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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 10:11

> Univers
IDEES


Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 17h55

Du grain à moudre


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présentation aujourd'hui à venir archives



de Brice Couturier






émission du jeudi 15 mai 2008
Y a-t-il une « question noire » en France ?



Les faits remontent au samedi 26 avril et se seraient déroulés dans un centre commercial de la région parisienne: un vigile a voulu vérifier l'identité du titulaire d'un chèque à la caisse, conformément à la procédure en vigueur au-delà d'un certain montant. Le client aurait alors dit à l'employé: "Je vous connais et vous êtes sans papiers", puis "sale noir", "vous n'avez qu'à retourner chez vous" et enfin "tu ne sais pas qui je suis". Et en effet, qui pouvait s’y attendre ? Ce monsieur se trouve être un membre de la haute fonction publique et même soyons précis, car ça vaut son pesant d’or : l’adjoint au secrétariat général du ministère de l'Immigration, d’intégration, de l’identité nationale etc…en charge de la communication.
Voilà une petite histoire qui donne raison à l’historien Gérard Noiriel quand il souligne, comme dans son dernier ouvrage, que le racisme n’est pas l’apanage des classes populaires. Un racisme diffus émane également de nos élites les plus éduquées.
«Sale noir», donc, une injure raciste comme il en existe tant, avec son cortège d’idées reçues dont en premier lieu la mise en cause du droit d’être en France - tant il est vrai que dans les perceptions les plus courantes il n’est toujours pas une évidence d’être français et… noir. Ce constat tout bête ainsi que celui de l’échec des combats anti-racistes de ces 20 dernières années incitent à repenser l’usage du mot «race» : non seulement le rejet de cette catégorie n’a pas éradiqué le racisme, mais il a participé probablement, selon l’historien Pap N’Daye que nous recevons aujourd’hui, du désintérêt des sciences sociales pour la question des discriminations s’exerçant contre les minorités visibles. Ce désintérêt du champ académique français pour les Blacks Studies est d’autant plus regrettable que depuis quelques années, une question noire a belle et bien surgi dans l’espace intellectuel et médiatique. Emeutes de 2005, création du CRAN, pétition d’intellectuels dénonçant un racisme anti-blanc, plusieurs indices permettent de constater une certaine «racialisation» de l’espace public français.
Toute la question est de savoir s’il faut l’encourager en estimant qu’elle peut être émancipatrice en mettant au jour le sort inégal que la République réserve à ces minorités noires, ou s’il faut refuser ce type de lecture au nom des dérives qu’elle pourrait engendrer, et voire même en lui contestant sa réelle pertinence ?


Invités


Pap Ndiaye.  Historien
Maître de conférences à l’EHESS
Membre du Conseil scientifique du CRAN


George Pau-Langevin.  Députée de la 21e circonscription de Paris. Membre du conseil municipal du XXe arrondissement.


Jean-Loup Amselle.  Anthropologue. Directeur d'études à l'EHESS













les livres





Jean-Loup Amselle
Branchements. Anthropologie de l'universalité des cultures
Flammarion - février 2001



Ce livre, qui procède d'un travail de terrain éclaté, nous promène à travers les capitales de trois pays africains : Bamako au Mali, Le Caire en Egypte et Conakry en Guinée. En cela, il rompt avec l'approche classique de l'anthropologie, qui privilégie le local par rapport au global, et répond au souci de cerner au plus près les contours d'une véritable multinationale culturelle : le N'ko.
Fondé en 1949 pour exprimer l'identité d'un peuple opprimé, le peuple mandingue, ce mouvement doit beaucoup à l'Europe et à l'islam - l'alphabet dont il s'est doté évoque ainsi les alphabets latin et arabe, tout en possédant ses caractéristiques propres. A ce titre, le N'ko illustre les " branchements " possibles d'une culture sur une autre, phénomène de dérivations multiples qui montre bien que notre monde globalisé n'est pas une simple juxtaposition d'univers étanches.
De la globalisation à l'afrocentrisme, de l'écriture à la philosophie africaine et au génocide, la thématique du branchement permet de décliner les différentes figures qui font de l'Afrique un concept à géométrie variable, un élément essentiel de l'imaginaire planétaire.





Pap Ndiaye
La Condition Noire : essai sur une minorité française
Calmann-Lévy - 2 mai 2008


Exploits des sportifs de haut niveau, émeutes en banlieue, lutte contre le racisme et les discriminations, mouvement associatif : depuis une dizaine d’années, les Noirs vivant en France métropolitaine sont apparus si visiblement sur la scène publique nationale qu’on peut parler aujourd’hui d’une « question noire » française. Plusieurs livres d’actualité ont relayé ces enjeux, mais jusqu’à présent, ils n’étaient pas encore étayés par des travaux de réflexion qui permettraient de les expliquer avec savoir et méthode. C’est à ce travail fondateur de black studies à la française que Pap Ndiaye s’est consacré.
Comment définir les Noirs de France ? L’auteur démontre brillamment que la « condition noire » désigne une situation sociale qui n’est celle ni d’une classe, d’une caste ou d’une communauté, mais d’une minorité, c’est-à-dire d’un groupe de personnes ayant en partage l’expérience sociale d’être généralement considérées comme noires.
Cet essai dense et limpide décrit et analyse l’expérience de ces hommes et de ces femmes du XVIIIe siècle à nos jours ; le passé et le présent d’une minorité française.
En préface, une nouvelle inédite de Marie NDiaye, Les Sœurs.





Jean-Loup Amselle
L'Occident décroché : enquête sur les postcolonialismes
Stock, collection Un ordre d'idées - 23 janvier 2008



De la critique postcoloniale, on retient surtout la remise en cause de l'universalité de la raison occidentale exportant partout les Lumières. Pour Jean-Loup Amselle, cette opposition entre l'Ouest et le reste est simplificatrice : elle ignore les interférences réciproques, oublie des philosophies concurrentes de la pensée occidentale élaborées en Europe même et, enfin, méconnaît les réflexions et les controverses venues d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Centre ou du Sud.

Pour y voir clair, il a donc entrepris une vaste enquête à travers continents et théories. Du renouveau d'une certaine pensée juive à l'indigénisation du mouvement zapatiste, en passant par la défense des savoirs endogènes africains ou l'affirmation d'une temporalité indienne spécifique, il analyse les divers « décrochages » par rapport à l'Occident et les dangers qu'ils recèlent. Chemin faisant, il revient aussi sur la figure tutélaire de Gramsci pour montrer combien l'hommage rituel dont celui-ci fait l'objet dans les études postcoloniales repose sur une lecture infidèle.

Ce vaste parcours, solidement documenté et argumenté, nous ramène finalement dans la France d'aujourd'hui où le postcolonialisme arrive tardivement, au moment où la crise des deux modèles d'intelligibilité de la société, celui de la lutte des classes et celui de la République, favorise l'ethnicisation des rapports sociaux.
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commentaires

H
bravo les amis, merci et bonne continuation a ce joli blog :)
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