24 mars 2009
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Le Printemps des Libertés du Parti socialiste au Zénith, dimanche 22 mars 2009, n'a pas été un succès. Ne glosons pas trop sur la grande signification politique de la faible affluence militante durant cette journée entière.
Les militant socialistes en sont pas des stakhanovistes, c'était la 3e ou 4e demande de mobilisation en deux semaines, le côté sortie familiale n'est sans doute pas suffisamment apparu dans la préparation de cet évènement, les fédérations de l'Île-de-France ne peuvent pas être considérées comme des presse-boutons.
Au-delà, le PS gagnerait à avoir plus de suite dans ses idées, dans son rythme et dans la mise en cohérence et en perspective de son discours... c'est essentiellement une question de préparation et de communication. La matinée du dimanche a parlé des libertés des collectivités locales, ce n'était pas la priorité... On peut concevoir que non seulement les militants socialistes n'aient pas vraiment compris, même si les tentatives de l'exécutif pour rogner sur la décentralisation sont patentes, ce qui implique que nos concitoyens soient encore plus loin de ces considérations. Un tel programme aurait dû plaire à Gérard Collomb mais je ne l'ai pas vu...
Le vrai problème c'est qu'à part Benoît Hamon, porte-parole du PS, qui heureusement a su se faire interviewer par la presse et parcourir quelques plateaux TV, aucun intervenant choisi pour participer au tribune du Printemps n'a su faire le lien entre la séquence économique et sociale actuelle qui mobilise les Français et la question des libertés publiques. Car enfin, il faut bien montrer que face à l'échec économique de sa politique d'inspiration néo-libérale, battue en brèche par le retour aux réalités, le gouvernement de Nicolas Sarkozy développe également une politique systématique d'atteintes aux libertés et de diminution voire de suppression des contre-pouvoirs. La Droite conservatrice nous ressert un grand classique : celui de la politique de la peur, celui d'une politique d'Ordre aux services des puissants mais qui cherche aussi à "rassurer" démagogiquement en réprimant des violences que l'on soi-même provoqué.
Non seulement l'Etat social régresse, là où l'Etat pénal progresse comme le dit si bien Benoît Hamon, mais avant même l'aggravation des difficultés économiques et sociales, le gouvernement était parti dans une véritable idéologie de la pénalisation de la contestation sociale, contestation dont on aura noté depuis plusieurs années qu'elle tend à se durcir et bientôt à se radicaliser. Si les rapports sociaux se tendent, et avaient commencé à le faire avant le début de la crise, c'est que le dialogue social n'existe pas réellement et que les frustrations des salariés face aux efforts toujours plus importants qu'ils déploient ne rencontrent aucune résolution.
D'une certaine manière, Sarkozy n'ayant aucune solution à opposer à la crise - car au-delà de quelques discours rédigés à l'échelle internationale pour amuser la galerie, il a un vrai blocage idéologique - le Président de la République est rentré dans une stratégie de provocation et d'agitation du chiffon, Sarkozy a intérêt au durcissement et à la radicalisation des mobilisations sociales pour se présenter ensuite comme un rempart au chaos. Cette technique du pompier pyromane il l'a déjà mise en oeuvre précédemment, l'automne 2005 et les affrontements de la gare du nord de mars 2007 ont participé de sa stratégie de conquête du pouvoir, mais il n'est pas isolé sur cette voie dans l'histoire de la droite française.
D'une certaine manière, Sarkozy n'ayant aucune solution à opposer à la crise - car au-delà de quelques discours rédigés à l'échelle internationale pour amuser la galerie, il a un vrai blocage idéologique - le Président de la République est rentré dans une stratégie de provocation et d'agitation du chiffon, Sarkozy a intérêt au durcissement et à la radicalisation des mobilisations sociales pour se présenter ensuite comme un rempart au chaos. Cette technique du pompier pyromane il l'a déjà mise en oeuvre précédemment, l'automne 2005 et les affrontements de la gare du nord de mars 2007 ont participé de sa stratégie de conquête du pouvoir, mais il n'est pas isolé sur cette voie dans l'histoire de la droite française.
Nous devons nous le tenir pour dit... Devons-nous avant tout craindre cette radicalisation ou lui apporter un débouché politique ? Cela implique que le PS soit à la fois plus ferme encore dans son opposition, mais aussi rapidement plus ambitieux et innovant dans le projet politique qu'il propose. Il est temps nous aussi d'assumer un certain nombre de ruptures avec l'état de la France tel qu'il nous sera légué par Chirac et Sarkozy.
Frédéric Faravel