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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 15:33
Point de vue
Quelles frontières pour Israël ?, par Zeev Sternhell
LE MONDE | 28.12.06 | 13h30  •  Mis à jour le 28.12.06 | 13h30

'un trait de plume capital, la ministre israélienne de l'éducation, Yuli Tamir, a réussi à remettre au premier rang des préoccupations publiques une question fondamentale qui jamais, au grand jamais, n'aurait dû être laissée de côté : celle qui concerne la validité, la signification et la légitimité de la "ligne verte" (cette ligne de cessez-le-feu qui marquait la séparation entre Israël et la Cisjordanie avant la guerre de 1967). Nul doute qu'il s'agit d'une décision d'ordre idéologique, comme avait été tout autant idéologique la décision d'effacer des livres scolaires toute trace de la ligne de cessez-le-feu de 1949. Certes, une ligne de cessez-le-feu n'a rien de sacré, mais sa transformation en frontière officielle représente la seule et unique base possible pour la fixation de limites définitives à Israël et d'une issue à la guerre avec les Palestiniens et les Etats arabes.

Un Etat a besoin d'une frontière sûre et reconnue, faute de quoi il se condamne à une guerre éternelle. La grande majorité des frontières dont le monde occidental s'est dotée sont des frontières politiques dues le plus souvent au hasard, aux conséquences des guerres et à la nécessité, à un moment donné, de mettre fin aux combats. Ainsi en va-t-il non seulement des frontières entre la Pologne et l'Allemagne, mais aussi du tracé qui sépare la Suisse de l'Italie, la France de tous ses voisins et la Belgique des Pays-Bas. Telle est aussi la règle qui prévaut entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. A l'ouest de l'Europe, les frontières traversent des blocs de populations culturellement, ethniquement et linguistiquement homogènes. Tout artificielles qu'elles soient, il est interdit de les remettre en cause, pour la simple raison qu'elles servent le bien de tous. Là aussi ces territoires ont connu la guerre.

Les colons israéliens soulignent à raison l'absence de fondement historique et de racines de la "ligne verte". Mais l'épée est à double tranchant : si Israël annule la ligne de 1949, à son tour le monde arabe n'est plus lié par elle. Quel est donc l'intérêt qu'a Israël de saper lui-même les fondements d'une légitimité acquise lors de la création de l'Etat-nation juif ? La tâche urgente consiste donc à installer profondément et à renforcer la position de la ligne de cessez-le-feu dans l'esprit des jeunes Israéliens, victimes du lavage de cerveau des gouvernements de droite, afin d'établir, une fois pour toutes, qu'on ne reviendra pas sur les résultats de la guerre d'indépendance. En d'autres termes, cela sous-entend que les Israéliens ne tenteront pas d'étendre leur frontière à l'est, tandis que les Palestiniens renonceront à leur rêve de la repousser à l'ouest.

La conquête du pays jusqu'en 1949 constituait une nécessité vitale et, par conséquent, elle était justifiée dans la mesure où elle visait à concrétiser le droit des juifs à l'indépendance et à l'autodétermination. En revanche, les conquêtes qui ont suivi 1967 sont illégitimes parce qu'elles ne relèvent pas de cette nécessité et ne servent aucun but national essentiel. En eux-mêmes, les droits historiques ne justifient pas que le sang soit versé sans fin. En outre, les Palestiniens ont, eux aussi, un droit historique et naturel à la liberté comme à l'indépendance. Piétiner ces droits-là aboutit à marginaliser Israël dans le monde occidental et à mettre ses intérêts véritables en grave danger. Bien plus que pour la plupart des Etats, le soutien international est en effet indispensable à Israël pour respirer.

Depuis sa phase initiale, le mouvement national juif a été guidé par le sentiment que la terre lui brûlait sous les pieds. Afin de sauver ce qui pouvait l'être, il fallait conquérir la terre d'Israël. La construction du foyer national puis l'accession à l'indépendance ont servi ces objectifs de base, et, jusqu'en 1967, il a été démontré qu'on pouvait parfaitement réaliser le programme du sionisme dans le cadre des frontières qui avaient été fixées jusqu'alors.

Point n'était besoin d'aller plus à l'Est : les territoires sont un fardeau pesant, un joug moral, politique et économique qui pèse sur le cou de la société israélienne. Le retrait de Gaza a fait la preuve que tel est l'avis de la majorité des Israéliens : malgré la douleur personnelle qui accompagne l'expulsion de gens hors de leurs maisons, cette majorité a compris que la conquête n'est ni utile ni juste. Quelqu'un comme la ministre de l'éducation sait cela. Dans son domaine de responsabilité, elle agit pour que soient appliqués les principes et la politique pour lesquels elle a été élue. Il serait bon que l'on puisse en dire autant de l'ensemble du gouvernement israélien.


© "Haaretz" Traduit de l'hébreu par Nicolas Weill.

Zeev Sternhell, historien, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem

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