Il anticipe ainsi la décision de la commission nationale des conflits du PS, qui doit se réunir le 27 janvier pour statuer sur son cas et qui l'aurait vraisemblablement exclu, suite à ses propos du 14 novembre 2006. Il avait alors déploré que l'équipe de France de football compte "neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre." Le bureau national du PS avait décidé à l'unanimité, le 21 novembre, de saisir l'instance disciplinaire du parti. "S'il s'avère que les propos rapportés sont exacts, alors il y a incompatibilité avec son appartenance au PS", avait-il estimé.
M. FRÊCHE DÉNONCE UN "RÈGLEMENT DE COMPTES"
''Je prends cette décision dans l'intérêt de Ségolène Royal et par respect pour elle'', a-t-il expliqué. ''Il fallait trouver un consensus jusqu'à l'élection présidentielle. C'était un peu la panique, à Paris. Je continue à soutenir Ségolène Royal, mais je ne veux pas compliquer son combat, qui sera très dur face à un Sarkozy coriace et brillant''.
Refusant de dévoiler le contenu du courrier envoyé à François Hollande, M. Frêche a néanmoins précisé qu'il y avait selon lui ''deux poids, deux mesures'' au sein du PS. ''Un réquisitoire très dur a frappé [lundi] le président socialiste de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon [dix mois de prison avec sursis, 75.000 euros d'amende et un an d'inéligibilité]. Que je sache, il n'est pas pour autant convoqué devant la commission nationale des conflits du PS. Ma convocation relevait plus du règlement de comptes que de la justice interne du parti''.
Des responsables du PS avaient souhaité que M. Frêche décide de lui-même de se mettre en congé du parti. "Le mieux serait que, dans un souci d'apaisement, M. Frêche décide par lui-même. Cela lui éviterait de se voir infliger une sanction pénible et douloureuse", avait indiqué M. Hollande au Monde, lundi 15 janvier.