3 octobre 2006
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Socialiste au 4e degré
Par Pierre MARCELLE
Connaissiez-vous Christophe Caresche ? Moi non plus, jusqu'à la semaine dernière que je découvrais le sens de l'humour de ce député ségocialiste parisien, adjoint au maire pour les questions de sécurité. Tout au plus me souvenais-je qu'il fit partie, au début de l'été, des parrains de ce projet de loi visant à punir de 3 750 euros les clients des prostitué(e)s initiative qui, à l'époque, m'amena à regarder M. Caresche comme un drôle de client. C'est le même qui, jeudi et dans les pages du Monde, «n'excluait pas», en cas de maintien de Lionel Jospin dans la course à l'investiture présidentielle, des « manifs de militants PS contre lui», dans la rue où réside le grand ex-premier secrétaire et ministre. Tiens, me dis-je en mon for, le défilé automne-hiver des charognards aspirant à se faire une carrière sur le cadavre du grand gris a déjà commencé, et c'est le caressant Caresche qui ouvre le bal des faux-culs ! Et je l'imaginai, l'adjoint à la sécurité, conduisant rive gauche une troupe plus fournie que celle des socialistes apportant à Cachan ou à Limoges leur socialiste soutien aux affamés de papiers jeûnant depuis trente-cinq ou quarante jours. Après tout, songeais-je avec fatalisme et résignation, il faut à tout un commencement et un apprentissage. Quand ils auront bien battu le pavé parisien et fini de lapider Jospin, les néo-adhérents du PS pourront prendre un train à destination de la Seine-Maritime afin d'aller signifier à Laurent Fabius qu'ils ne l'aiment pas, et bombarder le fronton de sa mairie de barquettes de carottes râpées en braillant en choeur la vieille chanson du sang contaminé, plus fédératrice, au PS nouveau, que l'Internationale... Mais, quelques heures plus tard, le citoyen Caresche s'est dégonflé. Pour l'AFP qui le sollicita, il évoqua une «boutade». Quand il ajouta que son «quatrième degré n'avait pas été suffisamment compris», j'ai compris que Christophe Caresche était d'abord un boute-en-train, de la tendance des joyeux lurons. Au Parti socialiste aussi, il en faut.