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Après le 7 juin. Parce qu'en Belgique, c'est non seulement la date des élections européennes, mais aussi celle d'un scrutin régional pour lequel chaque voix comptera et qui s'annonce crucial pour l'avenir du pays. Tous les enjeux, des terrasses de Mons à la composition du Parlement européen, du redressement économique de la Wallonie à l'avenir du modèle fédéral, s'en trouvent dès lors mêlés, ce qui ajoute à la confusion des esprits. Et cela à un moment où tous les politologues évoquent le désabusement et la colère des électeurs, contraints de se rendre aux urnes - en Belgique, le vote est obligatoire pour tous les scrutins -, et donc toujours tentés par le vote-sanction. Surtout en période de crise. Surtout à l'égard d'un parti au pouvoir depuis vingt ans.
En Flandre, la double élection devrait être marquée par une progression des populistes et des autonomistes. En Wallonie, une lutte à couteaux tirés se dessine entre le parti de M. Di Rupo et le Mouvement réformateur libéral (MR) de Didier Reynders. "L'enjeu essentiel ? Un siège de plus que les libéraux", admet M. Di Rupo, qui n'a pas digéré sa défaite de juillet 2007 : lors des législatives, le MR avait, pour la première fois, devancé le PS en Wallonie, un fief où la gauche frôlait la barre des 45 % il y a deux décennies.
Elio Di Rupo ne veut pas qu'au matin du 8 juin, la Wallonie figure dans la liste des régions d'Europe où la gauche sera diagnostiquée comme "en crise". Ce serait une nouvelle défaite, trop lourde à porter pour son parti et pour lui-même. Alors, à Mons comme ailleurs en Wallonie et à Bruxelles, le président et ses lieutenants vitupèrent contre "la crise libérale".
Crise du capitalisme ? "Non, crise libérale, rectifie fermement M. Di Rupo. Provoquée par ceux qui ont refusé la régulation et le contrôle des prix mais prôné les privatisations et le laisser-faire. Ceux qui ont conduit le pays à emprunter 20 milliards en une nuit pour sauver des banques et engagé 110 milliards pour leur fournir des garanties." Tentant de faire le lien entre la situation de son pays et l'Europe, le président vient de faire publier dans les 23 langues de l'Union - en plus du wallon - le programme de sa formation. Dix points, évoquant "la régulation du monde de la finance", "un pacte européen du progrès social" ou "une réforme de la Banque centrale européenne".
"LA PAGE SE TOURNE"
C'est dans l'arrondissement de Mons que, lors du dernier scrutin régional, le PS a obtenu son meilleur score, avec quelque 40 % des voix. Une satisfaction personnelle pour l'homme fort du parti. Mais les regards sont plutôt tournés vers Charleroi, un autre bastion, où, même s'il a renouvelé 80 % de ses élus, le parti n'en finit pas d'être sali par des scandales. Vers Liège, où les ténors se disputent tandis qu'un ministre, Michel Daerden, est devenu une vedette mondiale sur le Web parce qu'il est apparu, ivre et hilare, dans diverses émissions.