Les gouvernements britannique et irlandais peuvent maintenant faire pression sur le chef du principal parti protestant, le tribun Ian Paisley, pour qu'il accepte de partager le pouvoir avec les élus catholiques du Sinn Féin, l'aile politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA). L'IRA "est désormais fermement engagée dans une stratégie politique, rejetant le terrorisme et les autres formes de crime", a déclaré la commission chargée de surveiller les paramilitaires, dirigée par l'ancien directeur de la CIA Dick Kerr.
L'IRA a "démantelé ses structures militaires, y compris son quartier général, les services responsables de l'approvisionnement en armes, de l'ingénierie (fabrication d'engins explosifs) et de l'entraînement""mis à pied ses volontaires et supprimé leur budget", relève pour la première fois le rapport. des militants, assure le rapport des quatre experts de la Commission indépendante de surveillance (IMC). La principale organisation clandestine d'Irlande du Nord a
LA VOIE VERS UN "RÈGLEMENT FINAL"
Londres et Dublin ont salué mercredi un rapport "d'une importance capitale" voire "historique". Peter Hain, ministre chargé de l'Irlande du Nord, a parlé de "changement irréversible et sismique". "Les conclusions positives du rapport sont d'une signification considérable", a également estimé le premier ministre irlandais, Bertie Ahern, "elles sont la preuve que les conditions de sécurité en Irlande du Nord ont changé de façon radicale".
Seuls les Démocrates unionistes (DUP) du révérend calviniste Ian Paisley semblent encore douter des intentions de l'IRA et de son aile politique. "Nous devons prendre le temps d'étudier ce rapport, des problèmes demeurent, quant à l'implication de l'IRA dans des activités criminelles notamment et Sinn Féin doit encore accepter la légitimité de la loi et de la police" en Irlande du Nord, a-t-il assuré.