"Nous comptons bien participer très activement à la campagne électorale et faire que le gouvernement s'engage de manière irréversible pour le droit au logement opposable", a affirmé le président du DAL, Jean-Baptiste Eyraud, habitué des occupations d'immeubles illégales, au nom de la "désobéissance sociale". Le DAL se méfie des "effets d'annonce" et des "promesses non tenues", alors que le président Chirac a demandé dimanche au gouvernement de proposer dans "les toutes prochaines semaines" un "droit au logement opposable", une mesure réclamée depuis des années par les associations.
Le DAL souhaite par ailleurs que 3 actions d'urgence soient entreprises : l'application de la loi de réquisition des immeubles vacants, l'ouverture des immeubles HLM vides et murés dans l'attente de leur démolition – qui se comptent "par milliers" en France, selon l'association – et le logement des familles dans de véritables logements et non dans des hôtels tenus par des "marchands de sommeil" dans des conditions "scandaleuses", a précisé M. Eyraud.
80 MAL-LOGÉS INSTALLÉS DANS L'IMMEUBLE
L'immeuble du 24, rue de la Banque, dans le 2e arrondissement, où une grande banderole jaune appelant à la "réquisition" a été suspendue aux fenêtres, est une ancienne succursale du CIC de 6 étages, vide depuis 3 ans, avec vue sur la Bourse, moquette, eau, électricité et ascenseur.
"L'immeuble appartient à une banque (...). On veut aussi à travers cela dénoncer la spéculation immobilière. Il y a trop d'immeubles vides qui appartiennent à des assurances, des fonds de pension, des établissements financiers et bancaires et des sociétés d'investissement. Ce n'est pas normal", a encore déclaré Julien Bouchet.
Pour les associations, l'immeuble occupé est une tribune politique. Ils y organiseront forums, débats et consultations juridiques, après avoir fait une fête toute la nuit dimanche au son de la musique électronique et des percussions africaines, jusque dans la salle des coffres.