Les démocrates ont, selon des résultats provisoires, gagné 23 sièges à la Chambre des représentants et pourraient en enlever une douzaine de plus. Ils ont notamment remporté 3 sièges de représentants dans l'Etat-clé de l'Indiana, 3 en Pennsylvanie, et d'autres dans le Kentucky, le Connecticut, l'Ohio, le New Hampshire, la Floride et la Caroline du Nord. La Maison Blanche a reconnu leur victoire et dit sa volonté de travailler avec la nouvelle majorité sur l'Irak, la "guerre contre le terrorisme" et l'économie.
Les démocrates ont remporté au moins 6 sièges de gouverneurs jusqu'à présent détenus par des républicains (Colorado, Arkansas, Maryland, New York, Ohio, Massachusetts). Pour la première fois depuis 12 ans, il vont occuper la majorité de ces 50 postes. Le républicain Arnold Schwarzenegger n'a toutefois pas été emporté par la vague démocrate : il a été réélu gouverneur de Californie avec une confortable avance ; mais sa situation politique reste très particulière.
RECOMPTAGE DES VOIX EN VIRGINIE
La prise de contrôle du Sénat par les démocrates apparaît plus difficile, en dépit de la conquête de 4 sièges convoités dans le Missouri, en Pennsylvanie, dans l'Ohio et le Rhode Island. Elle devait dépendre des résultats dans 2 autres Etats très disputés, la Virginie et le Montana. En Virginie, l'écart de voix entre les 2 candidats était trop serré pour qu'un vainqueur puisse être désigné avant quelques jours. Selon les médias, le démocrate Jim Webb aurait quelque 3 000 voix d'avance sur le républicain George Allen, mais les 2 hommes ont revendiqué la victoire.
Les démocrates ont savouré la reconquête de la Chambre des représentants. Nancy Pelosi, qui devrait devenir la première femme de l'Histoire à être élue présidente de la Chambre des représentants, a promis de travailler pour "un changement de direction sur l'Irak". "Le message ne pouvait être plus clair : il est temps de prendre une nouvelle voie !", a déclaré Hillary Clinton, qui a été réélue aisément à son poste de sénatrice démocrate de l'Etat de New York.
Les républicains, de leur côté, appelaient à tirer les leçons de la défaite. "Je pense que la majorité des Américains partagent encore notre philosophie conservatrice. Nous avons seulement dévié de celle-ci", a dit le sénateur John McCain, candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2008. Avant même l'annonce des premiers résultats, le président du Parti républicain, Ken Mehlman, avait estimé que ces élections devaient être l'occasion pour les républicains de se demander "comment mieux accomplir" leur mission.
Les résultats de sondages de sortie des urnes publiés par les chaînes de télévision ont révélé l'importance de la question irakienne dans ces élections : près de 6 électeurs sur 10 ont déclaré désapprouver la conduite de la guerre en Irak. Selon la chaîne CNN, la corruption était également un sujet de préoccupation majeur (41%) devant le terrorisme, l'économie, et l'Irak (36%).