Nous sommes à deux semaines du premier tour de désignation du candidat(e) qui recevra l’investiture du Parti socialiste pour l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2007.
J’ai cherché, aussi longtemps que j’ai pu, à retarder le moment où il me faudrait prendre une position ; car aucun des trois candidats à l’investiture socialistes ne répond naturellement aux exigences que j’estime pouvoir attendre d’un(e) candidat(e) ou d’un(e) futur(e) président(e) socialiste.
Cette situation est une conséquence de l’effacement du Parti socialiste depuis 1997, alors que nous accédions aux responsabilités gouvernementales ; le Parti socialiste n’a pas su préparer l’avenir, il n’a pas su repenser sur le long terme son rapport au pouvoir et les outils de la transformation sociale. En 2002, après une mauvaise campagne électorale découlant d’une absence de projet politique, Lionel Jospin était écarté du 2nd tour de l’élection présidentielle par Jean-Marie Le Pen. Lionel Jospin et les socialistes n’avaient pas su mobiliser les électeurs de gauche ; le Parti se retrouvait orphelin et sans gouvernail.
Depuis, aucune personnalité capable de rassembler les socialistes n’a émergé, non pas parce que le Parti socialiste manquerait de responsables de qualité, mais parce que depuis trop longtemps le Parti – au travers de ses principaux dirigeants – fuit les débats essentiels ; en refusant de rénover son orientation politique, son fonctionnement et son rapport à la société, il perpétue un marasme qui pourrait bien l’étouffer peu à peu.
Ces constats amers m’ont conduit à rejoindre le Nouveau Parti Socialiste et à participer à l’élaboration de son orientation, originale, cohérente, ancrée à gauche et exigeante sur la nécessité de rénovation de la gauche.
Le NPS n’a pas de candidat à l’investiture socialiste pour la présidentielle ; à Saint-Nazaire fin septembre, puis réuni en son conseil national le 6 octobre, il a réaffirmé le ton qu’il souhaitait entendre dans la campagne socialiste et a donné à ses soutiens la liberté de choisir celui ou celle des candidats qui lui apparaîtrait le mieux y correspondre. Je considère cette posture comme la plus adéquate pour un courant qui refuse la personnalisation de la vie politique et les ravages de la Vème République sur le PS et toute la gauche.
Ma position de voter pour Laurent Fabius le 16 novembre prochain est donc un choix personnel qui n’engage pas le courant au sein duquel j’ai agi comme socialiste depuis 4 ans ; mais c’est un choix de raison car aucun « candidat de cœur » n’a émergé malgré le travail politique accompli par mon courant. […]
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