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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 08:31
La Commission européenne a confirmé, mardi 26 septembre, l'élargissement de l'Union européenne à 27 au 1er janvier prochain. A cette date, la Bulgarie et la Roumanie rejoindront l'UE, mais ces pays resteront toutefois sous surveillance et devront se réformer s'ils veulent réellement tirer des avantages de leur adhésion. Dans son rapport adopté mardi, la Commission, qui a noté les "progrès" accomplis par les deux pays depuis sa dernière évaluation, en mai, a malgré tout souligné que des problèmes persistaient dans certains secteurs – de "la sécurité alimentaire, de la sécurité aérienne, des fonds agricoles européens, du pouvoir judiciaire et de la lutte contre la corruption". Pour l'instant, il ne s'agit que de mesures de surveillance mais la Commission a indiqué qu'elle prendrait des "mesures correctives, le cas échéant, pour assurer la bonne marche des politiques de l'UE".
La Bulgarie et la Roumanie, les pays les plus pauvres de la future Union européenne à 27, ont signé en avril 2005 un traité d'adhésion qui prévoyait leur entrée dans l'UE le 1er janvier 2007, mais permettait aux Vingt-Cinq, sur recommandation de Bruxelles, de repousser cette adhésion d'un an. La Commission n'ayant pas proposé de report, les deux pays rejoindront automatiquement le club européen le 1er janvier prochain.

La commission européenne fait à nouveau preuve d'une fuite en avant fondée sur une vision néo-libérale de grand marché. Alors que le précédent élargissement à 10 pays de l'Europe centrale, orientale et méditerranéenne s'était déjà déroulé dans de mauvaises conditions, l'arrivée de deux Etats plus pauvres encore ne peut que compromettre à moyen terme la consolidation du projet européen.
On peut légitimement penser que les conséquences de l'élargissement précédent et sa négociation dans le dos des opinions publiques des Quinze ont pour une large part provoqué le rejet du projet de traité constitutionnel européen en France et aux Pays-Bas ; ce projet de traité n'était pas bon loin s'en faut, l'addition des handicaps devrait définitivement clore les accusations en xénophobie des électeurs français.

L'Union européenne n'a donc toujours pas accompli sa réforme institutionnelle et ses perspectives financières 2007 sont non seulement sous-dimensionnées, mais n'ont pas permis d'opérer les nécessaires transformations structurelles face aux nouveaux défis de la construction européenne et de la mondialisation (la PAC y occupe notamment trop de place encore).
Comment dans ces conditions réussir l'élargissement à la Bulgarie et à la Roumanie, dont on connaît les profondes difficultés internes, sans que cela n'encourage encore la poussée populiste dans toute l'Europe et ne mine in fine la volonté des peuples de poursuivre la construction européenne. Au moment où la Russie relève la tête sous la férule autoritariste de Vladimir Poutine, alors que les Etats-Unis d'Amérique ont démontré avec drame l'inocuité du rôle de gendarme du monde, la Commission européenne avec la complicité des gouvernements des Etats membres fait courrir un risque dramatique à l'Union.
Ce faux-pas semble même intégré en soi, puisque l'on annonce parallèlement le ralentissement voire le gel de toutes les autres négociations d'adhésion en cours : Croatie et Turquie au premier chef... mais n'oublions que la perspective générale de l'unification européenne imposerait de futures négociations avec la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine, le Kosovo et l'Albanie. En précipitant l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, il n'est pas sûr que l'Union y gagne des membres et des peuples solidement attachés au projet européen, mais il est désormais sûr qu'elle repousse aux calendes grecques toute perspectives d'unification continentale.

Frédéric FARAVEL
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