À la mi-novembre, Georges Frêche avait regretté, devant le conseil de l'agglomération de Montpellier, que l'équipe de France de football compte "9 blacks sur 11" joueurs alors que, selon lui, "la normalité serait qu'il y en ait 3 ou 4".
"Il est apparu aux membres de la commission que, sans conteste, ces propos – au-delà de leur caractérisation pour le droit – ne sont pas compatibles avec les valeurs d'égalité et de respect des Droits humains qui fondent depuis toujours l'engagement du PS et sont contenues dans sa déclaration de principe mais aussi (...) dans les principes constitutionnels de notre république", a souligné le PS dans un communiqué.Samedi, Georges Frêche, estimant que la décision était "jouée d'avance", ne s'est pas déplacé à Paris pour participer à la réunion, qui a duré près de 4h. Il avait annoncé, avant la réunion de la commission des conflits du parti, qu'il ne souhaitait pas abandonner ses mandats électifs de président de région et président de l'agglomération de Montpellier.
DÉRAPAGES RÉPÉTÉS
Ségolène Royal, qu'il dit soutenir, est ce week-end en déplacement aux Antilles. "S'il n'avait pas dit ce qu'il a dit nous aurions été tous, et lui en particulier, dans une situation plus agréable. Cette situation est très désagréable et le Parti socialiste ne peut pas continuer à avoir dans ces rangs quelqu'un qui tient des propos de telle sorte", a dit samedi à Fort-de-France Patrick Mennucci, directeur adjoint de campagne de Ségolène Royal.
Jeudi, Georges Frêche a été condamné à 15 000 € d'amende pour avoir qualifié des harkis de "sous-hommes" le 11 février 2006 lors d'une cérémonie publique, ce qui a été qualifié par la justice d'"injure envers un groupe de personnes en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse". Cette affaire lui avait déjà valu une suspension pour 2 ans des instances nationales de son parti.
Agé de 68 ans, Georges Frêche était parmi les fondateurs du PS en 1972 et il a été élu député de ce parti dès 1973. Il a été maire de Montpellier de 1977 à 2004. Ses dérapages verbaux, souvent en rapport avec les communautés immigrées, ont de longue date suscité des polémiques judiciaires et politiques. À propos des émeutes de l'automne 2005, il avait ainsi accusé les policiers de "mettre le feu eux-mêmes aux bagnoles", ce qui lui vaudra un nouveau procès le 22 février.