6 février 2007
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22:29
J'entendais tout à l'heure Pierre Cardo, député-maire UMP de Chanteloup-les-Vignes, interrogé dans le journal de 18h00 de France Culture, qui tentait péniblement (pour lui-même aussi) de réagir et d'expliquer les propos insidieux et nauséabonds, hier soir sur TF1, de Nicolas Sarkozy.
Et de conclure, comme le font désormais tous les responsables politiques à droite - y compris ceux qui ne sont pas sarkozistes - gagnés par la fièvre communautariste de leur petit ministre-candidat, que nous trouverions une solution dans nos banlieues, dans les quartiers populaires que la puissance publique a déserté durant tant d'années, en sortant de l'incompréhension et en faisant se parler des croyants plus ou moins pratiquants, plus ou moins rigoristes...
Ce qui m'inquiète c'est que je connais d'autres élus de gauche qui auraient finalement tenu les mêmes propos que Sarkozy hier soir, et d'autres encore qui auraient tenté de justifier l'injustifiable de la même manière que Pierre Cardo.
Dans ce que Sarkozy a dit ce qui est insupportable ce n'est pas une pseudo-dénonciation de tabous, de pratiques préoccupantes, inacceptables ou simplement dangereuses : excision, polygamie, problèmes sanitaires... Ce qui était dénoncé devait sans doute l'être, même si les situations qui répondent à la description du ministre-candidat restent statistiquement peu significatives en France.
Non le gravissime, le condamnable, l'innommable dans les propos de Sarkozy c'est cet amalgame trop directement implicite pour ne pas être compris en un clin d'oeil par tous les téléspectateurs ; Sarkozy en 2 mn est allée beaucoup plus loin que "le bruit et l'odeur" de Jacques Chirac en 1990... une fois encore un candidat de droite réduit la question de l'immigration à des caricatures ridicules, confondant tous les Français issus de l'immigration avec des intégristes, tout droit sortis du moyen âge.
Comment un responsable politique digne de ce nom, un dirigeant gouvernemental dit républicain, peut-il en 2007 laisser à penser à ses concitoyens - sauf à les prendre pour des imbéciles et flatter leur pires instincts - que les problèmes que nous vivons en banlieues depuis plus de 30 ans sont dûs à l'excision, les moutons égorgés dans les baignoires et la polygamie ? Comment pourra-t-il avoir l'affront de retourner ensuite dans ces quartiers où en réalité les habitants souffrent de discriminations policières, administratives, économiques et sociales. Cet homme est la honte de la République, car il ose se revendiquer d'elle.
En conclusion je citerai Kennedy s'adressant à Nixon lors du débat TV de la présidentielle de 1960 : "ce que vous êtes crie plus fort que ce vous dites !", formule plus forte et plus poétique que "chassez le naturel, il revient au galop"... en clair, Sarkozy, populiste de droite, ne court pas derrière Le Pen, fondamentalement il est de la même nature.
La France est dans de beaux draps, si on se réfère aux applaudissements qui accueillirent la saillie de l'apprenti empereur.
Et de conclure, comme le font désormais tous les responsables politiques à droite - y compris ceux qui ne sont pas sarkozistes - gagnés par la fièvre communautariste de leur petit ministre-candidat, que nous trouverions une solution dans nos banlieues, dans les quartiers populaires que la puissance publique a déserté durant tant d'années, en sortant de l'incompréhension et en faisant se parler des croyants plus ou moins pratiquants, plus ou moins rigoristes...
Ce qui m'inquiète c'est que je connais d'autres élus de gauche qui auraient finalement tenu les mêmes propos que Sarkozy hier soir, et d'autres encore qui auraient tenté de justifier l'injustifiable de la même manière que Pierre Cardo.
Dans ce que Sarkozy a dit ce qui est insupportable ce n'est pas une pseudo-dénonciation de tabous, de pratiques préoccupantes, inacceptables ou simplement dangereuses : excision, polygamie, problèmes sanitaires... Ce qui était dénoncé devait sans doute l'être, même si les situations qui répondent à la description du ministre-candidat restent statistiquement peu significatives en France.
Non le gravissime, le condamnable, l'innommable dans les propos de Sarkozy c'est cet amalgame trop directement implicite pour ne pas être compris en un clin d'oeil par tous les téléspectateurs ; Sarkozy en 2 mn est allée beaucoup plus loin que "le bruit et l'odeur" de Jacques Chirac en 1990... une fois encore un candidat de droite réduit la question de l'immigration à des caricatures ridicules, confondant tous les Français issus de l'immigration avec des intégristes, tout droit sortis du moyen âge.
Comment un responsable politique digne de ce nom, un dirigeant gouvernemental dit républicain, peut-il en 2007 laisser à penser à ses concitoyens - sauf à les prendre pour des imbéciles et flatter leur pires instincts - que les problèmes que nous vivons en banlieues depuis plus de 30 ans sont dûs à l'excision, les moutons égorgés dans les baignoires et la polygamie ? Comment pourra-t-il avoir l'affront de retourner ensuite dans ces quartiers où en réalité les habitants souffrent de discriminations policières, administratives, économiques et sociales. Cet homme est la honte de la République, car il ose se revendiquer d'elle.
En conclusion je citerai Kennedy s'adressant à Nixon lors du débat TV de la présidentielle de 1960 : "ce que vous êtes crie plus fort que ce vous dites !", formule plus forte et plus poétique que "chassez le naturel, il revient au galop"... en clair, Sarkozy, populiste de droite, ne court pas derrière Le Pen, fondamentalement il est de la même nature.
La France est dans de beaux draps, si on se réfère aux applaudissements qui accueillirent la saillie de l'apprenti empereur.
Frédéric FARAVEL