2008, quelques jours après deux documentaires pédagogiques et remarquablement montés sur Mitterrand et la seconde guerre mondiale, Sarkozy a renoué avec la mystique Gaullo-mitterrandienne, et même Gaullo-communiste, celle de la France unie, de la France éternelle, de la France résistante, qui n'aurait rien eu à voir avec Vichy, l'Etat français (celui qui pourtant détenait la légitimité institutionnelle), les crimes qu'il a commis et cette idée que la France n'avait pas à faire de repentance.
Le refuse de la repentance est une antienne récurrente de Nicolas Sarkozy ; elle est aménagée au gré des circonstances pour satisfaire momentannément telle ou telle partie de la population, mais l'idée générale reste. Et là la marque est incontournable, Nicolas Sarkozy par son discours du 8 mai 2008 vient de faire faire à notre République un bond de 12 ans en arrière avant que Jacques Chirac n'ait enfin reconnu que les crimes de Vichy étaient des crimes français.
Frédéric Faravel
Il est évident que Nicolas Sarkozy cherche là à reteinter son image ternie d'un gaullisme de bon alloi, lui qui fut si souvent accusé comme Jacques Chirac d'être un fossoyeur du Gaullisme. Le fait que la participation du commando Kieffer fut décriée par le Général De Gaulle qui pestait de ne pas avoir été tenu informé de cette participation et même de l'opération tout court apparaîtra tout de même comme une ironie particulière.
Mais il est frappant que Sarkozy renoue le 8 mai dernier avec un élément central du gaullisme et l'un des trois piliers majeurs de la droite française : le nationalisme. Sans erreur possible, il apparaît évident que l'un des faits majeurs de la synthèse sarkoziste c'est la capacité à assumer à nouveau un nationalisme, discrédité par la guerre, la décolonisation et la construction européenne. Qu'il gère ceci avec les obligations de maintenir les faux-semblants de l'union européenne, montre bien - malgré tout traité simplifié - à quel point l'Europe est dans une impasse, en panne de projet, pour se satisfaire ainsi que celui qui se revendique son "relanceur" soit un nationaliste assumé.
Car le 8 mai 2008, quelques jours après deux documentaires pédagogiques et remarquablement montés sur Mitterrand et la seconde guerre mondiale, Sarkozy a renoué avec la mystique Gaullo-mitterrandienne, et même Gaullo-communiste, celle de la France unie, de la France éternelle, de la France résistante, qui n'aurait rien eu à voir avec Vichy, l'Etat français (celui qui pourtant détenait la légitimité institutionnelle), les crimes qu'il a commis et cette idée que la France n'avait pas à faire de repentance.
Le refuse de la repentance est une antienne récurrente de Nicolas Sarkozy ; elle est aménagée au gré des circonstances pour satisfaire momentannément telle ou telle partie de la population, mais l'idée générale reste. Et là la marque est incontournable, Nicolas Sarkozy par son discours du 8 mai 2008 vient de faire faire à notre République un bond de 12 ans en arrière avant que Jacques Chirac n'ait enfin reconnu que les crimes de Vichy étaient des crimes français.
Frédéric Faravel