Francis DELATTRE, maire UMP de Franconville, avait-il anticipé les conséquences de la lettre qu’il vient d’envoyer au préfet ? Pas sûr…
L’ancien député, chargé, par son parti, de reconquérir le conseil général, y dénonce l’embauche de plusieurs collaborateurs par le département, dont celle, comme chargé de mission, d’un conseiller d’opposition de sa commune, Antoine Raisseguier. Il demande au représentant de l’Etat si celles-ci n’ont pas fait l’objet de remarques particulières de sa part «au regard du contrôle de légalité». Avant de conclure «qu’il serait souhaitable que dans un souci de transparence, les contribuables valdoisiens connaissent tant les modalités que les coûts de salaires ainsi distribués». Les salaires versés aux collaborateurs des groupes politiques du conseil général, dont nous nous sommes procuré les montants, révèlent effectivement des anomalies. Mais probablement pas de celles qu’attendait Francis Delattre.
Le groupe de la majorité PS-PC et apparentés, qui compte 20 conseillers généraux, fait travailler 5 collaborateurs. Ces derniers préparent les dossiers techniques des élus, communiquent avec la presse, gèrent les agendas… La fourchette des salaires s’étend de 1 200 € à 2 300 € mensuels. Aussi la lettre de Francis Delattre passe-t-elle mal auprès de Gérard Sébaoun, président du groupe et… conseiller municipal PS de Franconville. «Les sous-entendus du maire de Franconville sont absolument scandaleux, fulmine-t-il. Le conseiller a été embauché par le groupe, sur ses compétences, pour remplacer une personne qui est partie. L’UMP devrait commencer par balayer devant sa porte avant de s’ériger en donneur de leçon !»
« C’est un collaborateur de valeur »
Dans un courrier en date du 16 mars dernier, le président (PS) du conseil général, Didier Arnal, adresse en effet un rappel à la loi à Arnaud Bazin, président du groupe UVO (qui regroupe les conseillers UMP, divers droite et non inscrits). Ce dernier, à cause des salaires versés à ses 4 collaborateurs, dépasserait le plafond autorisé. Arnaud Bazin affirme ne pas connaître les rémunérations de trois de ces collaborateurs. «Il s’agit d’agents territoriaux, explique-t-il. J’ai demandé les chiffres au conseil général l’année dernière et je les attends toujours.» Reste le poste du secrétaire général du groupe, dont le salaire, attribué par l’UVO, est réglé par le conseil général. Selon Arnaud Bazin, il serait de 3 000 € net par mois. Selon nos informations, il tournerait plutôt autour de 4 500 €. «C’est un collaborateur de valeur, c’est normal qu’il soit payé en fonction de ses compétences, plaide Arnaud Bazin. Maintenant, s’il y a un problème, nous trouverons des solutions.» Dans son courrier, Didier Arnal lui demande de régulariser la situation avant le 1er septembre prochain, soit en limitant la rémunération du secrétaire général à 3 000 €, soit en se séparant d’une collaboratrice.
Scellier pique une colère
11.04.2009 - Le Parisien Val d'Oise
Il est parti aussi vite qu’il s’est énervé. François Scellier, l’ex-patron du conseil général, a piqué une colère hier en pleine séance. Sur le coup de 12 h 15, il s’est levé comme un seul homme pour «allumer» son successeur socialiste Didier Arnal. La raison : l’article paru dans nos colonnes la veille au sujet du salaire du secrétaire général du groupe politique UVO (l’opposition de droite).
François Scellier a accusé Didier Arnal d’avoir «donné» à la presse ces chiffres. «Je n’ai pas alerté la presse. J’ai juste répondu à des questions», s’est défendu l’élu de Sarcelles. Mais s’en était trop pour François Scellier qui a quitté la salle. En général, dans ce genre de cas, tout le groupe politique quitte la séance par solidarité. Ce qui n’a pas été le cas hier. François Scellier est donc parti dignement mais seul.